EY présente le douzième Observatoire des offres publiques : cette étude annuelle recense et analyse l’ensemble des offres publiques sur les actions de sociétés cotées en France, déclarées conformes ou finalisées au cours de l’année 2020 par l’Autorité des marchés financiers (AMF). À cette analyse s’ajoute celle de l’évolution des marchés d’Euronext Paris (introductions en bourse, retraits de cote et radiations, etc.), ainsi que le recensement des principales augmentations de capital sur le marché boursier français.
2020, une dynamique d’offres publiques globalement stable dans une année de fortes incertitudes
Malgré la crise sanitaire mondiale, l’effondrement des cours boursiers en mars et des cours du baril en avril, le nombre d’offres publiques et d’IPO s’est globalement maintenu en 2020 avec 29 offres publiques et 8 introductions en bourse. Les primes offertes aux actionnaires minoritaires restent également assez stables comparativement aux années précédentes. Le dernier trimestre a largement compensé la baisse d’activité observée en première moitié d’année dans le nombre d’opérations réalisées laissant entrevoir un regain de dynamisme transactionnel.
L’année a été marquée par des acquisitions de sociétés de taille globalement modérée (petites et moyennes capitalisations) à l’exception de l’opération d’envergure de Worldline sur Ingenico d’une valorisation de 7,8 milliards d’euros. L’opération de rapprochement entre ces deux groupes vise à créer un des leaders mondiaux des services de paiements.
Les introductions en bourse ont également été menées très majoritairement dans le compartiment d’Euronext Growth.
Contrairement à 2019, durant laquelle était intervenue l’IPO emblématique de La Française des Jeux, aucune opération significative n’a eu lieu cette année. Ainsi, la plus grosse opération (hors placement privé) est celle de Nacon, le spécialiste du jeu vidéo, qui a levé 117 millions d’euros. Les autres IPO de l’année sont d’un montant inférieur à 20 millions d’euros.
Sur le segment des introductions en bourse par placement privé, il est également à noter que le trio Niel-Zouari-Pigasse a réussi à lever 300 millions d'euros sur les marchés lors de l’IPO de leur SPAC 2MX Organic. Ce Special Purpose Acquisition Company est un véhicule d’investissement destiné à mener des acquisitions de sociétés actives dans la production et la distribution de biens de consommation durable avec pour ambition de bâtir un acteur de premier plan européen en profitant du bond de la demande des consommateurs pour le bio. La réussite de cette opération montre la confiance des investisseurs en la capacité du futur management et des fondateurs à constituer un groupe et une histoire de croissance, à partir d’une page blanche.
L’année a également été marquée par la présence des fonds de capital-investissement particulièrement actifs sur les offres publiques cette année (notamment CVC, Fives Arrows, Carlyle, Eurazeo PME, KKR), à l’initiative de 11 opérations sur 29.
À l’instar de 2019, le secteur de la technologie (éditeurs de logiciels, services numériques et Biotech/Medtech) se démarque toujours par son dynamisme représentant plus de la moitié des offres publiques.
À noter également que les levées obligataires continuent de progresser avec 322 milliards d’euros émis en 2020 en hausse de 33 % par rapport à 2019. En particulier, les Green Bonds ont fait un bond spectaculaire, passant de 19 milliards d’euros à 47 milliards d’euros en 2020, montrant la prise en compte croissante des critères ESG dans les stratégies d’investissement des gestionnaires de fonds.
Enfin, les augmentations de capital réalisées par les sociétés cotées en 2020 ont nettement diminué en nombre d’opérations. Deux opérations se distinguent par leur montant : Alstom qui a levé 2 milliards d’euros, et Iliad qui a eu recours au marché pour financer son OPRA à hauteur de 1,4 milliard d’euros.
Principales conclusions
Montant des opérations
Après avoir plongé en 2019 à moins d’un milliard d’euros, le montant de capital acquis suite aux opérations clôturées en 2020 est remonté à 11,7 milliards d’euros. À noter que sur ce montant de 11,7 milliards, l’offre de Wordline sur Ingenico représente 63 % du total.