Le WWF France publie ce 5 mai le rapport « 2022-2027 : un quinquennat pour réussir face à la crise écologique », auquel EY a contribué. L’objectif : montrer que les cinq prochaines années constituent un formidable levier pour rattraper 35 ans de déficit écologique et créer plus de 1,2 millions d’emplois locaux et durables sur le territoire.
Les équipes Climate Change & Sustainability d’EY ont travaillé avec les créateurs du Jour du dépassement : un indicateur scientifique proposé par le Global Footprint Network, qui permet, à partir de plus de 15 000 points de mesure par pays et par an, de visualiser l’empreinte écologique de la France sur les ressources naturelles disponibles sur Terre.
En 2022, si l’ensemble des pays du monde avaient la même empreinte écologique que la France, la planète entrerait en déficit écologique le 5 mai. Cela signifie que, dès le 5 mai, les Français auront émis plus de gaz à effet de serre, bétonné et cultivé plus de terres, coupé plus d’arbres dans les forêts et consommé plus de poissons que ce que la nature est capable d’absorber sur l’année sans compromettre les capacités de renouvellement des écosystèmes naturels. Ce jour arrive en 2022 presque 5 mois plus tôt dans l’année que lorsqu’il a été mesuré pour la première fois en France, en 1961.
Trois scénarios ont été construits pour se projeter dans la France de 2027, selon les cinq composantes du Jour du dépassement : le carbone, l’artificialisation des sols, l’agriculture et les prairies, la forêt, et la pêche. Selon ces estimations, les mesures proposées par le WWF France dans ce rapport permettraient de faire reculer le Jour du dépassement du 5 mai (en 2022) au 30 mai (en 2027). Ces scénarios sont accompagnés de plus de 80 mesures concrètes, pour que le président de la République permette à la France de respecter son budget nature, dont, par exemple :
- Une décarbonation importante du mix énergétique, grâce au développement planifié et concerté des formes d’énergies renouvelables et durables vers un mix 100 % énergies renouvelables en 2050 ;
- Le recours massif aux mobilités actives et décarbonées, en ligne avec une trajectoire de neutralité carbone à horizon 2050 ;
- Le freinage de l'artificialisation des sols, avec l’atteinte de l’objectif national à horizon 2030 ;
- Le freinage du gaspillage alimentaire, avec l’atteinte dès 2027 de l’objectif national à horizon 2030.
Si le prochain quinquennat agissait dans tous les secteurs émetteurs, il permettrait de soutenir plus de 1,2 millions d’emplois directs, indirects et induits en 2027 dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture, de la rénovation, des véhicules bas-carbone, des vélos, du transport ferroviaire et du transport en commun urbain. L’échelon territorial sera clef pour organiser une transformation de l’économie française tournée vers la transition écologique et sociale. Cela implique de soutenir le tissu économique implanté dans les territoires et de garantir un accompagnement des reconversions d’emplois qui sont menacés vers des métiers d’avenir : en suivant les recommandations du WWF France, plus de 80% des emplois soutenus seraient localisés hors de l’Ile-de-France en 2027.