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Composition des boards en France : quelles attentes pour les investisseurs?

Tour d’horizon des conseils d’administration et de surveillance en France au sein des services financiers.


En résumé :

  • Selon les secteurs d’activité (Banque, Assurance ou Asset Management), les entreprises financières françaises répondent de manière hétérogène aux attentes des investisseurs français.
  • En France, la parité de genre a bénéficié de l’impact du législateur. Toutefois, elle peine encore dans les grands groupes bancaires et d’Asset Management, alors que l’Assurance a atteint l’objectif.
  • La diversité des compétences au sein des Board progresse, mais le tropisme financier reste fort par rapport aux attentes des investisseurs en matière de technologie, de cyber et d’ESG.
  • Malgré des efforts à poursuivre, la France se démarque positivement de ses pairs européens et cela peut sans doute expliquer une moindre exposition des structures financières françaises aux comportements non éthiques.

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Chapter 1

Des conseils d’administration et de surveillance plus paritaires en France

Au sein du paysage européen, la composition des conseils d’administration et de surveillance est hétérogène. La France se distingue cependant de manière positive par sa diversité de genre, y compris dans l’industrie financière avec 41% de femmes pour 59% d’hommes


Ce principe de parité s’explique notamment par l’établissement de la loi française Copé-Zimmermann relative à la représentation des genres au sein des conseils d’administration et de surveillance. Cette régulation imposée en 2011 visait à imposer une proportion égalitaire des administrateurs assurant a minima la présence de 40% de femmes pour les entreprises cotées en bourse. Ces dix dernières années, la composition des boards français a donc évolué vers une meilleure parité, même si une forte disparité est toujours constatée au sein des différents secteurs que composent l’industrie financière. Le secteur de l’assurance excelle en la matière : la parité est quasiment atteinte avec en moyenne 45% de femmes au sein des boards. L’industrie bancaire démontre la présence de 39% de femmes, là où le secteur de la gestion d’actifs et de patrimoine reste en deçà, avec seulement 33% de femmes au sein des boards.

À cela s’ajoute une considération mitigée des investisseurs français, qui accordent peu d’importance à la question paritaire en termes de critère d’investissement, contrairement à leurs homologues européens au Royaume-Uni, en Allemagne ou encore en Suisse. En moyenne, 44% des investisseurs considèrent le critère paritaire comme significatif, voire même très significatif contre seulement 33% en France.

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Chapter 2

Une meilleure dispersion des compétences au sein des boards :

Les investisseurs français tendent à être très sensibles aux profils présentant une expérience dans la FinTech, la cybersécurité, et le numérique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 45% des investisseurs français considèrent l’absence de compétences en

En matière d’ESG, la France se démarque positivement avec 3,5% des membres des boards qui maîtrisent cette compétence contre 2,3% au global. De fortes disparités sont toutefois visibles au sein des différents secteurs financiers. Environ 9% des membres des boards de l’industrie bancaire présentent une expérience en matière d’ESG, là où les secteurs de l’assurance et de la gestion d’actifs n’en présentent aucune. Cela s’explique notamment par le fait que seulement 27% des investisseurs français considèrent l’absence d’une telle expérience comme pénalisante, voire même très pénalisante, contre 50% en Europe.

Politiquement parlant, les institutions françaises, à l’instar de leurs homologues européennes, comportent au sein de leur board une forte expérience en matière politique ou au sein d’organismes publics. En France, 38% des membres des boards des institutions financières disposent de cette compétence, allant même jusqu’à 47% pour le secteur bancaire, contre 29% au global dans le secteur financier. Pour autant, cette compétence reste moins valorisée par les investisseurs français que leurs homologues européens. Les chiffres reflètent parfaitement cette réalité : en France 21% considèrent l’absence d’une expérience politique comme pénalisante, voire même très pénalisante, contre 50% globalement.

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Chapter 3

La distribution des âges au sein des conseils d’administration et de surveillance en France

Ici, peu de différenciation entre la France et ses homologues européens. La distribution des âges au sein des boards français comme européens tend à se maintenir autour d’une tranche d’âge assez marquée.

La diversité des âges au sein des boards n’échappe pas à la faible considération des investisseurs français. Comme l’ESG ou encore la compétence politique, la distribution des âges reste un critère peu retenu. Plus de la moitié des investisseurs interrogés en France considèrent d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire de présenter une grande diversité d’âge au sein des boards, contre 31% au niveau européen.

Article rédigé par Véronique Haccoun, Partner Forensics et Guillaume Viegas, équipe EY Forensics.


Ce qu'il faut retenir

À l’échelle européenne, les conseils d’administration des services financiers progressent mais ne répondent pas encore à toutes les attentes des investisseurs en matière de durabilité, technologies et parité. À l’échelle nationale, les investisseurs français se détachent de certaines tendances européennes notoires.  Les compétences ESG, mais aussi politiques au sein des boards rencontrent un intérêt plus important auprès des investisseurs européens qu’auprès de leurs homologues français, plus focalisés sur la compétence technologique.

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