Focus sur les prêts bancaires
À court terme, une croissance anémique est à prévoir pour la production de crédits en zone Euro. La dernière enquête sur les octrois de prêts bancaires menée par la Banque Centrale Européenne (BCE) souligne que les conditions d’octroi de crédit en zone Euro sont devenues plus strictes au troisième trimestre 2023, au-delà de ce que les banques avaient initialement prévu. Au quatrième trimestre, le durcissement des conditions d’octroi de crédit s’est accentué, entraînant une demande plus limitée et une diminution globale de la production de crédits.
Au sein de la zone Euro, la croissance des prêts bancaires a ralenti cette année, ne s'élevant qu'à 0,4% en glissement annuel au troisième trimestre. Il s’agit de la plus faible performance enregistrée depuis huit ans. Les prêts devraient augmenter de 2,1% en 2023 et de 2,3% en 2024, freinés par une baisse de l’offre et de la demande en fin d'année ; la réduction attendue des taux d'intérêt devrait en revanche permettre une croissance des prêts de 3,2% en 2025.
La production de prêts bancaires en France a augmenté de 0,8% en glissement annuel au troisième trimestre 2023, plus rapidement que la moyenne de la zone Euro, à comparer à l’augmentation de 2,3% au second trimestre, c’est la plus faible augmentation depuis neuf ans. Cette diminution s'explique principalement par les conditions d’octroi plus restrictives des prêts immobiliers.
Focus sur les prêts aux entreprises
Contrairement à la croissance modeste des prêts aux ménages, le crédit aux entreprises en zone Euro a chuté de 0,3 % sur un an au troisième trimestre, après une hausse de 2,7 % au deuxième trimestre. Il s'agit de la première baisse sur un an depuis le premier trimestre 2016.
La demande des grandes entreprises était proche du plus bas niveau enregistré lors de la crise financière mondiale (-36% contre -37% au quatrième trimestre 2008). Les demandes de prêts des petites et moyennes entreprises (PME) n'ont pas diminué autant.
En France, les prêts aux entreprises ont continué de croître récemment, mais le taux de croissance de ces prêts a ralenti, atteignant son plus bas niveau depuis une décennie. Plus précisément, la production de crédit aux entreprises a augmenté en France de 2,3% en glissement annuel au troisième trimestre. Ce taux est inférieur au taux de croissance des prêts observé au deuxième trimestre (4,1%), et il est aussi le plus bas depuis le quatrième trimestre de 2013. Ce ralentissement est le contrecoup des Prêts Garantis par l’Etat massivement octroyés durant la pandémie de COVID-19. La croissance de la demande de crédit devrait être soutenue par la baisse de l’inflation et le Plan de Relance Européen jugés favorables aux entreprises.
Globalement, la croissance des prêts aux entreprises devrait atteindre 5% cette année, contre 7,3% en 2022. Même si la progression devrait ralentir à 3,3% en 2024, une diminution des taux d’intérêt devrait permettre un rebond à 4,7% en 2025.
Concernant la capacité d’endettement des entreprises, celle-ci sera diminuée en raisons des taux d'intérêt plus élevés (le taux moyen des prêts aux entreprises non financières était de 4,4% en août 2023, contre 1.9% il y a 12 mois) et une économie atone. Le niveau d'endettement élevé des entreprises françaises comparé au PIB, l'un des plus élevés de la Zone Euro, incite à la vigilance.
Focus sur les prêts immobiliers aux particuliers
La forte hausse des taux des prêts immobiliers pénalise les marchés immobiliers de la zone Euro, les marchés immobiliers en Italie et en Espagne ayant été plus fortement impactés par les fluctuations économiques que ceux de l'Allemagne et de la France.