Étude de cas

Comment transformer les déchets en chaleur

Les équipes d’EY ont aidé Waste for Warmth à mettre à l’échelle une approche novatrice pour offrir un abri propre et sécuritaire et des possibilités d’emploi aux réfugiés. Pour en savoir plus.

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Meilleure la question

Et s’il y avait une réponse simple à une multitude de problèmes?

Bon nombre de réfugiés sont aux prises avec une protection insuffisante contre les rigueurs de l’hiver, un manque d’accès à un emploi décent et un environnement jonché de déchets plastiques.


Une proportion de 40 % de la population mondiale de réfugiés se concentre dans le Moyen‑Orient. Avec 3,6 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie, et des millions de personnes cherchant à trouver temporairement refuge dans la région1, il devient extrêmement difficile pour les gouvernements locaux d’assurer leur sécurité.

Puisque les abris prévus et improvisés manquent d’installations à long terme adaptées aux conditions climatiques froides, le degré de difficulté augmente considérablement en hiver. Les approches habituelles d’aide à la préparation à l’hiver, qui reposent largement sur la distribution de couvertures, de poêles et de carburant, règlent autant de problèmes qu’elles en causent, étant donné qu’elles augmentent le coût de la vie pour les familles déplacées et entraînent des conséquences négatives sur leur santé. Elles peuvent également nuire à l’environnement, car huit millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année dans les camps de réfugiés de la région2.

Et si, plutôt que de représenter un problème, ces déchets pouvaient être transformés en matériau isolant et fournir une meilleure solution au problème d’offrir un abri chaleureux et sécuritaire? Encore mieux, et si les réfugiés eux‑mêmes pouvaient participer à la production de ce matériau et bénéficier d’une occasion d’obtenir un emploi digne et stable?

Réunissant The Polyfloss Factory, Ingénieurs sans frontières (Norvège) et Field Ready, avec le soutien de la Croix‑Rouge norvégienne, Waste for Warmth est justement parvenue à trouver une issue favorable à ce problème.

The waste problem
tons of plastic waste are generated across refugee camps in the Middle East each year.

Ingénieurs sans frontières (Norvège)
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Meilleure la réponse

Transformer les déchets en chaleur

Facile à utiliser, la technologie Polyfloss transforme sur place des déchets thermoplastiques en matière permettant d’isoler les tentes des réfugiés.

L’approche que Waste for Warmth élabore et met à l’essai repose sur une technologie novatrice appelée Polyfloss. Des déchets thermoplastiques (c’est‑à‑dire des plastiques que l’on peut mouler à haute température et qui se solidifient une fois refroidis) sont recueillis dans des camps de réfugiés, puis triés, broyés et nettoyés. Les granules de plastique ainsi obtenues sont ensuite chauffées et centrifugées dans de petites machines qui les transforment en une masse de fibres délicates qui ressemblent à de la barbe à papa.

Ce matériau est idéal pour l’isolation de tentes et, comme les machines Polyfloss peuvent facilement être manœuvrées par deux personnes ayant reçu une formation minimale, cette technologie permet aux réfugiés de fabriquer leur propre matière isolante. Il s’agit d’un modèle ingénieux qui comporte de multiples avantages :

  • Illustration parfaite des principes d’économie circulaire, il valorise les déchets locaux et donne aux déchets plastiques une nouvelle vie en tant que produit d’isolation.
  • La possibilité de fabriquer ces produits sur place offre aux réfugiés des occasions de travail décent et un revenu, tout en réduisant aussi les besoins de transport de matériel qui entraîneraient des coûts bien plus élevés et des conséquences environnementales.
  • L’utilisation de cette matière plastique isolante réduit la nécessité de brûler des carburants polluants, dangereux et coûteux pour se chauffer, ce qui permet également d’atténuer les conséquences sur l’environnement et les risques pour la santé et la sécurité des familles déplacées.
Les répercussions potentielles de Waste for Warmth sont aussi grandes que le problème que nous cherchons à résoudre et nous avons l’occasion rêvée d’avoir une incidence positive sur des millions de vies.
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Pour un monde meilleur

Des répercussions positives à grande échelle

Un modèle de simulation conçu par une équipe d’EY a aidé Waste for Warmth à prouver la faisabilité du concept et à préparer sa mise à l’échelle.

Pour appuyer les premiers essais sur le terrain et aider à préparer la mise à l’échelle, une équipe d’EY a conçu un modèle de simulation des besoins en ressources de la chaîne de production. Ce modèle a permis aux participants au projet de tester facilement différents scénarios et différentes configurations de chaîne de production, ainsi que de prendre des décisions fondées sur des données qui améliorent l’efficacité du processus.

Le concept ayant fait ses preuves, l’objectif est aujourd’hui de le faire adopter et de le lancer dans un grand nombre de camps de réfugiés. Les équipes d’EY ont mené d’autres activités d’exploration de projets, élaboré des modèles financiers, extrait des données économiques unitaires, découvert des possibilités d’économies d’échelle et déterminé comment quantifier les répercussions environnementales et humanitaires positives de l’approche de Waste for Warmth.

« Combien de réfugiés sont aux prises avec un manque de protection contre les rigueurs de l’hiver? Combien de tonnes de déchets plastiques recyclables sont dans la nature? », demande Marianne Nilsen Sturmair, directrice générale d’Ingénieurs sans frontières (Norvège). « Les répercussions potentielles de Waste for Warmth sont aussi grandes que le problème que nous cherchons à résoudre et nous avons l’occasion rêvée d’avoir une incidence positive sur des millions de vies, non seulement en fournissant un matériau isolant, mais aussi en le faisant d’une manière permettant de créer des emplois et de lutter contre les changements climatiques tout à la fois. »

« Bien sûr, nous n’oublions pas que la réalisation de ce potentiel nécessite du financement, qui exige en retour une analyse de rentabilisation bien ficelée, ajoute‑t‑elle. Grâce à EY, nous sommes désormais capables de simuler différents scénarios, d’étayer et de quantifier les avantages directs et indirects, et de prouver que le modèle de Waste for Warmth est reproductible, adaptable et durable sur le plan financier. »


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