Une croissance du chiffre d’affaires à deux chiffres pour la deuxième année consécutive
Après une hausse de plus de 20 % en 2021, les sociétés du CAC 40 confirment leur sortie de la crise sanitaire, avec une croissance de leur chiffre d’affaires à deux chiffres et un niveau d’activité record pour atteindre 1 747 Mds€ en 2022 (+22,1% vs. 2021). Cette progression est essentiellement liée à la croissance organique des entreprises du CAC 40, la croissance externe et l’évolution des cours de change sur l’année 2022 ayant cette année un impact assez limité. Aucune entreprise du CAC 40 n’a enregistré de recul de son chiffre d’affaires en 2022, démontrant ainsi le caractère généralisé de la croissance d’activité.
Dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et l’inflation, la croissance organique, à +13,9%, est majoritairement tirée par les secteurs de l’énergie et de l’industrie et BTP.
« L’activité internationale a représenté 78,2 % du chiffre d’affaires des sociétés du CAC 40 en 2022, contre 21,8 % pour la France en léger recul par rapport à l’année dernière (22,9%), attestant de l’importance des activités internationales dans le chiffre d’affaires des sociétés du CAC 40 » commente Nicolas Klapisz, associé EY Strategy and Transactions et auteur de l’étude.
Le résultat opérationnel courant du CAC 40 (208 Mds€) - hors banques, assurances et foncières - est en forte hausse (+33,5 % vs. 2021) et atteint un point culminant pour la seconde année consécutive. La marge opérationnelle courante poursuit son redressement, pour atteindre un niveau record en 2022 (13,5% vs. 12,6% en 2021), ce qui atteste de la capacité des entreprises à mieux absorber leurs coûts fixes en dépit de la pression inflationniste actuelle sur les coûts.
Après une forte progression en 2021, la capitalisation boursière du CAC 40 affiche une décroissance en 2022
La valorisation boursière des entreprises du CAC 40 a atteint fin 2021 son plus haut niveau depuis 2006 avec 2 353 Mds€, elle ressort en baisse en 2022 avec 2 122 Mds€ (-9,8 % vs. 2021) mais reste cohérente avec la tendance historiquement haussière des dix dernières années.
« Les pertes de valeurs sur les actifs incorporels sont en baisse en 2022, et atteignent en ce qui concerne les pertes de valeurs sur les écarts d’acquisition un niveau historiquement bas, attestant de l’optimisme des dirigeants quant aux perspectives de croissance des sociétés du CAC 40, et ce en dépit du contexte géopolitique et des tensions inflationnistes », ajoute Nicolas Klapisz.
Le désendettement se poursuit et l’investissement retrouve ses niveaux historiques
Après une période de contraction de l’investissement initiée en 2012, les entreprises françaises retrouvent en 2022 une trajectoire de croissance de leurs investissements, qui s’élèvent à 88 Mds€ (+21% vs. 2021). Ainsi, la croissance moyenne annuelle des investissements cumulés des entreprises du CAC 40 s’élève à +5,1% sur les cinq dernières années.
Les secteurs ayant le plus contribué à la croissance des investissements sont les secteurs du luxe et des cosmétiques (+38 ,3 %), le secteur de l’énergie (+32,5 %) suivis par le secteur des technologies, médias et télécoms (+17,3%).
En parallèle, l’endettement net des entreprises du CAC 40 est en baisse pour la troisième année consécutive, et atteint un montant proche de ses plus bas historiques, à 164 milliards d’euros. (-7,3% vs. 2021). Ce niveau réduit d’endettement pourrait permettre aux entreprises de saisir de nouvelles opportunités de croissance externe, en particulier dans un contexte de baisse de la valeur de certaines entreprises.
Les résultats nets se maintiennent à un niveau élevé et les dividendes versés sont en hausse
Le résultat net cumulé de l’ensemble des entreprises du CAC 40 s’élève à 143 milliards d’euros en 2022, en recul par rapport à 2021 (-8,8%, vs. 156 milliards d’euros), année qui avait été marquée par des événements exceptionnels (notamment la cession partielle par Vivendi de sa participation dans UMG, ayant engendré un résultat exceptionnel de 25 milliards d’euros).
Les montants de dividendes par action versés au titre du résultat de 2022 suivent une tendance générale à la hausse pour les entreprises du CAC 40. La conjonction de la hausse des montants cumulés de dividendes versés et de la baisse des cours entre 2021 et 2022 conduit mécaniquement à une augmentation du rendement médian du dividende des sociétés du CAC 40 qui atteint 2,5%, soit un niveau stable par rapport à la moyenne, hors période Covid-19, sur les 10 dernières années (2,7%).