image statique d’une femme vêtue de blanc utilisant un casque de réalité virtuelle
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Si vous étiez capable de lire l’avenir, pourriez‑vous en tirer profit?


Une approche rigoureuse procure un avantage concurrentiel, selon une étude mondiale récente d’EY sur les opérations et l’innovation dans le domaine des investissements.


En bref

  • Analyse de la nécessité pour les entreprises du secteur Technologie, médias et divertissement et télécommunications (TMT) d’adopter une approche souple en matière de dépenses d’investissement et d’exploitation dans un marché évolutif.
  • La priorité des dirigeants en matière d’investissement et d’exploitation repose sur les trois piliers que sont les données et l’analytique, les talents et la gouvernance.

Pour les entreprises du secteur des TMT, les possibilités seront nombreuses après la pandémie. La forte croissance des services de diffusion en continu, le déploiement de la 5G et l’omniprésence de l’Internet des objets (IdO) sont autant d’occasions de créer de nouveaux modèles économiques et de compter de nouveaux clients et de dégager des sources de revenus. Tirer parti de ces possibilités suppose des dépenses d’investissement bien ciblées et bien gérées.

EY a sondé les dirigeants mondiaux du secteur des TMT pour comprendre la façon dont ils affectent leur capital et le déploient. Deux groupes distincts se détachent, divisés entre les « leaders » et les « retardataires » Les premiers, qui représentent 60 % des répondants au sondage, sont dotés de processus de bout en bout plus aboutis qui appuient leurs dépenses d’investissement et leurs activités d’exploitation. Ils ont recours à l’analytique avancée et à l’automatisation pour prendre des décisions objectives, souvent en temps réel. En revanche, les retardataires se concentrent davantage sur la « gestion interne ». Leurs principes fondamentaux sont déficients, de sorte qu’ils priorisent plutôt la cohérence des données et la correspondance entre les systèmes.

Le ruban adhésif répare tout

Grâce à leur degré de maturité plus élevé, les leaders ont davantage confiance dans la reprise au lendemain de la pandémie. Quatre‑vingt‑neuf pour cent des leaders sont optimistes quant à leurs perspectives de croissance, contre seulement 59 % des retardataires. Alors que la reprise s’accélère, 87 % des leaders et 69 % des retardataires estiment que le succès de leur propre reprise dépendra du maintien de leurs niveaux de dépenses d’investissement. En comparant ces données avec celles du sondage mondial d’EY sur l’affectation des capitaux, les entreprises du secteur des TMT semblent avoir un processus de planification plus structuré, suggérant une plus grande maturité tout au long du cycle de vie du capital.



Malheureusement, un trop grand nombre d’entreprises du secteur des TMT peinent à atteindre leurs objectifs en matière de dépenses d’investissement. Soixante‑trois pour cent admettent qu’elles ne parviennent pas à obtenir le type de rendement prévu et planifié. Trouver une raison unique à cette situation est une tâche ardue, ce qui reflète plutôt le reflet de lacunes tout au long du cycle de vie du capital. Par exemple, 66 % de toutes les entreprises du secteur des TMT s’accordent à dire que les coûts de leurs programmes d’investissement augmentent alors que les échéances se font toujours plus pressantes.

 

Pour leur défense, il n’est pas facile pour les dirigeants des TMT de prévoir où investir. À bien des égards, ils ne sont pas maîtres de leur destin. Ce secteur est soumis à des perturbations constantes. À un extrême, il y a les événements exceptionnels, dont peu sont plus graves qu’une pandémie mondiale. Celle-ci a stimulé la demande de services auprès du secteur des TMT, a eu une incidence sur les chaînes d’approvisionnement et a changé de manière irrévocable tous les aspects de la vie numérique des consommateurs – travail, commerce de détail, éducation, divertissement et bien plus encore. De tels événements sont rares, mais pas inédits. 

Success factors
of TMT leaders believe the success of their own recovery depends on maintaining levels of capital investment

Les événements plus fréquents, par exemple les changements de gouvernement et les modifications de politiques réglementaires, sont plus faciles à prévoir, mais tout aussi difficiles à contrecarrer. Considérons les horizons à moyen et à long terme, comme le déploiement de nouvelles normes technologiques, par exemple, le flux et le reflux de la 3G, de la 4G, de la 5G et de la 6G à l’horizon.  Pour savoir quand augmenter ou diminuer les dépenses d’investissement, il convient d’anticiper l’arrivée d’une nouvelle norme, de comprendre quel spectre sera disponible, à quel moment et sur quels marchés, et de miser en conséquence. Au sein des entreprises technologiques, les cycles de vie très courts des produits exercent une pression sur la planification à long terme et renforcent le besoin d’agilité financière. 

La réglementation et la politique gouvernementales ont une incidence considérable sur les perspectives d’avenir du secteur des TMT. Les gouvernements continuent d’investir massivement pour combler le fossé numérique, ce qui entraîne des répercussions sur les entreprises de télécommunication et de technologie. La capacité de résistance des infrastructures de communication et de données continuera d’influencer le programme d’investissement des dirigeants et se répercutera sur les activités d’exploitation. Les décisions en matière de dépenses d’investissement doivent trouver un équilibre entre art et science, dans un souci d’agilité.

En cas d’erreur, les entreprises du secteur des TMT risquent d’investir dans des domaines sans justification commerciale claire et donc de gaspiller leurs ressources financières ou, à l’inverse, de ne pas investir suffisamment et de perdre leur avantage concurrentiel. Un dirigeant du secteur de la câblodistribution a parlé de l’importance d’adapter les niveaux d’investissement au contexte concurrentiel. Trop investir dès à présent ouvre la voie à des capacités qui pourraient dépasser largement tout ce que la concurrence pourrait offrir, mais risquerait également de compromettre la possibilité d’une deuxième phase d’investissement au moment où les concurrents auraient comblé leur retard.

Comment les entreprises du secteur des TMT parviennent‑elles à garantir des rendements rentables? La réponse est d’améliorer sa capacité d’adaptation. L’intégration de l’agilité et de la transparence dans l’affectation et le déploiement du capital permet aux entreprises d’adapter leurs investissements à la dynamique changeante du marché. La pandémie, qui a servi de signal d’alarme, a conféré à l’agilité une place prépondérante.  Quatre-vingt-sept pour cent des leaders considèrent désormais que l’agilité revêt une plus grande importance, de même qu’un nombre relativement aussi élevé de retardataires (78 %).

Non seulement une approche plus modulable offre une meilleure prévisibilité des rendements, mais elle permet également une utilisation plus efficace et efficiente du capital. Une plus grande capacité d’adaptation offre de grandes possibilités dans le secteur des TMT.  Trente‑trois pour cent des dirigeants estiment que leurs processus en matière de dépenses d’investissement sont trop rigides, et que plus l’entreprise est grande, plus les processus sont susceptibles d’être inflexibles. Celles dont le chiffre d’affaires dépasse 5 milliards de dollars sont deux fois plus susceptibles d’avoir des processus contraignants que les plus petites entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 250 et 500 millions de dollars.


Graphique en pointe de tarte illustrant la taille comme obstacle à l’agilité

La comparaison entre les leaders les plus expérimentés du secteur des TMT et les retardataires révèle la façon dont les entreprises peuvent intégrer l’agilité pour mieux s’adapter.  Trois domaines dans lesquels les leaders excellent :

 1. Données fiables, analyses intelligentes
 2. Talents qualifiés, compétences appropriées
 3. Gouvernance active, communications transparentes

finance report on digital tablet
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Chapter 1

Trusted data, intelligent analytics

Matching data driven insights with advanced analytics delivers greater transparency, efficiency and predictability into capital investments.


The struggle is real
of laggards struggle to demonstrate the value their capital investments bring to the business.

Cet aveu est étonnant, mais près des trois quarts des retardataires (70 %), soit nettement plus que les 58 % de leaders, éprouvent de la difficulté à démontrer la valeur que leurs dépenses d’investissement apportent à l’entreprise. Ils sont incapables de prouver l’efficacité des dépenses qu’ils engagent. 

Les raisons qui expliquent l’incapacité à instaurer la transparence sont nombreuses, mais le facteur déterminant est l’absence de données justificatives ou l’impossibilité d’y accéder et de les analyser. Pour preuve, 42 % des retardataires contre seulement 29 % des leaders déclarent ne pas être en mesure de mesurer les indicateurs clés de performance (ICP) de leurs investissements.

Les entreprises dont le processus d’investissement n’est pas transparent sont susceptibles d’engager des dépenses dans des projets et des actifs qui ne génèrent pas de rendements significatifs ou qui immobilisent des capitaux précieux.

« Ce point est crucial, déclare Ludvic Baquié, leader, services‑conseils dans le secteur Technologie, médias et divertissement, et télécommunications (TMT), EY États-Unis. Les entreprises qui ne font pas preuve de transparence dans leur processus d’investissement sont susceptibles d’engager des dépenses dans des projets et des actifs qui ne génèrent pas de rendements significatifs ou d’immobiliser des capitaux précieux dans des « comptes de réserve » ». Par exemple, un câblodistributeur, qui avait engagé des centaines de millions de dollars pour étendre son réseau afin de servir un plus grand nombre de foyers, a modélisé l’investissement à un coût par foyer. En raison d’une stratégie imparfaite en matière de données, le suivi des ICP n’était pas efficace. Il aura fallu plus de six mois pour détecter un dépassement des dépenses de 50 % à 60 % et quatre à cinq mois supplémentaires pour revenir à un niveau plus supportable de 20 % au‑dessus des prévisions initiales. Il va sans dire que l’identification précoce du problème se traduirait par un avantage réel pour la trésorerie. Une entreprise agile sait quelles données suivre, le fait fréquemment et s’adapte en conséquence.

L’utilisation des données est un domaine où les leaders se distinguent des retardataires. Les divergences entre les deux groupes portent d’abord sur des questions apparemment fondamentales, que l’on a nommées précédemment de « gestion interne ». Soixante‑seize pour cent des leaders ont investi du temps et des ressources et ont créé des taxonomies de données cohérentes, qu’ils utilisent dans toute leur entreprise. Ce chiffre contraste avec celui des retardataires (33 %) qui sont moitié moins nombreux à avoir adopté cette approche fondamentale. 

Les raisons de la faiblesse de la stratégie en matière de données sont variées, mais tiennent souvent à l’existence de dispositifs anciens qui ne sont plus adaptés, à des compétences insuffisantes ou à une culture qui n’encourage pas le partage des données. Cet enjeu sera exacerbé par la prolifération des objets connectés à Internet et l’explosion consécutive des volumes, des sources et de la complexité des données.

Une entreprise du secteur des TMT a amélioré sa stratégie en matière de données en connectant les données des secteurs les plus importants de son entreprise, notamment la chaîne d’approvisionnement, l’ingénierie et la construction, et en liant le tout au système financier. Ce faisant, elle a eu un accès en temps quasi réel aux données au juste niveau de précision, de sorte que les adaptations ont pu se faire en quelques semaines et non en quelques mois, ce qui a permis d’économiser des dizaines de millions de dollars chaque année. Avant tout, l’objectif est de jeter les bases d’une planification plus dynamique et plus efficace des activités, à intervalles réguliers et fréquents. Cet exemple est éloquent. Il démontre que les entreprises qui réussissent sont conscientes qu’une stratégie efficace en matière de données est en fait un élément constitutif d’une meilleure prise de décision.

La fiabilité des données est une condition préalable à l’analytique intelligente et au déploiement de l’automatisation. La divergence entre les leaders et les retardataires concernant la maturité en matière de données se reflète donc dans la mise en œuvre d’analyses, même élémentaires. Soixante‑seize pour cent des leaders utilisent l’analytique normalisée pour faciliter l’établissement de rapports et la prise de décision, contre seulement 34 % des retardataires. Les analyses plus évoluées, comme l’analyse prédictive et la modélisation par simulation, qui permettent de réaliser des améliorations plus substantielles, sont actuellement déployées par 77 % des leaders, contre seulement 30 % des retardataires.

Diverse Multiethnic Team Wearing Face Masks During a Meeting Room Conversation Behind Glass Walls in Creative Office. Social Distancing Restrictions Concept in Work Place During Coronavirus Pandemic.
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Chapter 2

Right talent, right skills

Successful capital investment is not only about tools and processes but also having the talent and skillsets to optimize.


Parmi les cadres du secteur des TMT, 89 % des leaders estiment qu’ils tireront un avantage concurrentiel de leur capacité à maintenir une main‑d’œuvre hautement qualifiée pour gérer les projets d’investissement, par rapport à 67 % des retardataires.

The talent advantage
of leaders believe they derive a competitive advantage from their ability to maintain a highly skilled workforce.

Force est de constater que les besoins en compétences évoluent rapidement dans le secteur des TMT. Des technologies de plus en plus numérisées, fondées sur l’infonuagique et l’intelligence artificielle (IA) créent un besoin de requalification et l’obligation d’attirer les bons talents. Dans le secteur des TMT, les exigences en matière d’infonuagique demandent toujours plus de compétences en informatique et en IA que les compétences que possèdent les ingénieurs des réseaux de communication traditionnels. La rentabilisation des dépenses d’investissement ne repose pas uniquement sur les outils, les technologies et les processus, mais aussi sur les composantes et compétences humaines complémentaires.  En résumé, selon les dirigeants du secteur des TMT, le principal obstacle à l’adoption de l’IA est le manque de personnel possédant les compétences nécessaires pour en tirer parti.

Tech enabled by talent
Barrier to the adoption of AI analytics is the lack of AI skillsets.

Une organisation capable de s’adapter déploie ses ressources et ses capacités en fonction de l’évolution des priorités. Les talents et les compétences sont pris en compte, et ce, de différentes manières : perfectionnement professionnel, redéploiement des équipes existantes, recrutement de nouvelles compétences ou lancement de solutions technologiques. La combinaison de tous ces facteurs est la plus probable, mais le simple fait d’embaucher pour accroître ses capacités n’est presque jamais la solution. Il n’est pas rare non plus que, lorsque les entreprises déploient de nouvelles technologies, elles le fassent sans formation suffisante pour les utiliser pleinement, ce qui entraîne gaspillage et inefficacité.

La réalité est que les entreprises du secteur des TMT doivent agir. Selon ces dernières, le rôle des talents dans les projets d’investissement est en pleine mutation.  Le recours à la télésurveillance et à la réponse automatisée a pour effet de déplacer la main‑d’œuvre vers un environnement plus virtuel. Les travailleurs de la construction doivent tirer parti de ressources plus mobiles pour favoriser la collaboration avec les spécialistes et les services centralisés, ainsi que pour permettre l’utilisation d’appareils électroniques plus complexes à la périphérie du réseau. Les drones dotés d’un système intégré de traitement automatique des données peuvent évaluer les actifs sur le terrain à moindre coût et avec plus de précision que les ingénieurs. Quatre‑vingt‑deux pour cent des cadres du secteur des TMT estiment que la pandémie a accéléré le travail virtuel de la main-d’œuvre. Cette proportion est légèrement supérieure dans le secteur des télécommunications (87 %) et légèrement inférieure dans celui des médias et du divertissement (78 %), mais la tendance est claire.

De manière prévisible, l’adoption accrue de solutions technologiques signifie que 79 % des leaders s’attendent à ce que leur personnel soit moins présent sur place à l’avenir, contre 57 % des retardataires. En d’autres termes, l’évolution des compétences est aujourd’hui une priorité, l’accent étant mis sur l’IA, l’analytique et le télétravail.  

Amener la main‑d’œuvre à utiliser les technologies pour être plus efficace n’est pas une tâche aisée. La majorité des entreprises du secteur des TMT reconnaissent le défi auquel elles doivent faire face. Les deux tiers (66 %) des entreprises du secteur des TMT estiment qu’il leur est actuellement difficile de trouver les compétences nécessaires au sein de leur organisation. Les leaders du secteur misent davantage sur la technologie pour accélérer l’apprentissage et en accroître la numérisation (collaboration virtuelle et réalité mixte) afin d’accélérer la requalification et de créer une main‑d’œuvre capable de s’adapter.

Dans la mesure où les outils de diagnostic et les automatisations technologiques peuvent aider les techniciens à effectuer le travail qu’un ingénieur qualifié aurait réalisé par le passé, ou dans la mesure où les systèmes intelligents peuvent effectuer le contrôle de la qualité des tâches sans intervention humaine, les outils technologiques appropriés complétant les talents qualifiés permettront de tirer le meilleur parti de la main‑d’œuvre au sein des entreprises. 

Quatre‑vingt‑sept pour cent des leaders prévoient de réaliser des investissements importants dans la requalification de leurs talents. En revanche, les retardataires, pour lesquels les obligations en matière d’investissement sont sans doute plus importantes, ne sont que 68 % à considérer qu’il est nécessaire d’investir de manière significative dans l’amélioration des compétences et des capacités de leurs employés.


Girl using VR goggles in colorful neon lights, having fun. Wearable virtual augmented reality digital innovation technology concept
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Chapter 3

Active governance, clear communications

Best practice management of capital throughout the investment lifecycle, requires active input from across the business built on clear and transparent communication.


Beaucoup d’entreprises du secteur des TMT ont une forte intensité capitalistique.  À leur avis, le secteur des TMT est un investissement hautement capitalistique et les opérations sont cruciales pour le maintien de l’avantage concurrentiel. Pourtant, 82 % des entreprises du secteur des TMT affirment ne pas savoir avec certitude qui est responsable du rendement des projets de dépenses d’investissement. Le manque de gouvernance manifeste pour des dépenses d’une telle ampleur et d’une telle importance semble stupéfiant. Les leaders et les retardataires partagent presque les mêmes caractéristiques dans ce domaine, bien que les marchés présentent d’importantes disparités. À titre d’exemple, il convient de comparer la Chine, où 96 % des entreprises n’ont aucune idée précise de leur responsabilité, et le Japon, où ce chiffre est beaucoup plus faible (64 %).  Les marchés comme ceux des États‑Unis (88 %) et du Royaume‑Uni (83 %) se situent juste au dessus de la moyenne.

A lack of accountability
of TMT companies claim it is unclear who is accountable for capital investment projects.

La gouvernance est un concept qui a des significations différentes selon les organisations.  Elle est souvent perçue comme un ensemble de règles rigides utilisées pour gérer les projets à partir des échelons supérieurs. Cependant, pour les entreprises numériques et capables de s’adapter, la gouvernance représente beaucoup plus.  En premier lieu, le cadre sert de guide pour que les décisions soient prises de manière cohérente et fondée sur des faits dans toute l’organisation, tout en permettant aux responsables de projets de faire preuve d’initiative et d’exercer un contrôle « local ». La gouvernance est aussi un concept dynamique, qui ne consiste pas en une série de décisions prises ponctuellement, mais plutôt en un processus de suivi et d’intervention selon les besoins. Les responsables gardent le contrôle des dépenses d’investissement, les adaptent et les ajustent. L’absence de responsabilisation explicite suggère que ce type de gouvernance fondée sur les faits, mais adaptable est un défi pour l’ensemble du secteur.

Les postes de direction dans le secteur des TMT requièrent une meilleure compréhension des subtilités internes de l’entreprise, ce qui pousse certaines sociétés à mettre en place des programmes de mobilité des dirigeants. Les entreprises veulent que leurs décideurs comprennent le cycle de vie complet des investissements, sans se limiter à un point de vue financier.

Une fois de plus, bien faire les choses produit des résultats tangibles. Dans le cadre d’une collaboration étroite avec une société de télécommunications sur la gestion de son portefeuille de programmes, l’importance de la visibilité et de la gestion de bout en bout, depuis la planification jusqu’à l’exécution, est devenue évidente. En examinant et hiérarchisant soigneusement un portefeuille de 2 000 projets, représentant environ 400 millions de dollars de dépenses, il a été possible d’augmenter la productivité de 30 %.

Une communication transparente fait partie intégrante de la gouvernance active, en particulier entre les différents services centraux, tels que ceux responsables des finances et de la stratégie, et les services opérationnels, que ce soit au siège social ou « sur le terrain ». Invités à choisir parmi une liste de priorités qui amélioreraient l’efficacité de la communication sur les projets d’investissement, les répondants ont insisté sur la nécessité d’une solide connectivité descendante et d’une communication ascendante et transparente des résultats. 

Nous avons observé, à au moins une occasion, qu’une entreprise du secteur des TMT avait échoué à plusieurs reprises le lancement de nouveaux produits, en grande partie du fait du manque de coordination et d’attentes de la part des dirigeants, ainsi que de l’échec de la formation et de l’adhésion de la main‑d’œuvre sur le terrain.

Par contre, un leader du secteur a pu augmenter la prévisibilité et le respect des délais de livraison jusqu’à 20 % pour les dépenses d’investissement importantes grâce à une solide gouvernance et à une chaîne de rétroaction facilitée par la technologie entre les fonctions d’exploitation sur le terrain et les fonctions de planification du siège social à chaque étape du cycle de vie.

Une circulation régulière de l’information permet d’éliminer les cloisonnements, de repérer les activités contiguës et d’améliorer la transparence et la cohérence globales du processus décisionnel.

Dans l’ensemble, les entreprises du secteur des TMT se concentrent sur des solutions de bout en bout, plutôt que sur des produits et services ponctuels, en mettant l’accent sur la nécessité d’éliminer les cloisonnements (par exemple entre le produit, le soutien, le juridique ou le contractuel, l’infrastructure et la finance) et de déployer une gouvernance active.

« Une circulation régulière de l’information permet d’éliminer les cloisonnements, de repérer les activités contiguës et d’améliorer la transparence et la cohérence globales du processus décisionnel », affirme Daniel Theander, leader, services-conseils dans le secteur Technologie, médias et divertissement, et télécommunications (TMT), EY, zone du centre des États‑Unis. De ce fait, l’organisation peut continuellement améliorer le rendement des dépenses d’investissement. À titre d’exemple, le service de fiscalité peut veiller à ce que de simples modifications de la politique fiscale, lesquelles pourraient avoir de graves répercussions sur le rendement des dépenses d’investissement, soient intégrées au processus. Une communication transparente permet de relayer les changements aussi efficacement que possible, en évitant les retards de décision et les rendements sous-optimaux. Au fur et à mesure que la liste des ICP du programme d’investissement s’allonge pour inclure des sujets tels que les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), une communication transparente favorisera des investissements globaux qui s’appuieront sur des données plus nombreuses et permettront d’atteindre un ensemble d’objectifs plus équilibré.

Les entreprises du secteur des TMT, suivant leur sous-secteur, ont des considérations en matière d’ESG qui leur sont propres et qui entraîneront des changements dans l’ensemble du secteur sur le plan des dépenses d’investissement. Ainsi, les entreprises de semi‑conducteurs sont plus attentives à la consommation d’eau et de minéraux rares au cours de la production, alors que les sociétés plateformes sont soumises à un examen minutieux quant à la manière dont elles gèrent et soutiennent leurs employés (c’est‑à‑dire les travailleurs occasionnels) Du point de vue de la gouvernance, trouver le bon équilibre entre les parties prenantes et les actionnaires restera la clé du succès pour de nombreuses entreprises du secteur des TMT.

La chaîne de rétroaction est une autre dimension essentielle de la gouvernance active et de la communication transparente, qui est souvent négligée. Apprendre de leurs expériences et de celles de leurs pairs permet d’améliorer l’efficacité des futurs projets d’investissement. Encore un domaine où les leaders se distinguent. Les leaders sont deux fois plus susceptibles de tirer des leçons du rendement de leurs dépenses d’investissement et d’en tenir compte dans leurs comportements futurs. Les meilleures pratiques préconisent le suivi des projets au moment de leur exécution, ou pendant leur déroulement, ainsi qu’après leur conclusion, ou en rétrospective.


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Chapter 4

A call to action

TMT leaders demonstrate clear, interconnected approaches that drive the success of their capital investments.


Les entreprises du secteur des TMT évoluent dans un contexte de perturbation, d’innovation et de réinvention permanentes. Les organisations capables de s’adapter sont plus efficaces pour rentabiliser leurs dépenses d’investissement. Elles disposent de processus plus agiles et plus transparents pour l’affectation et le déploiement du capital. Pour acquérir une capacité d’adaptation, il faut des bases solides, qui reposent sur l’utilisation de technologies, de processus et de capacités évolués.

Placez les données et l’analyse au cœur de vos dépenses d’investissement, depuis la répartition jusqu’à l’optimisation.

  • Une stratégie cohérente et fiable en matière de données est souvent sous-estimée, mais elle constitue une condition préalable au déploiement d’outils de niveau supérieur, notamment l’analytique et l’exploitation de solutions intelligentes.
  • Les cloisons doivent être abattues. Tout cadre efficace et adaptable de dépenses d’investissement repose sur une culture et des processus de coordination et d’adhésion à l’échelle de l’organisation. 
  • Le succès (et l’échec) sont mesurables. La transparence et la capacité d’adaptation et de correction de trajectoire sont fondées sur des données cohérentes, une plus grande automatisation et une approche agile des programmes d’investissement.

Privilégiez le talent et les compétences comme condition préalable à la réussite. Ils font partie intégrante de l’exécution tout au long du cycle de vie des dépenses d’investissement, mais nécessitent un engagement important et continu.

  • Il est essentiel que les entreprises du secteur des TMT comprennent la façon dont leur main‑d’œuvre évolue et le rôle que joue la technologie dans le déroulement des projets d’investissement.
  • L’investissement dans les talents et les compétences doit être axé sur l’utilisation des nouvelles technologies pour optimiser leur efficacité.

Participez pleinement aux efforts de l’organisation à chaque étape du cycle de vie des dépenses d’investissement. Pour que le rendement des investissements atteigne ou dépasse les objectifs, une contribution active et une communication transparente sont indispensables.

  • Dans l’ensemble de l’organisation, depuis le sommet jusqu’à tous les échelons inférieurs, un programme d’investissement est plus efficace et efficient si les cloisons sont abattues et les activités contiguës repérées.  Des processus rigoureux, comportant une communication franche, renforcent la transparence et les possibilités de mise en valeur.
  • Le leadership et la gouvernance active jouent un rôle important pour obtenir des résultats, corriger le tir si nécessaire et tirer des leçons de l’expérience.

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    Résumé

    Les dépenses d’investissement font partie intégrante de l’avantage concurrentiel des entreprises du secteur des TMT. Leur capacité à exécuter des programmes d’investissement dans un secteur dynamique et en évolution rapide dépend de la façon dont elles parviendront à transformer leur organisation en une entreprise numérique capable de s’adapter.


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