Theo Yameogo : Merci de te joindre à moi aujourd’hui, Stephanie. J’ai hâte de discuter avec toi de la façon dont la technologie peut faciliter la transformation du secteur des mines.
Stephanie Porter : Merci beaucoup de m’avoir invitée, Theo. J’ai hâte de discuter de mon secteur de prédilection.
Theo Yameogo : Entrons dans le vif du sujet. La plupart des sociétés minières font actuellement face à une multitude de défis, qu’il s’agisse des questions ESG, de la décarbonation, d’enjeux géopolitiques ou de la modernisation numérique. Selon toi, comment les sociétés minières devront-elles s’adapter pour relever ces défis?
Stephanie Porter : En effet, c’est une période incroyablement difficile pour le secteur. Les attentes des parties prenantes n’ont jamais été aussi élevées. Il y a, d’une part, la très forte demande mondiale pour les produits miniers et, d’autre part, la pression des parties prenantes et de l’ensemble de la société pour qu’on accorde beaucoup plus d’importance aux questions ESG. Le secteur est scruté à la loupe : il doit concrètement faire mieux, en plus de changer son image. À mon avis, nous devons nous pencher sur ces questions à toutes les étapes du cycle de vie d’une mine, dans toutes les fonctions de soutien et dans l’ensemble de la chaîne de valeur. D’abord, il faut se concentrer sur des points comme le renforcement de la collectivité et ce qu’une nouvelle mine peut apporter comme valeur aux parties prenantes et à la société. Ensuite, on pourra parler des façons de mieux exploiter la mine. Tu as mentionné la décarbonation, un incontournable, mais nous devons aussi réfléchir à l’utilisation de l’eau, aux énergies renouvelables, au transport électrique et aux méthodes novatrices qui permettraient de donner une seconde vie aux mines déclassées. Par exemple, il est possible d’utiliser des puits de mine désaffectés comme des cavités isolées et d’y entreposer des poids et des câbles pour des systèmes de stockage et de libération d’énergie. Nous devons aussi considérer l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris l’engagement des fournisseurs à l’égard des questions ESG et le caractère éthique de leur approvisionnement. Enfin, toute réflexion sur l’avenir doit prendre en compte la résilience et l’agilité ainsi que la direction que prend le secteur quant aux nouvelles technologies comme l’exploitation autonome ou en milieu sous-marin. Nous devons impérativement être prêts à faire face aux défis actuels et à venir. Je crois qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour travailler dans le secteur. Comme bien d’autres, le secteur des mines est actuellement aux prises avec une importante pénurie de talents. Si nous pouvons améliorer la performance ESG et adopter des solutions technologiques prometteuses, je pense que nous serons bien positionnés pour attirer de nouveaux talents.
Theo Yameogo : Je suis tout à fait d’accord, Stephanie. Absolument. Le secteur doit se préparer à des changements importants qui auront une incidence sur ses principaux objectifs d’affaires et ses résultats. À ton avis, comment la technologie contribue‑t‑elle à ces changements?
Stephanie Porter : Bien entendu, j’ai un parti pris parce que je suis conseillère en technologies, mais je suis persuadée que la technologie est un facteur clé pour des changements effectifs. Tout d’abord, nous parlons d’objectifs et de changements. Certains de nos clients envisagent la décarbonation et souhaitent atteindre la cible de zéro émission nette à une date donnée. Ils songent à mettre au point des jumeaux numériques ou des mines autonomes. La grande tendance est aussi aux modèles d’affaires circulaires. Ce ne sont pas des choses qu’on accomplit du jour au lendemain. Ces clients ont besoin d’une feuille de route, d’un plan réaliste et des technologies habilitantes. Nous discutons également avec eux des données et d’analyse de données. La transparence est essentielle dans le secteur des mines, à l’échelle de la chaîne de valeur. Il faut divulguer les données et en tirer parti pour favoriser la prise de meilleures décisions. Elles doivent être associées à des modèles de réponse comportementale et à des systèmes de contrôle. Nous examinons aussi de nouveaux processus. Par exemple, ce à quoi ressemblera la gestion des déchets dans le cadre du passage à un modèle d’affaires circulaire. La technologie est une force qui contribue à l’évolution de tous ces processus Elle établit une base solide pour la croissance. Pour donner libre cours à des idées novatrices et prometteuses, il faut d’abord mettre en place l’infrastructure technologique et disposer de données fiables.
Theo Yameogo : Ce sont de très bons conseils. Pourquoi les entreprises se concentrent‑elles sur l’excellence dans l’exploitation minière? Pourquoi ont‑elles besoin de SAP?
Stephanie Porter : À mon avis, SAP est important pour les sociétés minières à deux égards. D’abord, il y a le logiciel en tant que tel, qui regroupe les meilleures pratiques du secteur. Depuis des années, SAP collabore avec les représentants du secteur des mines pour s’assurer de l’intégration de ces pratiques dans le logiciel lui-même, en particulier depuis la parution de SAP S/4. Il est très important, sur le plan de la fiabilité des données, que les entreprises adoptent une plateforme plus harmonisée et intégrée. Dans SAP, un volet développement durable est d’ailleurs intégré aux processus comme l’analytique avancée et l’automatisation intelligente, ce qui permet de simuler l’impact environnemental des activités et de considérer le coût environnemental d’un projet. Au-delà de la dimension ESG, SAP peut ajouter beaucoup de valeur aux sociétés minières de façon générale. C’est pourquoi nous tenons à parler avec nos clients du rôle que joue la maintenance préventive et prédictive dans l’amélioration de la fiabilité des actifs et la diminution des temps d’arrêt. SAP peut réduire de façon significative les dépenses liées à l’approvisionnement et permettre des gains d’efficacité dans le domaine des finances, en plus d’aider à traiter les comptes fournisseurs et les processus de clôture de périodes. C’est un logiciel puissant. Ensuite, il y a bien entendu le programme, qu’on ne doit pas considérer comme un simple projet technologique SAP, au contraire! Il faut plutôt aborder le tout comme une transformation d’entreprise appuyée par la technologie SAP. Bon nombre de nos clients cherchent une stratégie qui comprend l’amélioration des données et tient compte des capacités, des rôles, des responsabilités, des modèles opérationnels, des processus et même de la culture de l’entreprise. La culture est d’ailleurs un sujet de discussion populaire dans le secteur minier. Comment faire en sorte d’avoir une mentalité de croissance? Comment tirer parti des technologies émergentes et de l’innovation? C’est dans ce contexte que nous parlons des solutions SAP qui peuvent appuyer ces démarches. Lorsque nous examinons un programme SAP, nous ne nous contentons pas de discuter avec des spécialistes du logiciel. Nous tirons également parti Centre d’excellence du secteur des mines d’EY, qui nous permet de faire appel aux principaux leaders du secteur pour obtenir des renseignements sur la direction que prend le secteur et les façons d’élaborer des solutions à l’épreuve du temps Nous discutons également avec nos spécialistes de la culture, des données et des technologies émergentes pour mettre sur pied un programme solide qui générera vraiment de la valeur pour l’entreprise.
Theo Yameogo : C’est très intéressant, Stephanie. Certains d’entre nous ont eu de mauvaises expériences avec SAP par le passé et ce n’est un secret pour personne que plusieurs anciens programmes SAP étaient complexes et coûteux, et qu’ils se sont avérés une source de disruption néfaste pour les activités et les entreprises. Selon toi, qu’est-ce qui a fait en sorte qu’ils sont devenus meilleurs?
Stephanie Porter : Ces programmes ont beaucoup évolué au fil des années. C’est notre métier de parfaire ces outils et nous avons tiré des leçons du passé pour assurer le succès de la mise en œuvre des programmes SAP à l’avenir. L’une des clés de la réussite est l’ajustement de la taille du programme. Bon, alors nous avons des objectifs ambitieux, notamment celui de développer une feuille de route emballante; mais nous devons tenir compte des capacités organisationnelles du client. À quelle vitesse peut‑il se transformer? Quelles sont ses autres priorités d’affaires? Comment établir une feuille de route et un plan réalistes et réalisables? C’est crucial. Nous avons aussi appris à examiner ces programmes sous une perspective d’ensemble. Encore une fois, il ne faut pas s’intéresser uniquement au programme SAP, mais aussi au contexte élargi dans lequel il sera mis en œuvre si nous voulons qu’il crée la valeur appropriée pour l’entreprise. Le programme est axé sur les affaires et sur les gens, pas sur la technologie. La technologie est simplement ce sur quoi il s’appuie. Pour conclure, je voudrais ajouter que bon nombre d’entreprises font déjà le choix judicieux de s’occuper du travail préparatoire dès aujourd’hui, en vue de bien comprendre ce qu’elles veulent ou ne veulent pas transformer, d’établir le rythme de la transformation et de pleinement saisir comment celle‑ci va les aider à atteindre leurs objectifs. Tout cela, dans le but d’élaborer un plan solide pour l’avenir et une feuille de route qui apporte prévisibilité et précision. Ainsi, les gens savent quelles ressources seront attendues de l’organisation et à quel moment, quels changements sont à prévoir, quels seront les avantages pour l’organisation au fil du temps et quels seront les coûts engendrés par le programme. Une telle prévisibilité permet aux gens d’exceller dans leur rôle et de contribuer à l’atteinte des objectifs du programme.
Theo Yameogo : C’est merveilleux, Stephanie. Je suis certain que nos clients vont apprécier tous les points de vue que tu nous as offerts aujourd’hui. Un grand merci.
Stephanie Porter : Merci beaucoup de m’avoir invitée, Theo. C’est toujours un plaisir de discuter du secteur minier avec toi.