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Trois grandes tendances en matière de mobilité qui redéfinissent le Canada aujourd’hui


Les changements dans la façon dont les Canadiens se déplacent créent de nouveaux impératifs que les entreprises du secteur de l’automobile, des transports et de la mobilité doivent intégrer dans leurs plans d’affaires.



En bref

  • Au Canada et ailleurs dans le monde, les gens se déplacent moins et privilégient des modes de transport différents.
  • À mesure que ces tendances se confirment, les organisations et les entreprises doivent élaborer des solutions novatrices adaptées aux nouvelles préférences des consommateurs.
  • En profitant de cette occasion pour repenser les offres, les produits et les services, les entreprises peuvent se tailler une place concurrentielle dans cette nouvelle réalité.


De la maison au travail et partout ailleurs, les Canadiens ont fondamentalement changé leur façon de se déplacer. Les entreprises des secteurs de l’automobile, du transport et de la mobilité – collectivement le secteur de la fabrication de pointe et de la mobilité – peuvent orienter ces changements vers des solutions novatrices et une nouvelle croissance si elles cherchent dès maintenant à comprendre les enjeux globaux. Ce faisant, elles peuvent générer le type de souplesse nécessaire pour réussir dans un monde en constante évolution.
 

Comment la mobilité évolue‑t‑elle au Canada?

Plus de deux ans après le début de la pandémie de COVID‑19 qui persiste, la façon dont les Canadiens voyagent ne ressemble en rien à ce qu’elle était auparavant. Cela étant dit, une nouvelle étude d’EY indique que ces changements sont profonds et semblent être là pour de bon. Le plus récent indice EY de la mobilité des consommateurs indique qu’au Canada et dans 18 autres pays, les habitudes de voyage ont changé, l’intention d’acheter une voiture s’est accrue et l’intérêt à l’égard des véhicules électriques (VÉ) a atteint de nouveaux sommets. Qu’en est‑il dans les faits, et quels changements faut‑il garder à l’esprit? 
 

1.    Les gens se déplacent moins. À l’échelle nationale, le nombre total de déplacements a chuté de 18 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Encore plus éloquent : le Canada a enregistré une baisse de 20 %, soit le recul le plus marqué sur le plan des déplacements en lien avec le travail de tous les pays qui ont participé à l’étude. C’est énorme, particulièrement pour les catégories du transport en commun et de la micromobilité, lesquelles ont enregistré une baisse de respectivement 25 % et 30 %.

Ces tendances reflètent un ensemble de changements touchant les habitudes des consommateurs qui indiquent que cette diminution des déplacements pourrait être plus permanente qu’il n’y semblait au début. Par exemple, le nombre de Canadiens travaillant à domicile trois à quatre fois par semaine a presque triplé au cours des dernières années. Les employés repensent leur modèle de fonctionnement et leur flexibilité au regard d’une nouvelle réalité où près de la moitié des travailleurs sont prêts à démissionner s’ils n’obtiennent pas la flexibilité qu’ils recherchent. Toutes ces statistiques réunies laissent entrevoir un avenir au sein duquel les Canadiens seraient beaucoup plus susceptibles d’être à la maison que n’importe où ailleurs.
 

Une telle situation soulève d’importantes questions non seulement pour le secteur de la fabrication de pointe et de la mobilité, mais également pour tout secteur lié aux véhicules, aux infrastructures ou au transport.

À titre d’exemple, comment les municipalités peuvent‑elles adapter la planification des fonds pour dédommager les réseaux de transport en commun qui génèrent des revenus beaucoup moins élevés que par le passé? Ou comment une telle situation peut‑elle influencer les décisions futures concernant les emplacements des stations‑service ou des bornes de recharge au détail? Où se trouvent les occasions pour les secteurs de collaborer à l’élaboration d’un cadre de mobilité qui reflète davantage non pas ce que les Canadiens ont été, mais ce qu’ils sont en train de devenir?
 

2.    Les voitures sont en forte demande. Bien que les Canadiens se déplacent moins, la volonté de devenir propriétaire d’une voiture est de plus en plus marquée. Convaincus que posséder leur propre voiture est désormais essentiel à leur sécurité et à leur bien‑être, 40 % des consommateurs au Canada ont l’intention d’acheter une voiture et 60 % d’entre eux prévoient le faire dans les 12 prochains mois. Important : la corrélation entre le fait de posséder une voiture et la sécurité personnelle n’a cessé de croître alors que la pandémie persiste, faisant un bond de 16 % au Canada depuis 2021. Il s’agit‑là d’un grand bond. Qui plus est, alors que les intentions d’achat d’une voiture sont en hausse, la façon dont les Canadiens magasinent les véhicules change de façon tout aussi importante. Les canaux numériques gagnent indéniablement en importance – mais 61 % des acheteurs canadiens de voiture préfèrent encore interagir avec un vendeur chez un concessionnaire pour recueillir des informations.
 

Cette nouvelle réalité soulève des questions importantes pour les constructeurs automobiles qui souhaitent offrir une expérience de vente multicanal efficace. Par exemple, comment équilibrer les investissements dans des expériences numériques axées sur l’utilisateur ayant une incidence tout aussi grande que celle d’une force de vente bien formée, de façon simultanée? Comment les villes répondront‑elles aux nouveaux besoins en matière de stationnement des citadins qui ne se déplacent pas souvent, mais qui veulent avoir leur propre voiture à portée de main? Qu’est‑ce que cela implique pour les villes, les régions et les municipalités déjà engagées depuis plusieurs années dans le déploiement de plans élaborés avant 2020 visant les infrastructures et le transport en commun? Existe‑t‑il des moyens pour les organisations du secteur de l’énergie de se pencher sur ces changements et de contribuer au développement de cette nouvelle réalité au moyen de partenariats ou d’autres alliances?
 

3.    Les véhicules électriques ne cessent de gagner en popularité. Près de la moitié des Canadiens qui envisagent d’acheter une voiture cette année disent préférer une voiture électrique pour leur prochain achat. En fait, la préférence pour les véhicules entièrement électriques, hybrides rechargeables et hybrides est passée de 35 % à 46 % en un an seulement. Cela signifie que l’intérêt pour les VÉ a atteint son niveau le plus élevé au Canada depuis que l’industrie a vu le jour.

Bien qu’elle soit encore un peu sous la moyenne mondiale, l’intention des Canadiens d’acheter des véhicules électriques a atteint un seuil critique dans le marché de l’automobile. Les préoccupations d’ordre environnemental sont un puissant facteur de motivation. Les coûts initiaux d’un VÉ sont 30 % moins élevés pour les consommateurs qu’ils ne l’étaient en 2021. Et bien qu’il existe des différences entre les provinces, le secteur des VÉ dans son ensemble semble prêt à s’accélérer au Canada. 
 

Tous ces facteurs confirment la nécessité de repenser l’avenir de la mobilité en fonction de ces changements profonds. Cela est vrai pour les constructeurs de véhicules automobiles qui doivent composer avec des défis complexes – notamment, comment faire face aux ruptures généralisées des chaînes d’approvisionnement et gérer les répercussions de l’augmentation des coûts sans transférer les hausses aux clients – et pour les autres organisations qui soutiennent le secteur des VÉ.
 

Par exemple, comment les entreprises du secteur de l’énergie peuvent‑elles profiter des préférences des consommateurs canadiens qui préfèrent recharger leur VÉ à leur domicile tout en élargissant le réseau pour couvrir une infrastructure de recharge plus large? Quel type de collaboration intersectorielle faudra‑t‑il mettre en œuvre pour s’assurer que le réseau canadien pourra répondre à une augmentation de la demande? Qu’est‑ce que cela signifie pour les organismes publics planifiant des investissements dans les infrastructures qui cadrent parfaitement avec toutes ces priorités?
 

Élaborer les plans pour l’avenir au moyen des informations les plus récentes pour répondre aux besoins des consommateurs canadiens
 

Tous ces changements mettent en lumière une vérité indéniable : les deux dernières années ont bouleversé les tendances historiques qui ont marqué la majeure partie du siècle dernier. Comprendre dès maintenant de quoi il retourne permet de mieux planifier et d’intégrer la notion de résilience dans la façon dont les organisations, les entreprises et les gouvernements évoluent afin de mieux répondre aux besoins des Canadiens en matière de mobilité dans l’avenir.

Qu’il s’agisse de mobilité et de fabrication de pointe, du gouvernement et des entreprises du secteur public, ou des principales entreprises qui composent le secteur canadien de l’énergie, il est temps d’adapter la réflexion pour mieux gérer la situation actuelle et assurer la résilience nécessaire pour la suite. 


Résumé

Les changements dans la façon dont les Canadiens se déplacent créent de nouveaux impératifs fondamentaux que les entreprises du secteur de l’automobile, des transports et de la mobilité, de même que leurs parties prenantes, doivent intégrer dans leurs plans d’affaires.


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