Des bâtiments modernes sur le bord de l’eau

Panorama de l'immobilier et de la ville - 2024

1er Baromètre d'Impact de l'Industrie de la Ville

EY et la Fondation Palladio sont heureux de publier le 8ème Panorama de l’immobilier et de la ville. Cette année, nos équipes se sont donné un objectif ambitieux : réaliser le premier baromètre d’impact à 360° de la première filière industrielle de France (10,5% du PIB et 2,3 millions d’emplois), en tenant compte des dimensions économique, environnementale, sociale et sociétale.

Le 1er baromètre d’impact : ici naît l’impact de l’immobilier

Depuis 2015, EY et la Fondation Palladio publient le Panorama de l’immobilier et de la ville. Ce travail de terrain a contribué à affirmer l’immobilier et la ville comme une filière industrielle à part entière.

Sous l’impulsion de Méka Brunel, Présidente de la Fondation Palladio, et de Jean-Marie Tritant, Président du Directoire d’Unibail-Rodamco-Westfield, le Sommet 2023 de l’Université de la Ville de Demain a dit le besoin, sinon la nécessité, d’une étude d’impact multidimensionnelle, transparente et prospective.

Cette idée provient du constat que chacun d’entre nous reste concentré sur ses produits ou son métier, ses enjeux et ses problèmes. Chacun reste dans son couloir de nage, dans son silo. Et chacun va mesurer son impact… et pas tellement plus. C’est donc là, quand tout nous ramène au particulier, que naît l’idée d’un baromètre de l’impact de l’industrie de la ville. Il faut donc mesurer l’impact de tous sur tout, partout et dans toutes les dimensions. Pas seulement sur l’économie et l’environnement, déjà bien traités dans les précédentes éditions du Panorama.

500 dirigeants et une quarantaine d’organisations professionnelles nous ont aiguillonnés vers deux dimensions moins explorées, ô combien critiques : le champ social qui ouvre sur l’emploi, les territoires, la diversité et l’inclusion. Et enfin le champ sociétal, celui qui dit la contribution de notre industrie au bien-être, bien créer, bien vivre, bien manger de chaque Français.

Quelle ambition ! Ce premier rapport est un simple exercice de mesure, dans tous les sens du terme. Si l’on se réfère à l’étymologie de l’impact (du latin impactum, « frapper fort »), l’impact doit faire mal. C’est là qu’on appelle EY. Non pas pour faire mal, mais pour compter, ranger, dire ce qui fait mal, mais le dire bien, en évaluant la performance de la filière et sa marge de progression, sa situation par rapport à d’autres et à l’égard d’objectifs réglementaires.

En tant que Mécène de la Fondation Palladio, EY est ravi de s’inscrire dans cette action collective. Nous vous souhaitons une très bonne lecture de ce travail collectif, innovant et évidemment perfectible.

Une cartographie de l’impact en 4 dimensions

La consolidation des indicateurs d’impact est le fruit d’un large travail de concertation auprès des dirigeants interrogés, du comité technique rassemblant les organisations et fédérations professionnelles partenaires et du groupe de travail formé au titre de l’action collective dans le cadre de l’Université de la Ville de Demain :

  1. Le cercle central correspond aux indicateurs historiquement suivis par la filière, notamment dans le cadre du Panorama réalisé par EY et la Fondation Palladio.
  2. Le deuxième cercle correspond aux indicateurs intégrés à la présente édition, pour lesquels les données ont été consolidées à partir des sources disponibles.
  3. Le troisième cercle correspond aux indicateurs qui pourront être explorés à l’avenir afin de rendre compte de l’impact à 360° de cette industrie.

L’industrie de la ville, 1ère filière industrielle de France, fait face à de profondes transformations

En représentant 10,5% du PIB en France, la filière de l’immobilier et de la ville est la première industrie du pays en termes de contribution au PIB. Son impact direct s’élève à 2,3 millions d’emplois, soit 9% de l’emploi total. Cet impact est encore plus important en prenant en compte les activités indirectes et connexes intimement liées à la filière (fournisseurs, transports et mobilités, énergie, eau, etc.).

L’impact global risque d’être fragilisé face à une crise multifactorielle avec des conséquences économiques inédites. En 2023, la filière a subi un recul de -1,5% de son activité, tirant ainsi l’ensemble de l’économie nationale vers le bas, alors qu’elle en était l’un des principaux moteurs entre 2015 et 2020.

Comment cet impact peut-il évoluer ? À court terme, 50% des dirigeants sont optimistes sur les perspectives économiques à 12 mois, un niveau de confiance plus bas que pendant la crise de la Covid-19.

À moyen terme, l’industrie de la ville peut accentuer son impact sur l’innovation, ses dépenses R&D restant faibles. La PropTech connaît en revanche une période de forte croissance, avec un montant des levées de fonds multiplié par 4,3 en 5 ans. On compte aujourd’hui 1000 startups de l’immobilier, soit 5% de l’écosystème français.

Du fait de son caractère non délocalisable, l’industrie de la ville exporte peu : seul le secteur de l’ingénierie génère 20% de son chiffre d’affaires à l’export contre 18% pour la moyenne de l’économie, mais les autres secteurs sont derrière, comme l’architecture (13%) ou la construction (2%).

Les acteurs de la ville améliorent constamment leur impact environnemental, mais les enjeux écologiques incitent à redoubler d’efforts

Dans cette première évaluation de l’impact environnemental du secteur, nous nous concentrons sur les priorités soulignées par les dirigeants, parce qu’elles jouent un rôle actif dans l’atteinte de leurs objectifs de réduction de leur empreinte écologique.

Les émissions directes de GES (Scope 1) de l’usage des bâtiments résidentiels et tertiaires ont baissé régulièrement depuis 2016, et plus nettement entre 2019 et 2023 (-21%). Toutefois, ces émissions annuelles doivent encore baisser de 47% pour atteindre les objectifs de la SNBC en 2030.

Les émissions directes de GES (Scope 1) du secteur de la construction ont baissé de 7% entre 2019 et 2023 (-11% pour les matériaux de construction). L’industrie présente donc des marges de progression encore importantes pour réduire l’impact environnemental de l’acte de construire, grâce au hors-site ou aux matériaux biosourcés par exemple.

Des progrès ont été réalisés en matière de réduction de la consommation énergétique par m2 de l’usage des bâtiments résidentiels et tertiaires, mais le secteur pâtit d’un effet de volume, avec une stagnation des consommations totales (-1% entre 2019 et 2022).

Les gains en matière de densification et les efforts de sobriété foncière ont permis de réduire le rythme d’artificialisation des sols sur la dernière décennie. Celui-ci reste néanmoins près de 40% supérieur aux objectifs fixés par le ZAN.

La sobriété des usages a permis une réduction de 20% de la consommation d’eau dans les bureaux entre 2019 et 2022, et de 55% de la production de déchets sur la même période, en lien avec la hausse du télétravail et des effets de report vers d’autres lieux.

Le 1er employeur industriel français s’illustre par des effectifs stables, non délocalisables et sur l’ensemble du territoire

L’industrie de la ville a un impact social sur l’ensemble du territoire français : elle est implantée dans 100% des départements. Près de 50% de l’emploi salarié des secteurs de la construction et de la promotion est situé dans des communes de moins de 10 000 habitants. Pour l’essentiel, l’emploi de la filière est non délocalisable car la production est liée aux lieux où elle s’exerce, à l’exception de quelques activités de back office ou de chantiers à l’export.

La filière propose une très grande majorité d’emplois en CDI, synonyme d’impact social stable, excepté dans les activités de gestion. Dans l’ingénierie ou la construction, plus de 85% des emplois sont en CDI.

Après des années fastes, la prudence est de mise en matière de recrutement : 67% des dirigeants interrogés disent envisager de recruter d’ici trois ans, contre 78% en 2021.

Selon les dirigeants interrogés, 74% des salariés ont réalisé au moins une action de formation en 2023, au-dessus de la moyenne nationale et de celle de l’OCDE.

Comme pour les autres secteurs d’activité, de gros efforts restent à fournir pour améliorer l’impact de l’industrie en matière de parité : de nombreux métiers restent genrés. Les activités immobilières sont l’un des secteurs où la part de femmes dirigeantes est la plus élevée (32%) mais les écarts de rémunération restent considérables.

L’industrie de la ville peut mieux valoriser un impact sociétal considérable sur la qualité de vie et le bien-être des Français

74% dirigeants sont convaincus du rôle profond de leurs activités au service de la qualité de vie et du bien-être des Français. Dans notre enquête, les dirigeants font clairement apparaître trois champs d’action de l’industrie de la ville en matière sociétale : la vie des territoires, le soutien de l’emploi et l’habitat.

Les Français attribuent une note satisfaisante à la qualité de leur logement (6,8 sur 10 en 2023) et celle-ci est stable au fil du temps, signe que les usagers ne perçoivent pas forcément d’amélioration de l’impact de la filière dans ce domaine.

Les Français sont inquiets de la situation du logement dans le pays, qui fait face à une crise d’ampleur.

La filière crée et entretient les lieux de travail, dont l’importance pour les Français a augmenté sur de multiples dimensions depuis 2019 : 57% d’entre eux estiment que leur espace de travail est « très important » pour leur santé (+7 points), 54% pour leur bien-être (+6 points) et 45% pour la qualité des relations avec les personnes qu’ils encadrent (+11 points).

Ce qu'il faut retenir

EY et la Fondation Palladio font évoluer le Panorama de l’immobilier et de la ville pour en faire le premier baromètre d’impact à 360° de la filière en France. L’ambition est de mesurer l’impact économique, environnemental, social et sociétal de la première filière industrielle de France, qui réunit 2,3 millions d’emplois et 10,5% du PIB.

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