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Découvrez notre analyse des volumes de ventes pour les principaux constructeurs automobiles en Décembre 2022.
En résumé :
- Malgré un rebond de 13% en décembre, le marché des voitures neuves sur l'ensemble de l'année 2022 est à son niveau le plus bas depuis 10 ans.
- Il affiche un recul de 29% par rapport à 2019, soit avant la crise sanitaire.
Si l’exercice 2021 était à oublier, le millésime 2022 fut pire pour les constructeurs automobiles. En effet, en dépit d’un rebond de 13% des immatriculations en décembre, les ventes de voitures neuves dans l’ensemble de l’UE ont chuté de 5% pour ne s’élever qu’à 9,2 millions d’unités, un plancher record l’année dernière. Par rapport aux années ante crise, la comparaison est encore plus cruelle. Entre 2019, année au cours de laquelle 13 millions d’immatriculations avaient été enregistrées, et 2022, les ventes se sont effondrées de 29 % !
Comment expliquer ce marasme ? Plusieurs raisons peuvent être évoquées parmi lesquelles figurent en tête les problèmes de livraison de semi-conducteurs – le plus souvent en provenance d’Asie -, et de produits intermédiaires.
Un rééquilibrage de l’offre et de la demande ?
Point positif, les chaînes d’approvisionnement retrouvent un certain dynamisme, permettant aux constructeurs de retrouver des marges de manœuvre en matière de livraison. Si cette tendance se confirme, l’offre et la demande devraient retrouver un certain équilibre.
Reste une inconnue majeure : quelle sera la demande des entreprises et des particuliers ? La conjoncture n’est pas favorable, les premières voyant leur rentabilité entamée par la flambée des prix des matières premières, les seconds souffrant d’une baisse de leur pouvoir d’achat, en lien avec la flambée des prix de l’énergie. Acquérir une voiture neuve ou changer de flotte d’entreprises devient compliqué.
Dans ce contexte, peu d’éléments laissent à penser que les dégâts de la crise seront effacés et que les ventes retrouveront en 2023 le niveau observé en 2019.
Des voitures électriques au pied du sapin !
En décembre, les immatriculations de voitures 100% électriques ont bondi de 65% dans les cinq plus grands marchés d'Europe de l'Ouest¹. Leur part de marché y est passée de 16,3 à 23% par rapport à décembre 2021, ce qui constitue un record.
En dehors de l'Allemagne, l'évolution a été nettement plus contrastée. Alors que les ventes ont grimpé en flèche au Royaume-Uni (+53%), la hausse est bien plus modérée en France (+8%). En Italie et en Espagne, les ventes ont reculé en décembre.
La dynamique de l'e-mobilité repose encore largement sur le montant des subventions publiques. La montée en puissance de l'e-mobilité est donc loin d'être acquise. La réduction de la prime environnementale pour les voitures électriques devrait entraîner cette année un net ralentissement de la croissance du segment électrique en Allemagne, le plus grand marché de voitures électriques en Europe.
En décembre, les ventes d'hybrides rechargeables ont été toutes aussi dynamiques que celles des voitures 100% électriques dans les cinq premiers marchés (+53% en décembre). Sur ces marchés, leur part de marché est passée de 10,0 à 13,2% sur un an. En Espagne, en Italie et en France, les nouvelles immatriculations d'hybrides rechargeables ont toutefois baissé. Les hybrides rechargeables devraient rester une niche. A terme, leur développement dépendra des prochaines évolutions de la réglementaire européenne. Un durcissement des normes antipollution, défavorable à ce type de véhicules, est actuellement en discussion à Bruxelles.
1. Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Espagne
Ce qu'il faut retenir
La part de marché des véhicules électriques continue de progresser à mesure que les constructeurs enrichissent leur offre. Toutefois, le marché reste dépendant des subventions consenties dans les principaux pays européens pour amortir le surcoût pour le consommateur automobiliste. En France, à cet égard, les hybrides rechargeables devraient connaitre un ralentissement en raison de la fin du bonus. Plus globalement, si l’on tente de dresser quelques perspectives du secteur automobile en Europe, la généralisation des voitures électriques est subordonnée à l’accès d’un réseau abondant de bornes de recharge et à un prix de l’électricité qui ne soit pas prohibitif, au-delà de la question du coût d’achat d’un véhicule propre pour les ménages.
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