Comme l’application du modèle mis en œuvre à Maidstone l’a démontré, l’analyse de données et la modélisation prédictive ont un rôle indispensable à jouer pour que nous puissions réaliser notre vision très ambitieuse, à savoir créer un monde où chacun est assuré d’avoir un toit sur la tête.
Dans ce contexte, il est important de souligner que la feuille de route axée sur la prévention de l’itinérance doit comporter des volets qui ne consistent pas seulement à dégager de meilleures possibilités d’exploitation des données. Cette feuille de route doit aussi prévoir l’application d’approches judicieuses permettant de composer avec des enjeux complexes relatifs notamment au financement, aux normes, à la gouvernance, aux différences culturelles et à l’obtention de consentements éclairés facilitant les échanges de renseignements personnels. Le plus important peut être, c’est que la réalisation des initiatives requises doit être confiée à des leaders qui, au sein de leur administration publique ou de leur organisme, sont des champions des changements transformationnels et systémiques, des leaders qui croient que de tels changements sont possibles et qui sont déterminés à les mettre en œuvre.
Instaurer un filet de sécurité sociale intelligent
Pour aller de l’avant, les organismes de services sociaux ne doivent pas se contenter de moderniser leurs modalités de prestation; elles doivent les transformer et les faire évoluer non plus seulement dans une optique d’intégration, mais également selon un cadre de conception intuitive. Les nouvelles technologies ouvrent la voie à de réelles possibilités de revue et de refonte qui n’étaient pas envisageables par le passé.
Un filet de sécurité sociale intelligent peut permettre d’établir un futur cadre de prestation des services sociaux renouvelé et audacieux. Pour ce faire, les organismes d’intervention devront procéder à de vastes changements fondamentaux, intensifier leurs efforts de collaboration, mieux intégrer leurs données et améliorer la coordination des services. Fondamentalement, un filet de sécurité sociale intelligent repose sur les éléments suivants :
- Une approche à l’échelle systémique qui permet de répondre aux besoins de chaque personne et de chaque famille, tout en reposant sur un financement collectif à l’appui des efforts de coordination, de sorte que, par exemple, les bénéficiaires d’un programme soient automatiquement inscrits aux autres programmes auxquels ils sont admissibles;
- Un modèle de conception centrée sur l’humain qui intègre véritablement les bénéficiaires des services (patients, clients, etc.) – ainsi que leurs expériences et les informations les concernant – à la création et à la mise en œuvre des politiques, systèmes et services ayant une incidence sur eux;
- Des politiques, des services, des flux de travail, des initiatives d’automatisation et des environnements de sécurité axés sur les données qui permettent d’améliorer les processus, de réaliser des économies et de faciliter la prise de décisions judicieuses en temps réel, surtout pour favoriser l’avancement de la priorité absolue de presque tous les programmes et services, soit le déploiement de mesures d’intervention et de prévention précoces;
- Des travailleurs sociaux de première ligne soutenus et outillés de façon à pouvoir se concentrer sur leur raison d’être fondamentale et qui, grâce à l’allègement de leur fardeau de tâches administratives, sont en mesure de consacrer plus de temps à l’établissement de relations avec leurs bénéficiaires vulnérables et d’agir auprès d’eux à titre de « coaches », dans une optique d’amélioration de leurs conditions de vie;
- La mise en place de services axés sur l’obtention de résultats et évalués en fonction d’un cadre de bien être plus global, dont la prestation repose sur tout un écosystème d’organismes publics, privés et sans but lucratif, dans un contexte où les autorités publiques agissent en qualité de responsables de l’intendance du système et d’intégrateurs de services.
Conclusion
Dans le secteur des services sociaux, il est rare d’entendre que « l’argent n’est pas ce qui compte le plus ». Toutefois, pour venir à bout de l’itinérance, il faudra bien plus que des investissements additionnels. Il s’agit d’un problème qui existait bien avant la pandémie et qui perdurera probablement longtemps encore. Dans la mesure où il est disponible, un financement d’urgence est assurément nécessaire. Parallèlement, des outils numériques et des ressources de connaissances peuvent permettre aux administrations publiques, surtout aux administrations locales, de disposer de solutions adaptées facilitant l’élimination des obstacles en lien avec les technologies, les prestataires tiers et les processus applicatifs.
Plus précisément, de notre point de vue, quelque chose échappe aux sceptiques qui allèguent qu’il n’y a pas de solutions au problème de l’itinérance. Il est essentiel de procéder à l’intégration de l’important volume de données stocké dans les systèmes de l’ensemble des organismes d’intervention et de mettre en œuvre des mesures favorisant l’exploitation optimale des informations rendant possibles les interventions précoces. Les administrations publiques, qui ont un rôle central à jouer, ont l’occasion d’en apprendre et d’en faire davantage que les innombrables organismes privés, groupes d’intervention en ligne et organismes sans but lucratif qui œuvrent à l’élimination de l’itinérance.
Les échanges de données efficaces à l’échelle des divers systèmes et organismes d’intervention peuvent permettre d’obtenir de précieuses informations en lien avec des besoins particuliers et des solutions potentielles. Pour déterminer quelle est la meilleure façon de répondre à ces besoins, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une famille, les administrations publiques doivent savoir quelles sont les informations pertinentes disponibles, puis en permettre la diffusion auprès des prestataires de services et des autres intervenants qui sont en mesure de prodiguer un véritable soutien. La connaissance des besoins réels et des sources de données disponibles constitue une avancée grâce à laquelle nous pourrons réaliser plus rapidement l’objectif ultime de toute société : donner aux citoyens l’accès aux ressources dont ils ont besoin pour éviter de sombrer un jour dans l’itinérance.
Les échanges de données efficaces à l’échelle des divers systèmes et organismes d’intervention peuvent permettre d’obtenir de précieuses informations en lien avec des besoins particuliers et des solutions potentielles. Pour déterminer quelle est la meilleure façon de répondre à ces besoins, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une famille, les administrations publiques doivent savoir quelles sont les informations pertinentes disponibles, puis en permettre la diffusion auprès des prestataires de services et des autres intervenants qui sont en mesure de prodiguer un véritable soutien. La connaissance des besoins réels et des sources de données disponibles constitue une avancée grâce à laquelle nous pourrons réaliser plus rapidement l’objectif ultime de toute société : donner aux citoyens l’accès aux ressources dont ils ont besoin pour éviter de sombrer un jour dans l’itinérance.