Panorama des fondations et fonds de dotation – 2024

EY, Les entreprises pour la Cité et le Centre français des Fonds et Fondations sont heureux de vous présenter l’édition 2024 du Panorama des Fondations et Fonds de dotation créés par des entreprises mécènes.

En résumé :

• Cette sixième édition du Panorama des Fondations et Fonds de dotation est l’occasion de revenir sur le lien étroit entre le mécénat d’entreprise et les territoires sur lesquels il opère.
• Après deux éditions marquées par la pandémie de COVID19, ce Panorama 2024 se place résolument sous le signe du renouveau. Face à un contexte économique pour le moins incertain, nombreuses sont les structures à renforcer leur action au niveau local, là où leur connaissance des réalités du terrain et leur capacité d’expérimentation peuvent faire toute la différence et permettre de développer de nouvelles formes de coopération et d’alliances au niveau local.

1 - Un ancrage territorial toujours plus marqué

Action sociale, insertion professionnelle et éducation : tel demeure aujourd’hui le podium des causes prioritaires d’engagement des fonds et fondations créés par des entreprises mécènes. L’édition 2024 se distingue par la prévalence de la dimension territoriale, mesurée pour la première fois, et qui semble faire l’objet d’une attention accrue dans la stratégie des structures – notamment au moyen de mention dans les statuts ou critères d’éligibilité. Pour la majorité d’entre eux, le renforcement du lien entre le mécène et l’écosystème local constitue d’ailleurs le principal facteur de motivation poussant à développer l’action au niveau territorial.

Ce mécénat « couleurs locales » est aussi un important facteur d’engagement des collaborateurs, à hauteur de 61% pour les fonds de dotation créés par des entreprises mécènes et de 46% pour les fondations d’entreprise. Cela est particulièrement vrai des PME et ETI, très impliquées au niveau de leur commune d’implantation. À ce sujet…

2 - ETI et PME : acteurs clés de la philanthropie territoriale ?

Si les grandes entreprises ont longtemps été les plus nombreuses à initier un véhicule philanthropique, la place des entreprises plus petites continue de se renforcer au fil des ans, avec des spécificités telles que l’utilisation de leur connaissance du terrain et de leur capacité d’action plus immédiate pour créer une véritable dynamique de « philanthropie territoriale » ainsi qu’un lien étroit avec les acteurs locaux tels que les associations et les collectivités.

Concrètement, cela se traduit par une multiplication par deux des moyens engagés par les ETI en autant d’années – et pas uniquement des moyens financiers.

3 - Des collaborateurs déterminés à s’engager

Pour de plus en plus d’entreprises françaises, le mécénat ne se limite plus à un simple soutien financier à un partenaire associatif : quels que soient leur taille et leur domaine d’activités, elles souhaitent prendre les choses en main et apporter leur propre pierre à l’édifice. La progression des structures opératrices va de pair avec la professionnalisation des actions de mécénat au sein des entreprises, ainsi qu’avec une recherche d’impact plus importante.

Naturellement, les collaborateurs sont à l’avant-garde de ce mouvement ; pour les trois quarts des répondants, l’engagement est ainsi un facteur de cohésion interne, qui renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise tout en permettant d’expérimenter et d’innover, mais aussi de graver un peu plus leur empreinte dans les territoires. Autant de raisons de mobiliser les collaborateurs pour mieux répondre à leur quête de sens, renforcer leur motivation et développer leurs compétences.

4 - Des liens renforcés entre les différents acteurs locaux

« Il faut sensibiliser les entreprises et notamment les PME aux enjeux, nombreux et profonds, d’un mécénat dynamique à l’échelle de leur territoire d’implantation », selon l’un de nos intervenants. Bonne nouvelle : pour une majorité des répondants à l’enquête, le renforcement du lien entre le mécène et l’écosystème local est l’une des principales motivations poussant à développer la structure au niveau territorial, avec la recherche d’impact et l’engagement des collaborateurs.

5 - Mécénat collectif : une ambition parfois freinée par les défis du « faire ensemble »

S’engager dans l’aventure du mécénat collectif nécessite souvent un véritable changement de posture de la part de l’entreprise :  accepter de mettre en avant le collectif avant sa propre organisation, y consacrer des moyens dans la durée sans nécessairement avoir a priori de visibilité sur les impacts générés. Cela explique certaines réticences à s’engager dans une telle démarche. S’il y a aujourd’hui consensus autour de l’efficacité du mécénat collectif, la question de la coordination peut toutefois constituer un frein. Certains acteurs tels que les fondations abritantes sont susceptibles de faciliter une approche davantage territoriale compte tenu du réseau qu’elles ont elles-mêmes tissé au sein du territoire concerné.

6 - Et demain ?

L’émergence d’un nouveau modèle de mécénat territorial et collectif pose clairement les bases d’une philanthropie plus résiliente, durable et en phase avec les besoins des territoires, allant dans certains cas jusqu’à la création d’une structure juridique ad hoc réunissant l’ensemble des parties prenantes. Cela étant dit, il faudra encore un temps d’expérimentation et d’adaptation avant d’arriver à de nouveaux formats innovants et performants en matière d’alliances et de coopérations, mais l’on peut raisonnablement penser que les fonds et fondations continueront d’entreprendre pour le bien commun et, ce faisant, cibler un impact systémique.