L’environnement opérationnel actuel donne l’occasion aux équipes de gestion du capital‑investissement d’appliquer une approche globale à la structure de coûts de leur entreprise, tout en renforçant la résilience organisationnelle. Les gestionnaires font face à la réitération des pressions axées sur le contrôle des coûts, bien qu’ils soient parvenus à réaliser des économies au cours des dernières années, dans le cadre de diverses initiatives de rationalisation ou de restructuration. Dans un contexte difficile marqué par l’incertitude économique, de fortes poussées inflationnistes et des turbulences sur la scène géopolitique, la définition et l’exécution de la bonne stratégie d’optimisation des coûts peuvent véritablement changer la donne. Bien que la plupart des entreprises gèrent leurs coûts dans une optique de stabilisation, ce sont celles qui appliquent une approche orientée vers le renforcement de leur résilience et leur croissance future dont les efforts seront couronnés de succès.
Dans le cas des fonds de capital-investissement et des entreprises faisant partie de leur portefeuille, les pressions subies sont sans doute encore plus fortes, car ils doivent également composer avec un recul marqué des multiples de prix et la hausse des coûts de financement. Selon les estimations d’EY, le montant des prêts de ces entreprises qui viendront à échéance d’ici la fin de 2025 s’élève à 530 milliards de dollars américains, de sorte qu’il devient nécessaire pour celles-ci de stabiliser leur niveau de BAIIA, l’urgence d’apporter des améliorations à leur stratégie d’optimisation des coûts se faisant sentir encore plus qu’auparavant.
Grands avantages associés à l’optimisation des coûts
De nombreux chefs d’entreprise sont engagés dans une gestion tactique des coûts, sans tirer parti des possibilités de renforcement de la structure de coûts de leur organisation. Les systèmes de gestion et d’information opérationnels sont généralement conçus à des fins de contrôle, notamment pour l’établissement de budgets, étant moins orientés vers le renforcement de la transparence des processus et l’exploitation du potentiel d’amélioration qui s’y rattache. C’est pourquoi les entreprises qui prennent des décisions tactiques en matière de restructuration des coûts, en appliquant une approche descendante, courent le risque de se départir de ressources qui peuvent s’avérer essentielles à leur croissance future.
Lorsque la mise en œuvre du processus de définition et d’exécution de la bonne stratégie d’optimisation des coûts est efficace, le rehaussement du levier opérationnel se traduit par une rentabilité à court terme. C’est ce qui permet de jeter les bases sur lesquelles les entreprises peuvent s’appuyer pour surmonter l’adversité et conserver un avantage concurrentiel à long terme.
Définition de la bonne approche à appliquer dans la mise en œuvre d’une stratégie efficace
Pour assurer la mise en œuvre efficace de leur stratégie d’optimisation des coûts, les entreprises doivent se poser les trois questions suivantes :
- Les véritables facteurs de coûts sont-ils bien connus de l’entreprise?
- Quelle structure de coûts permettrait de servir efficacement la clientèle et s’agit‑il d’une structure durable?
- L’entreprise a‑t‑elle démontré qu’elle possède les compétences et la culture organisationnelle appropriées pour réaliser rapidement de véritables économies de coûts?
Les étapes suivantes consistent à définir l’étendue, le niveau d’intensité et le calendrier d’exécution de la stratégie d’optimisation des coûts. Les leaders appliquent généralement l’une des approches que voici :
- Approche incrémentielle – Un bon nombre d’entreprises s’appuient sur une approche pouvant être qualifiée d’« incrémentielle ». Le point de départ consiste à mettre en œuvre un train de mesures allant de la mise en œuvre de stratégies de compression budgétaire à l’adoption de méthodes de gestion allégée. Cela vise généralement à compenser les pressions subies dans un contexte de faible inflation, tout en permettant de gagner quelques points de pourcentage en termes d’optimisation des coûts, dans le meilleur des cas.
- Approche fondée sur des analyses comparatives – La réalisation d’analyses comparatives consistant à comparer une entreprise avec ses pairs, aux fins du recensement des possibilités à saisir, constitue une approche descendante à caractère plus tactique. Bien qu’une telle approche puisse aboutir à la réalisation d’économies incrémentielles de l’ordre de 5 % à 10 %, il y a un risque que l’analyse comparative fasse office de cataplasme, sans permettre l’exploitation de tous les gains d’efficacité que l’entreprise pourrait dégager. Par ailleurs, certaines entreprises peuvent avoir du mal à obtenir un haut niveau d’acceptation à l’échelle organisationnelle.
- Approche sur mesure – À la différence des autres approches, cette approche est axée sur les activités. Une telle stratégie, qui repose généralement sur les principaux facteurs de création de valeur, consiste à examiner scrupuleusement l’ensemble des activités opérationnelles, selon une approche ascendante, et à mettre en évidence celles qui ont le plus de retombées positives sur le plan de la rentabilité. Étant donné le niveau de collaboration requis tout au long du processus, cette approche permet souvent d’obtenir un meilleur climat d’acceptation interne. Lorsque sa mise en œuvre est adéquate, une approche par étapes peut se traduire par une bonification des marges de plus de 15 %. Comme un chef des finances l’a fait valoir auprès d’une équipe d’EY, « une telle approche permet de bénéficier de la transparence nécessaire à la réalisation d’économies de coûts, tout en préservant le principal levier de la croissance ».