Communiqué de presse
01 mai 2024 

Baromètre EY de l’attractivité de la France 2024 : Attractive un jour, attractive toujours ?

Avec 1 194 projets annoncés, la France a conservé en 2023 la 1ère place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 5e année consécutive. Par ailleurs, 76 % des 204 dirigeants interrogés par EY pensent que la France peut encore améliorer son attractivité d’ici trois ans.

Avec 1 194 projets annoncés, la France a conservé en 2023 la 1re place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 5e année consécutive. Par ailleurs, 76 % des 204 dirigeants interrogés par EY pensent que la France peut encore améliorer son attractivité d’ici trois ans.
Dans un contexte national et international tendu, l’Hexagone bénéficie du triple effet des réformes, du rattrapage des investissements qui ne s’étaient pas réalisés pendant deux décennies et de la situation encore plus complexe de nos concurrents.
Attractive… jusqu’à quand ? La France doit continuer à rassurer les investisseurs qui, malgré une relative confiance, restent exigeants. Croissance, dette et déficit, marché de l’emploi, complexité administrative et réglementaire, fiscalité, énergie, innovation : elle doit aussi prendre en compte les attentes et les critiques qui, demain, pourraient fragiliser sa première place.

1) Attractive un jour…

Dans une Europe à la peine, la France continue de faire la course en tête

  • La conjoncture mondiale pèse sur les investissements internationaux en Europe :
    le nombre d’implantations et d’extensions annoncé en Europe en 2023 (5 694) diminue de 4 % par rapport à 2022 et reste loin des niveaux d’avant-Covid et du record atteint en 2017 (6 653).
  • Malgré le ralentissement économique, l’Hexagone résiste. Avec 1 194 implantations ou extensions annoncées en 2023 (-5 % vs 2022), la France conserve la première place du classement européen pour la cinquième année consécutive, devant le Royaume-Uni (985 projets, +6 % vs 2022) et l’Allemagne (733, -12 % vs 2022).
  • Notre enquête européenne de perception, menée auprès de 500 dirigeants dans tous les secteurs et pays, place également la France en tête des pays européens jugés « les plus attractifs », devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Des investisseurs relativement confiants…

  • 76 % des dirigeants pensent que notre attractivité s’améliorera, un peu ou beaucoup, dans les trois prochaines années. Les investisseurs interrogés hors de France, ou qui n’y sont pas encore, sont les plus optimistes à l’égard de l’Hexagone. Ils soulignent le paradoxe particulier d’une France qui doute de l’intérieur et séduit à l’extérieur.
  • Les fondamentaux historiques du pays (compétences, infrastructures, marché) constituent le socle de l’attractivité tricolore aux yeux des dirigeants internationaux, qui les désignent comme les principaux « facteurs d’influence positive ».
  • Signe que la stabilité paie, par-delà les critiques sur la complexité administrative et normative, l’environnement juridique et réglementaire n’est plus considéré comme un handicap critique.

… et alignés avec certaines de nos grandes priorités.

  • Les entreprises à capitaux étrangers ont généré plus d’emplois en 2023, près de 40 000, soit 4 % de plus qu’en 2022, et ce malgré la baisse du nombre d’investissements.
  • Avec 530 usines implantées ou étendues en France en 2023 (soit 44 % des projets dans l’Hexagone), la France réussit à conserver la 1re place européenne.
    Cette réindustrialisation a généré 20 545 emplois, avec une augmentation des projets de décarbonation et de robotisation, mais aussi plus d’investissements dans la mobilité électrique, l’IA et la santé.
  • L’offre régionale séduit les investisseurs étrangers. Cinq régions françaises (Île-de- France, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Occitanie) figurent dans le top 15 européen cette année. La France plaît également au-delà des grandes métropoles : les zones rurales et villes moyennes accueillent 45 % des IDE en 2023.

2) …Attractive toujours ?

Lorsqu’ils sont interrogés sur les « facteurs d’influence » en faveur d’une future implantation en France, les dirigeants soulignent la persistance d’un déficit de compétitivité ainsi que l’impact du climat social et de la crise énergétique des derniers mois.

  • Notre enquête de perception montre que les critiques restent assez présentes sur le financement des entreprises, le coût du travail et la fiscalité, en dépit des réformes et des mesures prises par le gouvernement ces dernières années.
  • Signe que le climat social a marqué les esprits, la qualité de vie subit des reproches qui étaient moins apparents jusqu’à présent.
  • Le coût de l’énergie reste, quant à lui, un point de vigilance important.
    Les dirigeants ont sans doute en mémoire les effets de la flambée des prix en 2022 et 2023, ainsi que les incertitudes possibles sur l’approvisionnement.
  • Enfin, notons que les PME sont moins enclines que les grands groupes à s’implanter ou à envisager un développement de leurs activités en France au cours de l’année 2024 (58 % vs 77 %).

L’analyse des projets confirme un écart de compétitivité par rapport à nos concurrents, et pointe des signaux faibles sur certains secteurs historiques et sur l’innovation.

  • Les implantations et extensions en France sont moins denses en emplois
    (35 créations d’emplois en moyenne) que dans le reste des principaux pays d’accueil des investissements étrangers en Europe (49 en Allemagne, 61 au Royaume-Uni), sans doute en corrélation avec le coût du travail, mais aussi l’effet de rattrapage qui provoque plus de réinvestissements que d’implantations ex-nihilo en France.
  • Le Royaume-Uni reste un compétiteur très robuste sur les sièges sociaux, les services financiers et le digital. Si l’on combine ces trois domaines d’activité, 245 projets de ce type ont été recensés en France vs 451 au Royaume-Uni. Pour ces raisons, le Grand Londres repasse de peu devant l’Île-de-France au classement européen des régions (359 projets vs 300).
  • Certains secteurs industriels historiques, comme la chimie et l’agroalimentaire, sont en perte de vitesse, avec un nombre d’investissements étrangers en baisse de 23 % et de 24 % en 2023.
  • L’innovation à la française donne quelques signaux qui réclament de la vigilance, notamment sur le maintien du « totem CIR » : dans la R&D, même si la France reste au 1er rang européen avec 123 centres accueillis en 2023, les projets marquent le pas (-15 % vs 2022) et les intentions d’investissements sont moins nettes qu’au Royaume-Uni (46 % vs 54 %).

Méthodologie de l’étude

Le baromètre de l’Attractivité de la France repose d’une part sur l’enquête auprès de 204 décideurs internationaux, interrogés du 13 février au 19 mars 2024 (enquête en ligne sur les perceptions et les attentes en matière d’attractivité pour la France) et d’autre part sur le recensement des projets d’investissements étrangers annoncés en 2023 en France et en Europe, réalisé par l’EY European Investment Monitor.

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