Doit-on s’attendre à des lendemains qui chantent ou déchantent ?
Voyons le verre à moitié plein. En dépit de ses faiblesses, dont quelques-unes sont persistantes, plusieurs éléments de notre enquête invitent à l’optimisme. Engagée comme ses concurrents dans une course contre la montre pour prendre le leadership européen dans les secteurs d’avenir (industrie décarbonée, énergie, santé, innovation…), la France parvient à persuader des centaines d’entreprises et entrepreneurs du monde entier de miser sur elle pour dessiner le monde de demain. Selon notre enquête, un certain nombre de projets recensés en 2022 épousent progressivement les impératifs de transformation de notre économie, en particulier dans la décarbonation des activités.
C’est le cas dans l’industrie automobile et aéronautique. Alors qu’en 2018, 12% des projets manufacturiers dans le secteur automobile se concentraient dans la production de véhicules électriques et hybrides, cette part avoisine les 30% en 2022. La mobilité décarbonée ne se dessine pas qu’en Californie ou en Chine !
Dans l’industrie, le nombre de projets à impact environnemental n’a cessé d’augmenter ces cinq dernières années. Ce mouvement n’en est qu’à ses débuts puisque les dirigeants étrangers que nous avons interrogés prévoient de dédier une part significative de leurs futurs investissements à la réduction de leurs émissions de CO2.
Dans le secteur de la santé, l’étude des projets recensés en 2022 indique que le mouvement de rapatriement de capacités de production délocalisées vers l’Europe touche aussi la France. Alors que près de 80% de nos médicaments sont produits en Asie, principalement en Chine et en Inde, de nombreux investissements ont été réalisés en 2022 afin d’augmenter les capacités de production des usines tricolores.
Enfin, dans l’électronique et plus particulièrement dans le secteur ô combien stratégique des semi-conducteurs, la France bénéficie de la dynamique actuelle d’investissement en Europe qui doit permettre de limiter sa dépendance vis-à-vis des pays asiatiques, Chine et Taïwan en tête. Si avant le conflit en Ukraine, le deuxième fabricant mondial de semi-conducteurs avait choisi l’Allemagne pour implanter une grande partie de sa future méga-usine de puces en Europe, la France fut choisie pour héberger son futur centre de R&D européen. Autre bonne nouvelle, la France aura bientôt sa méga-usine, à Crolles, près de Grenoble. En effet, deux industriels franco-italien et américain prévoient d’y investir 6 milliards d’euros pour construire une nouvelle usine dédiée à la production de semi-conducteurs.
Quelles promesses fait la France aux investisseurs et saura-t-elle les tenir ?
Vous en saurez plus le 20 juin en parcourant le second épisode du Baromètre EY de l’attractivité. Ce prochain opus sera dédié aux projets de long terme, à la manière dont le pays s’inscrit dans les grandes tendances actuellement à l’œuvre, notamment sectorielles et territoriales, à l’impact de la crise énergétique sur son industrie, aux chantiers et aux réformes considérés comme prioritaires. Formulées par les experts, vous y trouverez aussi une série de pistes pouvant permettre à la France de poursuivre les transformations nécessaires sans lesquelles elle ne pourra, et l’Europe avec elle, continuer à jouer les premiers rôles sur l’échiquier mondial.
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