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Aujourd’hui, entre la baisse des valorisations des sociétés, et l’utilisation pertinente du pacte Dutreil, les successions sont plus facilement finançables.
Trois conseils pour valoriser son entreprise et optimiser sa transmission
Près de 25 % des chefs d’entreprise ont plus de 60 ans et nous estimons à 700 000 le nombre d’entreprises qui changeront de mains dans les dix ans*. Si vous êtes à la tête d’une entreprise familiale, vous êtes ou serez concerné par sa transmission. Ce qu’il faut retenir à ce sujet pour bien l’anticiper.
1. Déterminer la valeur de son entreprise C’est essentiel, quelle que soit le type d’opération retenue :
Opérations à titre gratuit (donation, succession, pacte Dutreil) : la valeur de l’entreprise sert d’assiette au calcul des droits et impôts à payer à l’administration fiscale. Vis-à-vis de celle-ci, l’opposabilité de la valeur est l’un des principaux enjeux de l’exercice d’évaluation ;
Transmission du capital au sein de la famille à titre onéreux (exemple : versement de soultes à certains actionnaires familiaux) : la valeur doit être opposable à l’administration fiscale mais aussi viser l’équité au sein de la famille, être comprise et acceptée par l’ensemble de ses membres ;
Cession partielle du capital à un tiers : le niveau de valorisation conditionne le montant des fonds levés pour financer des projets de développement, avec pour objectif de maximiser le prix obtenu dans le cadre des négociations avec un tiers.
La valeur de l’entreprise retenue est l’élément majeur à prendre en compte. Mais elle peut varier selon la nature de l’opération. Au moment précis où celle-ci intervient, il importe donc d’intégrer à la valeur de l’entreprise ses caractéristiques propres mais aussi celles des parties prenantes (personne physique, fonds d’investissement ou industriel) de l’opération.
2. S’appuyer sur des méthodes d’évaluation éprouvées
Généralement, la valeur d’une entreprise s’appréhende en s’appuyant sur trois grandes familles de méthodes d’évaluation :
intrinsèques : fondées sur la capacité de l’entreprise à générer des résultats et des flux de trésorerie sur le long terme – « L’entreprise vaut ce qu’elle rapporte à son propriétaire » ;
analogiques : basées sur l’observation de prix et de multiples de valorisation pour des entreprises aux caractéristiques similaires (secteur, taille, intensité capitalistique, perspectives de croissance) – « L’entreprise vaut par référence à ce que valent des entreprises qui ont certaines caractéristiques similaires » ;
patrimoniales : fondées sur la réévaluation d’actifs tangibles ou financiers, réservées généralement à l’évaluation de foncières et de holding – « L’entreprise vaut ce qu’elle possède ».
Combiner ces méthodes d’évaluation permet de justifier la valeur à retenir en fonction de l’opération. Celles-ci doivent, par ailleurs, permettre de traduire les trois principaux facteurs qui influencent la valeur financière de toute entreprise :
sa capacité à dégager des résultats et des flux de trésorerie ;
la croissance attendue de ses résultats ;
le risque perçu.
3. Retenir les hypothèses reflétant le caractère familial de son actionnariat Ces méthodes d’évaluation ne prennent pas en compte explicitement le caractère familial de l’actionnariat. Mais le fait de retenir certaines hypothèses permet de le refléter.
Quelles hypothèses retenir pour une entreprise familiale ?
sa performance– supérieure – en termes de croissance et de résultats, démontrée par de nombreuses études, se lit dans les agrégats financiers pris en compte dans les méthodes d’évaluation ;
ses choix en matière de rémunération des dirigeants actionnaires (salaires, dividendes, management fees) peuvent avoir un impact significatif sur sa rentabilité. Ils doivent être analysés pour déterminer sa rentabilité normative, base de l’évaluation ;
sa résilience démontrée – due à une stratégie long terme ou à des ressources propres en matière de financement –est prise en compte via des paramètres de valorisation adaptés(taux de rendement, multiples). ;
sa gouvernance spécifique – le plus souvent, pour assurer la pérennité de l’actionnariat sur le long terme – peut conduire à retenir des décotes pour refléter la moindre liquidité des titres résultant de clauses statutaires ou de pactes d’actionnaires ;
sa dépendance, plus ou moins forte, au management familial peut constituer un facteur de risque additionnel à appréhender dans l’exercice d’évaluation.
Pourquoi privilégier une approche sur mesure ?
Pour déterminer la valeur de son entreprise familiale, un dirigeant doit appréhender les facteurs spécifiques qui l’influencent. Une approche sur mesure le permet, grâce à des évaluateurs expérimentés qui l’accompagnent. Leur méthode : fiabiliser, sécuriser et argumenter la valeur pertinente à retenir. Leur objectif : faire adhérer l’ensemble des parties prenantes de l’opération de transmission. Rationnaliser et expliquer les valeurs retenues dans le temps constitue également un gage de sécurité fiscale et financière à long terme.
*Étude Panorama des entreprises familiales : « Les entreprises familiales à l’épreuve des générations ». 2023, Bpifrance
Ce qu'il faut retenir
Pour préparer la transmission d'une entreprise, il est important d’établir une juste valorisation.
Pour cela 3 conseils clés :
Évaluer l'entreprise de manière précise, en tenant compte des parties prenantes et du type d'opération
Utiliser des méthodes d'évaluation reconnues pour justifier la valeur, en considérant la capacité de l'entreprise à générer des résultats, la croissance attendue et les risques associés.
Retenir les hypothèses d'évaluation qui reflètent le caractère familial de l'entreprise : sa performance, sa gouvernance, son management.
Une approche sur mesure, avec des évaluateurs expérimentés, assure généralement l'adhésion des parties prenantes et la sécurité fiscale et financière à long terme.
Outil efficace de transmission et de développement, encore trop méconnu des dirigeants. Ses avantages remis en cause lors du projet de loi de Finances 2024.