La France stagne, le Royaume-Uni fait mieux que résister et l'Allemagne vacille
Conformément à la tendance observée à l'échelle européenne, l'investissement en France a reculé de 5%. Ceci étant dit, le nombre d'emplois créés par les investissements étrangers a augmenté de 4%. Une hausse qui s’explique en partie par les réformes favorables aux entreprises et par la résilience de l’économie française, en dépit des multiples chocs qui ont récemment frappé le Vieux Continent.
Notre enquête, qui s'appuie sur les informations recueillies auprès de 500 dirigeants d'entreprises, indique que la baisse de l'investissement ne devrait être que temporaire. Interrogés sur les pays les plus attractifs en termes d’investissement, la France arrive en tête, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Dans une Europe en panne, le Royaume-Uni a résisté, affichant une augmentation de 6% des projets d'IDE en 2023. Cette progression efface la baisse de 6% des projets observée l'année précédente. Après une année 2022 marquée par l'incertitude politique, l'inflation élevée et la hausse des prix de l'énergie, les investisseurs ont perçu un certain retour à la stabilité sur les marchés britanniques l'année dernière, les fournisseurs étrangers de logiciels et d'informatique étant particulièrement fidèles à Londres.
En baisse constante depuis le début de la pandémie de COVID-19, le nombre des IDE en Allemagne a une nouvelle fois reculé en 2023 (-12%). Les investisseurs industriels semblent avoir été marqués par le ralentissement de la croissance, les prix élevés de l'énergie et les inquiétudes concernant la sécurité de l'approvisionnement énergétique. Parallèlement, le faible taux de chômage, la complexité de la bureaucratie et les coûts élevés de la main-d'œuvre limitent actuellement la capacité de l'Allemagne à attirer davantage d'entreprises étrangères.
La plupart des investissements étrangers en Europe sont intra-communautaires, réalisés par des entreprises déjà présentes dans un pays européen. En dehors de l'Europe, les principaux pays d'origine des investissements sont les États-Unis (19% des projets), la Chine (5%) et le Japon (3%).
Londres est considérée comme la ville européenne la plus attractive, remportant 32% des suffrages. Elle devance Paris d’une courte tête (31%). Zurich (22%), Munich (20%) et Barcelone (17%) complètent le top cinq.
Des fortunes diverses en dehors des trois premiers
Plusieurs pays d'Europe du Sud et de l'Est ont largement bénéficié de la réorganisation des chaînes d'approvisionnement et de la relocalisation des activités de production des entreprises. Si le nombre de projets manufacturiers a diminué sur l'ensemble du continent, il a en revanche augmenté en Espagne (+7%), en Turquie (+12%), en Pologne (+17%) et en Italie (+18%). Les investissements ont également accéléré en Serbie (+30%), en République tchèque (+70%) et en Hongrie (+70%).
Sans réelle surprise, le conflit entre la Russie et l'Ukraine continue d'avoir un impact sur les investissements dans les pays qui se trouvent à leurs frontières, notamment la Roumanie (-13%), la Finlande (-32%) et les pays baltes tels que la Lettonie (-31%) et la Lituanie (-40%). Malgré sa proximité avec l'Ukraine, les investissements ont bondi en Hongrie, tirés par la belle dynamique du secteur des transports.
Le ralentissement de l'investissement dans les secteurs du numérique et des services aux entreprises a eu un impact sur l'investissement dans les pays qui en avaient fait des atouts. Citons notamment les cas de la Belgique (-8%) et de l’Irlande (-46%).
20 principaux pays d'accueil des investissements étrangers annoncés en Europe en 2023