Lumières de couleurs vives éclairant un passage piétonnier surplombant une autoroute, la nuit

Les dix principaux risques et possibilités dans le secteur des mines et métaux en 2025

Pour redéfinir son avenir en toute confiance, le secteur doit procéder à une importante transformation en misant sur l’innovation, la collaboration et l’agilité.


En bref
  • Les risques liés aux dépenses d’investissement figurent en tête de liste des risques les plus importants, dans un contexte où les entreprises minières cherchent à parvenir à un équilibre entre leur impératif de croissance et la nécessité de gérer rigoureusement leurs capitaux, de façon à répondre à l’explosion de la demande de minéraux sur lesquels repose la transition énergétique.
  • Les entreprises minières privilégient l’intendance environnementale plutôt qu’une approche ESG plus globale, en se concentrant sur la gestion des résidus et des ressources en eau, ainsi que sur la génération de retombées environnementales positives.
  • L’épuisement des ressources et des réserves figure en quatrième position du classement, avec les risques liés à l’explosion de la demande, à la hausse des coûts d’exploration et au manque de nouvelles découvertes.

La transition énergétique continue d’agir comme facteur de disruption dans le secteur des mines et métaux, figurant de nouveau parmi les dix principaux risques et possibilités d’affaires. Même les anciens opposants à l’exploitation des ressources minières prennent maintenant conscience qu’une transition énergétique verte repose sur le renforcement des approvisionnements en minéraux et en métaux.

Avant de pouvoir répondre à l’explosion de la demande, les entreprises du secteur doivent toutefois commencer par surmonter trois grands défis : renforcer la durabilité des exploitations minières, tout en gérant rigoureusement leurs capitaux et en répondant aux attentes croissantes des parties prenantes. La maximisation de la valeur figure à l’avant‑plan des priorités des entreprises minières, ce dont témoignent leurs efforts pour repositionner leurs portefeuilles et tirer parti d’une multitude de sources de financement aux fins de l’accélération de leur croissance. Dans un secteur en mutation, les entreprises minières doivent également se concentrer sur les nouveaux risques et les nouvelles possibilités. L’épuisement des ressources et des réserves et les risques liés à la réalisation de nouveaux projets, qui figurent pour la première fois au classement des dix principaux risques, mettent en évidence les complexités stratégiques croissantes.

Les dix principaux risques et possibilités dans le secteur des mines et métaux en 2025

Dix principaux risques et possibilités dans le secteur minier_Radar

Les risques liés à la gouvernance, les cyberrisques, les risques liés aux technologies numériques et les risques liés à la main‑d’œuvre sont les quatre types de risques qui ne figurent plus au classement des dix principaux risques établi à partir des résultats de notre plus récent sondage, ce qui soulève quelques inquiétudes. Puisque la gestion des risques et possibilités associés au cyberespace et aux technologies numériques fait désormais partie intégrante des activités habituelles de bien des entreprises, elle ne nécessite pas une attention particulière. Toutefois, on ne s’attendait pas à ce que la gestion des risques liés à la gouvernance ne fasse plus partie des priorités des entreprises minières, ce qui est peut‑être inquiétant, étant donné qu’elles travaillent au développement de nouveaux projets dans des pays qui sont susceptibles de présenter des défaillances sur le plan de la surveillance réglementaire. Par ailleurs, l’absence au classement des risques liés à la main‑d’œuvre est particulièrement préoccupante, dans un contexte où le secteur est aux prises avec des défis importants en termes d’attraction et de fidélisation de la main‑d’œuvre qualifiée sur laquelle repose son avenir.

 

La transformation rapide du secteur est devenue une urgence. Autrement dit, c’est en 2025 que les entreprises minières doivent passer à l’action. Le moment est venu pour elles de passer en revue et d’adapter leurs modèles d’affaires actuels, d’envisager d’en adopter de nouveaux et d’aller de l’avant en établissant des partenariats et en innovant, de sorte que le secteur puisse répondre à la demande de façon durable et optimale.

Analyse : les dix principaux risques et possibilités dans le secteur minier

1.  Dépenses d’investissement

Les entreprises minières continuent de faire face au rehaussement de la surveillance des investisseurs à l’égard des modalités de déploiement des investissements, lesquels investisseurs portent une attention particulière à la rigueur dont elles font preuve en la matière, ainsi qu’aux rendements obtenus.

Face à ces difficultés, elles cherchent à accélérer leur croissance et à accroître leur valeur en procédant à des fusions et acquisitions, ou encore au transfert, dans le cadre d’une scission partielle, d’actifs qui ne sont pas essentiels ou dont la valeur est en forte croissance. Dans le cadre d’un récent sondage‑éclair d’EY sur les perspectives des chefs de la direction, tous les répondants évoluant dans le secteur des mines et métaux ont affirmé que leur entreprise prévoyait s’engager dans un type quelconque de transactions au cours des 12 prochains mois. Les représentants des entreprises sondées aux fins de l’établissement de notre rapport sur les dix principaux risques et possibilités d’affaires ont affirmé que leur entreprise procède également à la diversification de ses options de financement, envisageant de tirer parti de quatre sources de capitaux, en moyenne.

Tandis que la conjoncture macroéconomique difficile semble perdurer, il n’est pas surprenant que les entreprises minières envisagent de recourir à des partenariats, à des coentreprises ou à des intégrations pour atténuer les risques liés à des projets de grande envergure. La réalisation des investissements nécessaires pour suivre l’évolution de la demande repose toutefois sur l’application de changements plus fondamentaux à la méthode de financement utilisée dans le secteur, s’agissant d’adopter une vision allant au‑delà de la recherche de rendements et d’engager des dépenses d’investissement permettant de générer de la valeur à long terme.

2.  Intendance environnementale

La dimension environnementale des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est une priorité importante pour les entreprises minières, qui, de toute évidence, ont renforcé considérablement leurs efforts pour léguer un bilan environnemental positif. La gestion des résidus et des ressources en eau reste une priorité pour les entreprises minières, qui, selon ce que révèle notre sondage, sont engagées dans des projets novateurs axés sur le dégagement de valeur.

Le déploiement des efforts pour générer des retombées environnementales positives – qui visent à mettre un terme à la dégradation des espaces naturels et à procéder à un renversement de tendances à cet égard d’ici 2030 – a été dirigé par le Conseil international des mines et métaux (ICMM), et près de la moitié des répondants à notre sondage ont affirmé avoir bon espoir que leur entreprise saura s’acquitter de ses obligations de protection de l’environnement. En raison de leurs connaissances et de leur expérience en gestion durable des terres, les collectivités autochtones sont des partenaires qui jouent un rôle essentiel en vue de l’atteinte de ces objectifs. On estime qu’un quart des terres de la planète sont sous l’intendance de collectivités autochtones et qu’il s’agit de terres qui sont en meilleur état de conservation environnementale que les autres1.

Téléchargez notre rapport sur les dix principaux risques et possibilités dans le secteur minier en 2025.

3.  Géopolitique

La persistance de la montée en puissance du nationalisme en matière de ressources a une incidence sur les règles fiscales et les droits de propriété.

La promotion des projets de grande envergure que requiert la mise en œuvre de la transition énergétique est tributaire de la capacité des autorités publiques à parvenir à un équilibre entre les objectifs de revenus nationaux actuels et les avantages à long terme.

Dans certains territoires, les entreprises minières peuvent avoir à prendre en compte diverses approches dans la mise en œuvre de leurs projets. Par exemple, l’établissement de coentreprises avec des entreprises locales et la concession de licences peuvent contribuer à atténuer les risques liés aux investissements.

4.  Épuisement des ressources et des réserves (type de risques nouvellement inscrit au classement)

Les entreprises minières doivent continuer de mettre au point de nouvelles méthodes d’extraction et d’optimisation des minéraux et métaux critiques, de façon à pouvoir répondre à l’explosion de la demande tout en protégeant notre environnement.

Des facteurs interreliés sont à l’origine de ce problème complexe. La dégradation de la qualité des minerais disponibles entraîne une augmentation des coûts d’extraction. Les dépenses d’exploration sont en hausse, au même titre que les coûts, tandis que moins de gisements sont découverts.


Les entreprises minières envisagent de recourir à une combinaison de solutions, dont l’engagement d’investissements dans des technologies permettant de réaliser des progrès sur le plan de l’exploration, de même que des gains de productivité. C’est ainsi que, comparativement aux processus traditionnels, la technologie de la lixiviation peut permettre de récupérer plus de métaux à partir des minerais de moins bonne qualité. Par exemple, la technologie Nuton de Rio Tinto peut permettre d’obtenir un taux de récupération pouvant aller jusqu’à 85 %2.

5.  Acceptabilité sociale

La réalisation de progrès en termes de génération de retombées positives dans les collectivités et de gains de confiance auprès des peuples autochtones continue de figurer parmi les principales priorités des entreprises minières et des investisseurs. Dans le monde entier, les collectivités et les autorités publiques s’attendent à ce que les entreprises minières en fassent maintenant davantage pour soutenir les collectivités et à ce qu’elles leur lèguent un héritage positif.

Les entreprises qui donnent aux collectivités autochtones les moyens d’agir en tant que partenaires jettent les bases de relations à long terme, tout en rehaussant leur image de marque. La fermeture d’exploitations minières représente pour elles une autre occasion de renforcer leurs relations avec les collectivités et de laisser un héritage positif, mais seulement 5 % des répondants à notre sondage considèrent qu’il s’agit d’un enjeu important.

6.  Augmentation des coûts et productivité

Les entreprises minières continuent de faire face à des coûts élevés, surtout en ce qui a trait à la main‑d’œuvre et à l’énergie. Les pénuries de main‑d’œuvre qualifiée ont pour effet de faire exploser les charges liées au personnel, ce qui a une incidence sur la productivité et pourrait engendrer une augmentation des risques pour la sécurité, dans un contexte où les recrues sont moins qualifiées.


Plus du tiers des répondants conviennent que l’orientation vers les facteurs ESG (et les pressions exercées sur leur entreprise pour qu’elle se conforme à des obligations réglementaires de plus en plus nombreuses) nuit à la productivité. Ce constat fait ressortir les avantages associés à l’intégration des indicateurs environnementaux (p. ex., l’intensité en carbone) à des indicateurs de productivité d’ordre plus général, de sorte que les entreprises minières puissent en dégager un plus large éventail de bienfaits.

7.  Changements climatiques

Les émissions relevant des champs d’application 1 et 2 font l’objet d’une surveillance de plus en plus étroite, tandis que les entreprises minières sont de plus en plus convaincues de pouvoir atteindre leurs cibles de réduction, ce qui s’explique peut‑être en partie par la progression de leurs activités de décarbonation. Depuis 2020, l’intensité des émissions attribuables aux sites miniers a diminué de 10 % environ, surtout grâce à l’utilisation de sources d’énergie renouvelable3.


Il en va tout autrement des cibles de zéro émission nette. Bien que de nombreuses entreprises soient engagées dans des projets pilotes axés sur la production de métaux à faibles émissions de carbone, il s’agit d’une technologie dont la commercialisation reste difficile, en raison notamment des coûts à engager, ainsi que de la capacité insuffisante des électrolyseurs d’hydrogène. Par exemple, la production d’une tonne d’acier à partir d’hydrogène nécessite l’exploitation continue d’un électrolyseur d’une capacité de 300 MW environ, tandis que la capacité mondiale actuelle s’élève à peine à 1 GW4. L’établissement de partenariats avec des équipementiers pourrait favoriser le développement de technologies novatrices essentielles à la réduction des émissions.

8.  Nouveaux projets (type de risques nouvellement inscrit au classement)

Au cours des 30 prochaines années, les entreprises minières devront procéder à l’extraction d’une quantité de minerais supérieure à celle que les humains ont extraite depuis 70 000 ans5. Pour suivre l’évolution de la demande, elles devront surmonter une multitude d’obstacles à la réalisation de nouveaux projets. Les formalités administratives prescrites par les cadres de réglementation ont pour effet d’allonger les délais de réalisation des projets. En raison des coûts élevés, la mise en exploitation de nouvelles mines nécessite l’engagement d’investissements plus intensifs, et le manque de travailleurs compétents rend plus difficile la réalisation des projets en temps opportun. En outre, sur certains marchés, l’augmentation des taux des redevances et impôts miniers représente un frein à la mise en œuvre de nouveaux projets.

Les entreprises minières ont recours à diverses approches pour surmonter ces obstacles, notamment en interagissant avec les parties prenantes aux premiers stades de réalisation des projets de façon à résoudre les différends et à accélérer le processus d’approbation. L’intégration de la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble peut aussi permettre de rationaliser l’éventail des activités allant de l’exploration à la production, tout en favorisant une planification plus précise de la demande.


Au cours des 30 prochaines années, pour répondre à l’augmentation exponentielle de la demande des minéraux critiques sur lesquels repose la transition énergétique, les entreprises minières devront procéder à l’extraction d’une quantité de minerais supérieure à celle que les humains ont extraite depuis 70 000 ans.


9.  Changement de modèles d’affaires

Dans leur quête pour générer davantage de valeur, les entreprises du secteur des mines et métaux en sont à réévaluer leur modèle d’affaires, un grand nombre d’entre elles accordant la priorité aux possibilités associées à la durabilité. Près de la moitié des répondants au sondage affirment que leur entreprise étudie des façons d’intégrer le recyclage à ses activités, ce qui pourrait notamment l’amener à faire une meilleure utilisation des résidus ou à mettre sur pied un réseau de récupération.

D’autres entreprises explorent les possibilités d’intégration à l’échelle de leur chaîne de valeur, de façon à accélérer leur processus de décarbonation et à tirer parti de nouvelles sources de revenus. Par exemple, les entreprises minières qui investissent dans la fusion de métaux bénéficient d’un meilleur contrôle de leurs émissions, tout en créant des possibilités, grâce à l’offre de produits plus écologiques de qualité supérieure. L’établissement de partenariats à l’échelle locale peut aussi favoriser la génération d’une valeur à long terme pour l’entreprise et la société en général.

10.  Innovation

L’avènement à grande échelle d’un secteur minier durable et rentable repose nécessairement sur l’innovation, surtout dans un contexte marqué par l’épuisement des ressources, l’augmentation des coûts, la raréfaction de la main‑d’œuvre qualifiée et l’intensification des pressions sur l’environnement.

Si plus de la moitié des répondants s’attendent à ce que leur entreprise investisse davantage dans l’innovation au cours des 12 prochains mois, nous observons que de nombreuses entreprises se concentrent sur la réalisation de projets comportant peu de risques (c.‑à‑d., des projets de traitement). Malgré la nécessité de faire davantage de découvertes de gisements, seulement 30 % des répondants considèrent que des innovations dans les activités d’exploration et d’extraction sont susceptibles de générer d’importantes retombées.


La collaboration fait partie intégrante des initiatives d’innovation. L’établissement de partenariats entre des entreprises minières, des associations sectorielles et des entreprises d’autres secteurs a mené à des percées qui sont susceptibles de générer d’importants avantages aussi bien sur le plan économique que sur celui de la durabilité. Les travaux que Rio Tinto, BHP, Caterpillar et Komatsu ont réalisés en collaboration dans le cadre de la mise à l’essai de la technologie des gros camions de transport électriques à batterie, dans la région du Pilbara (Australie‑Occidentale), figurent parmi les exemples les plus exaltants6. Toutefois, malgré ces initiatives encourageantes, 50 % des répondants au sondage considèrent encore que les efforts de collaboration sont insuffisants pour stimuler l’innovation dans le secteur.  


Résumé

La liste des dix principaux risques et possibilités pour les entreprises du secteur des mines et métaux en 2025 révèle que le secteur est prêt à procéder à la transformation dont il a besoin pour répondre à l’explosion de la demande, dans le contexte de la mutation de la filière énergétique. Les entreprises minières qui transforment substantiellement leurs activités peuvent redéfinir leur avenir en toute confiance, accélérer leur processus de génération de valeur et dégager un avantage concurrentiel.

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