Les changements rapides, les perturbations généralisées et l’évolution accélérée de la technologie mettent les organisations au défi de transformer activement et immédiatement leurs stratégies, leurs modèles d’affaires, leurs activités, leur technologie, leur personnel et leur culture. Pourtant, la transformation n’est pas une proposition unique dans l’environnement actuel – si jamais cela l’a déjà été. Pour que les organisations puissent véritablement réimaginer leur univers de travail et remodeler leur avenir, les programmes de transformation doivent vivre, respirer et évoluer constamment. Tout comme l’effectif d’une entreprise.
Selon une étude menée par le Forum économique mondial, d’ici 2025, l’automatisation pourrait déplacer 85 millions d’emplois en raison d’une modification de la division du travail entre l’homme et la machine1.Le Forum économique mondial a appelé cette période à venir une révolution reposant sur l’acquisition de nouvelles compétences par les travailleurs (Reskilling Revolution). Dans la même période, 97 millions de nouveaux rôles pourraient voir le jour pour faire face à ce changement2.
L’évolution des rôles s’accompagne d’une évolution des compétences requises pour les exercer. Face à un déficit croissant de compétences, les organisations prévoient qu’environ 40 % des travailleurs devront acquérir de nouvelles compétences dans les six prochains mois ou moins3.En outre, 94 % des entreprises disent attendre de leurs employés qu’ils acquièrent ces nouvelles compétences au travail, soit une augmentation de 29 points de pourcentage par rapport à il y a seulement deux ans. Le rythme des progrès technologiques s’accélérant, les organisations connaissent aujourd’hui des pénuries de compétences dans des domaines dont elles ignoraient même l’existence il y a cinq ans4.
À plus long terme, en l’absence de tout moyen de prédire avec précision les compétences spécifiques dont elles auront besoin, les entreprises continueront de connaître des lacunes en matière de compétences.
Conscientes qu’il est trop coûteux de continuer à recruter pour chaque nouvelle compétence requise, les entreprises et leurs directeurs des RH doivent repenser leurs programmes de perfectionnement de la main‑d’œuvre afin de retenir les personnes possédant les compétences techniques et comportementales nécessaires pour bien préparer leur entreprise pour l’avenir. Elles doivent également encourager les employés à acquérir les compétences dont elles ont besoin et prévoient avoir besoin. De plus, elles doivent le faire de manière à offrir un environnement de formation qui favorise la flexibilité et à optimiser les résultats. Tout effort dans ce sens doit répondre à la question suivante : comment faire en sorte que nos employés soient toujours prêts pour l’avenir?
Quatre façons de préparer votre entreprise – et vos gens – à combler les lacunes futures sur le plan des compétences
De manière générale, les compétences en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques ainsi que la pensée critique et le sens des affaires acquis dans le cadre de programmes généraux en arts continueront d’être recherchés. Toutefois, les responsables des RH devront évaluer les compétences de leurs gens et les façonner en fonction des exigences spécifiques dont ils auront besoin.
Voici quatre façons pour les directeurs des RH de combler les lacunes en matière de compétences.
1. Commencer par l’essentiel : identifier les lacunes sur le plan des compétences
Les directeurs des RH doivent d’abord bien comprendre les compétences de leur personnel aujourd’hui. Les organisations qui ont investi dans des plateformes RH leur permettant de comprendre le profil de compétences de leur personnel ont déjà une longueur d’avance. Il ne suffit pas de savoir combien de personnes l’organisation compte. Les directeurs des RH doivent également savoir de quoi se composent les compétences. S’ils ne disposent pas de la technologie nécessaire pour obtenir une visibilité suffisante sur le complément de compétences de leur personnel, il leur sera plus difficile de comprendre les outils dont ils disposent.
Une fois qu’ils ont une vision globale des compétences de leur personnel, les directeurs des RH doivent définir les compétences dont l’entreprise pourrait avoir besoin d’ici trois à cinq ans (sachant que cette définition devra être constamment affinée en fonction de l’évolution de la technologie et de l’entreprise). Une fois l’état actuel connu et l’état futur défini, les directeurs des RH peuvent clairement identifier les lacunes.
2. Élaborer des programmes de formation novateurs pour élargir les compétences de votre personnel
À ce stade, les directeurs des RH devront prendre du recul et envisager la planification de l’effectif sous l’angle des compétences du futur plutôt que sous l’angle plus traditionnel de la planification de l’effectif.
Il y a quelques années, lorsqu’il s’est rendu compte que près de la moitié de sa main‑d’œuvre ne possédait pas les compétences dont il avait besoin pour conserver un avantage concurrentiel, le géant des télécommunications AT&T a cherché à réorienter sa main‑d’œuvre pour l’avenir plutôt que d’essayer d’embaucher des gens possédant les compétences souhaitées5. Pour ce faire, AT&T s’est associé à des universités de premier plan et à des organismes d’enseignement en ligne pour aider à former son personnel à des rôles dont il savait qu’il aurait besoin à l’avenir.
Un autre exemple peut être observé dans le programme EY Tech MBA. Offert en partenariat avec la Hult International Business School, ce programme est un MBA d’entreprise entièrement accrédité offert aux quelque 300 000 employés d’EY partout dans le monde, sans égard à leur rôle ou position.