La crise sanitaire à laquelle nous faisons face depuis mars 2020 a montré que notre système de santé, comme celui de la très grande majorité des pays occidentaux, n’était pas prêt à répondre à une pandémie de cette ampleur, et a mis en évidence ses fragilités : organisation morcelée, couverture territoriale inégale, modèle économique favorisant la multiplication des actes au détriment de la prévention et de parcours de santé coordonnés et personnalisés, gouvernance « molle » et peu lisible, toutes ces faiblesses étant accentuées par une pression continue à la réduction des coûts, l’orthodoxie budgétaire étant le seul levier des pouvoirs publics pour limiter les risques financiers à faire porter par les générations futures … A cet égard, le Ségur de la Santé a été une opportunité de « rebattre les cartes » et d’identifier les voies et les moyens pour renforcer les structures de soins, tant en capacité qu’en attractivité, et conforter les professionnels de santé dans l’exercice de leurs métiers. Le secteur de la santé vit une profonde mutation. D’une part, il doit faire face à des évolutions tendancielles qui pèsent lourdement sur son fonctionnement et les charges financières portées par les comptes de la nation: le vieillissement de la population, la prévalence des maladies chroniques, la désertification médicale qui crée des déséquilibres territoriaux d’accès à des soins de qualité…
D’autre part, il s’installe dans l’ère digitale qui lui ouvre de nouvelles opportunités: privilégier la prévention grâce des patients mieux informés et plus autonomes et l’utilisation des données de vie réelle, fluidifier les parcours de santé, améliorer la productivité et la qualité des soins en mettant en œuvre les outils de e-santé, etc. L’écosystème se modifie sous nos yeux : l’innovation et de nouveaux entrants redessinent le paysage concurrentiel, la technologie crée de nouvelles opportunités pour les organisations de soins, des plateformes collaboratives sont conçues pour développer des réseaux de soins offrant des services de qualité efficaces et rentables, de nouveaux modèles de remboursement sont expérimentés pour favoriser le travail collaboratif dans le cadre de parcours de soins individualisés, etc.
La crise sanitaire a largement conforté la légitimité et la pertinence de toutes ces évolutions et devrait avoir un effet d’accélérateur. En revanche, elle a souligné des faiblesses structurelles dans la gouvernance, le financement, l’organisation et l’échelon de prise de décision opérationnelle, qui devront être adressées pour ne pas obérer la dynamique des changements en cours. Nous sommes au cœur de tous ces changements et nous participons au développement de nouveaux modèles économiques afin que nos clients puissent renforcer leur compétitivité dans un environnement dont la transformation s’accélère chaque jour.