Train de marchandises traversant forrest sauvage

Logistique « verte », cinq questions à se poser



Au sommaire :

  1. Pourquoi la chaîne logistique émet-elle trop de CO2 ?
  2. Quelles étapes clés pour décarboner sa supply chain ?
  3. L’innovation remet-elle en cause le modèle de la supply chain ?
  4. Les contraintes réglementaires sont-elles trop floues ?
  5. Une chaîne logistique durable est-elle créatrice de valeur ?

1. Pourquoi la logistique émet-elle trop de CO2 ?

Selon le rapport 2023 du Haut Conseil pour le Climat (HCC), l’organisme indépendant chargé d’émettre un avis sur les actions du gouvernement, voici ce qu’a subi la France en 2022 :

-2,5 % de précipitations en métropole ; un thermomètre en hausse de +2,9°C par rapport à l’ère préindustrielle ; 2 000 communes victimes de tensions en matière d’accès à l’eau potable et 2,9 milliards de dégâts liés à des catastrophes naturelles. Aussi la France devrait-elle consacrer 30 milliards d’euros par an aux actions de lutte contre les gaz à effet de serre à l’horizon 2030, selon le HCC. Transports, bâtiments, industrie… « L’ensemble de ces secteurs doit rehausser ses efforts », insiste Corinne Le Quéré, présidente du HCC. Certes l’Hexagone n’émet que 0,9 % du CO2 mondial. Mais selon le site spécialisé Carbon Brief, il est le 12e émetteur mondial de CO2, en cumulé depuis 1850. L’empreinte carbone française est proche du double de la part de la France dans la population mondiale, selon le HCC.

Plus de 10 % de l’empreinte carbone

En France, l’activité logistique, dont la filière est structurée depuis 2020 autour de France Logistique, génère plus de 10 % de l’empreinte carbone. Éloignement des centres de production des centres de distribution, hausse des échanges et explosion du commerce en ligne font craindre aux défenseurs de l’environnement l’aggravation de son impact. En 2021, l’e-commerce n’a-t-il pas généré 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires – en hausse de 15 % par rapport à 2020 –, contre 700 millions d’euros en 2000 ? (Source : Fevad).

Le poids de la supply chain dans l’économie, c’est :

  • 10 % du PIB national ;
  • 200 milliards d’euros de chiffres d’affaires ;
  • 1,8 million d’emplois dans le privé – soit quatre fois la filière automobile.

Dans les années à venir, le secteur pourrait créer 150 000 emplois.
(Source : Ministère de la Transition écologique)

Aussi les acteurs de la « chaîne d’approvisionnement » sont-ils très attendus au sujet de l’accompagnement de la transition écologique et énergétique.

Gaz à effet de serre, poids lourds et entrepôts aux avant-postes

Les poids lourds, responsables de 30 % des émissions de CO2 liées au trafic routier. En France, le secteur des transports est le premier émetteur de de gaz à effet de serre (GES) – 31 % en 2019. Après la mise au pas de l’économie par le Covid-19, ses émissions ont poursuivi leur rebond en 2022 (+2,3 %). Les poids lourds eux-mêmes représentent 30 % des émissions de CO2 liées au trafic routier.

Selon Jean-Marc Jancovici, ingénieur et consultant, président du groupe de réflexion The Shift Project : « Les poids lourds, c’est environ un quart du pétrole consommé par les transports intérieurs (et donc un quart des émissions de CO2 du transport en France). Pas complètement une broutille, donc. »

À noter : le « dernier kilomètre » est le maillon logistique le plus polluant. Les villes sont de plus en plus encombrées par le transport des marchandises, qui participe à hauteur de 25 % à leurs émissions de CO2 (Source : Enedis). Avec l’augmentation exponentielle des livraisons à domicile, ce bilan s’alourdit.

Les entrepôts, gros consommateurs d’énergie mais aussi d’espaces agricoles et naturels.

Autre secteur qui pèse lourd dans la dette carbone de la France, le bâtiment, à hauteur de 18 % des émissions de GES en 2019. Les entrepôts ou plateformes logistiques (EPL) – la France métropolitaine en compte plus de 4 000 – s’y rattachent. La moitié d’entre eux mesure moins de 1 300 m2, les plus grands atteignent plus de 100 000 m2. La consommation d’énergie d’un entrepôt est estimée de 100 à 200 KWh/m2 par an. Pour un entrepôt frigorifique, elle peut aller de 500 KWh/m2 à 1 000 KWh/m2 par an. (Source : Enedis)

Note positive pour la filière : en 2022, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,7 % dans l’Hexagone. C’est surtout imputable au secteur du bâtiment (-14,7 %), avec une baisse de consommation de fossiles pour le chauffage. Une conséquence indirecte de la guerre en Ukraine, qui a fait flamber le coût de l’énergie et incité le gouvernement à mettre en œuvre une politique de sobriété. À cette occasion, nombre d’entreprises ont engagé un plan d’actions pour réduire leur facture.

Les entrepôts sont également de gros consommateurs d’espaces agricoles et naturels – chaque année, la France en perd 20 000 à 30 000 hectares sous la pression des activités humaines. Aussi « un maillage adéquat de localisation des entrepôts doit-il prendre en compte l’optimisation des distances de transports dans une France en voie de réindustrialisation verte », a indiqué à La Tribune en mai 2023, Anne-Marie Idrac, présidente de Logistique France.

2. Quelles étapes clés pour décarboner sa supply chain ?

Voici les points de passage obligés pour « verdir » sa supply chain ou « chaîne d’approvisionnement » :

  • Opter pour l’éco-conception des produits
    La supply chain verte démarre avec l’éco-conception du produit : dès ce stade, il ‘agit de réfléchir à sa fabrication, d’une part, mais aussi à son transport – penser son volume et sa forme –, à sa distribution, recyclage et retraitement, d’autre part.
  • Sélectionner ses matières premières
    La supply chain verte se poursuit par des démarches d’achat « vertes » qui renforcent les exigences environnementales vis-à-vis des fournisseurs.
  • Éviter les substances polluantes ;
  • Opter pour des matériaux recyclables ;
  • Choisir des fournisseurs français ou européens, voire locaux ou des prestataires disposant de labels ou de certifications environnementales.

C’est le moyen d’obtenir les meilleures garanties en matière environnementale – la possibilité de bien les contrôler, aussi – tout en limitant le flux et du transport. Le directeur des achats a en la matière un rôle clé quant au choix des fournisseurs pour inscrire la chaîne logistique dans le développement durable. Utiliser un logiciel de gestion permet aussi d’optimiser les ressources en évitant la surproduction ou le gaspillage des matières premières.

Maîtriser ses processus de production

Là encore, l’entreprise doit veiller au choix de ses fournisseurs. Tous doivent être capables de satisfaire, lors du processus de production, aux critères environnementaux qu’elle aura fixés en termes d’émissions de carbone, d’efficacité énergétique ou de gestion des déchets. Pertes d’énergies, génération de déchets… L’impact environnemental doit être réduit au maximum.

Emballer léger

Réduction de la taille des emballages, conditionnements réutilisables, recours à des matériaux plus éco-responsables… Les emballages utilisés pour la livraison jusqu’au client final constituent un levier de progrès central. Peut-on diminuer la quantité de plastique et de carton utilisés et réduire le coût des déchets ainsi générés ? Telle est la question – majeure. Stockage et emballage peuvent être optimisés au travers d’une meilleure compacité. L’objectif : optimiser le taux de remplissage des véhicules assurant le transport de la marchandise. Certaines machines ou processus d’emballage permettent, pour leur part, de découper et d’adapter les cartonnages à la taille de leurs contenants.

Stocker sans trop consommer d’énergie

Penser sa chaîne logistique de façon intégrée permet de réduire distances et les coûts de transport tout en limitant le nombre d’entrepôts et de plateformes logistiques.
Concevoir une plateforme ou un entrepôt en étant fidèle aux normes de l’écoconstruction, c’est une autre façon de réduire son empreinte écologique. Les bâtiments peuvent être bâtis selon des normes de haute qualité environnementale, avec des matériaux comme le bois. Ils peuvent fonctionner avec des énergies alternatives : éolienne, solaire, géothermie, biomasse. Le surcoût à la construction est de plus en plus réduit, le retour sur investissement de plus en en plus rapide.

Autre point important : des équipements de manutention automatisés contribuent à optimiser les processus et à réduire les gaz polluants, en sorte d’alléger le trafic des chariots élévateurs à moteur à combustion interne. Autre atout d’un entrepôt automatisé : l’éclairage n’est pas nécessaire.

Optimiser sa distribution

C’est important d’un point de vue commercial : selon une étude réalisée par Stuart & YouGov en 2019, les Français sont de plus en plus sensibles à l’impact écologique des livraisons, d’e-commerce en particulier. Près de 60 % des personnes interrogées s’y déclarent sensibles à. Les 18-24 ans sont même 64 % à être prêts à payer pour ce service.

Quelles sont les options pour répondre aux attentes de nos concitoyens ? D’une part, optimiser ses tournées de véhicules permet de réduire les émissions de polluants, comme le dioxyde de carbone. Deux possibilités : inciter à l’éco-conduite pour réduire les émissions des véhicules et/ou acheter une flotte de véhicules émettant moins de CO2 – véhicules hybrides, électriques, utilisant des biocarburants ou du gaz naturel. D’autre part, envisager le report modal vers d’autres solutions que la route, comme le fret ferroviaire, maritime ou fluvial.

Prendre en compte la seconde vie du produit

La logistique des retours ou « logistique inverse » permet de prendre en charge la collecte et le recyclage des produits.

L’exemple du Groupe La Poste

À Douvrin, dans les Hauts-de-France, le Groupe La Poste a investi plus de 30 millions d’euros dans un nouveau site de 27 000 m2 en 2019. Ses plateformes dernière génération s’inscrivent dans une logique de vrac. Résultat : les équipes peuvent mettre 30 % de marchandises en plus dans les camions, soit 30 % de camions en moins sur les routes. Et chaque véhicule peut désormais tracter deux caisses mobiles. De quoi charger 4 000 colis au total en un seul envoi. Résultat : un taux d’émission de CO2 par colis en forte baisse. (Source : Colissimo).

3. L’innovation remet-elle en cause le modèle de la supply chain ?

Les technologies numériques

Selon le rapport 2023 de la Banque mondiale sur la performance logistique, « la numérisation de bout en bout des chaînes d’approvisionnement, en particulier dans les économies émergentes, permet à ces pays de réduire jusqu’à 70 % les délais des opérations portuaires par rapport à ceux des économies développées ».

La numérisation offre aussi la possibilité de minimiser les gaspillages et de sécuriser la chaîne en améliorant le pilotage des flux, favorisant la traçabilité, ainsi que la circulation et l’exploitation des données. Illustrations. L’intelligence artificielle aide à la gestion des stocks – elle permet de prévoir la demande et d’anticiper les ruptures – et donc de limiter les flux, de transport en particulier. La blockchain, technologie de stockage et de transmission d’information transparente, offre un suivi des livraisons et des expéditions en temps réel, entraînant une meilleure gestion des commandes.

Vertu de la transformation numérique : la capacité à partager plus facilement les informations entre les maillons de la chaîne. Nombre de plateformes web se sont développées pour mieux prévoir, mutualiser davantage de flux, optimiser le recours aux différents modes de transport mais aussi garantir une meilleure traçabilité du produit depuis l’amont jusqu’au consommateur.

Les camions et bornes électriques

En mars 2023, le gouvernement a annoncé qu’il allait apporter « un soutien de l’ordre de 100 millions d’euros en faveur de la décarbonation des poids lourds » au trois dispositifs. (Source : Gouvernement.fr)

55 millions d’euros pour faciliter l’achat de poids lourds électriques

 Un appel à projets bénéficiera d’une enveloppe de 60 millions d’euros, dont 55 millions d’euros pour les camions électriques. L’objectif ? Faciliter l’acquisition de plus de 500 poids lourds électriques.

40 millions d’euros pour produire des camions électriques

 Un appel à projets pourrait atteindre, voire dépasser 40 millions d’euros pour favoriser « l’innovation et l’industrialisation pour le secteur de l’automobile et de la mobilité lourde ». L’objectif ? Produire des poids lourds électriques.

Des bornes électriques à haute puissance dédiées aux camions

 Le déploiement de bornes électriques haute puissance pour les poids lourds va être soutenu au travers d’un appel à projets France 2030 dédié aux bornes de recharge.

Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, relève toutefois que l’accompagnement public pour l’utilisation de technologies décarbonées pour la voiture a atteint une somme bien plus conséquente – un milliard d’euros.

Des véhicules intermédiaires durables - entre vélo électrique et automobile,
Portée par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), cette nouvelle offre de véhicules intermédiaires durables – entre le vélo électrique et
l’automobile – vise à décarboner la logistique du dernier kilomètre notamment. Ce programme accompagne « le prototypage et l’expérimentation de nouveaux véhicules sobres, éco-conçus, durables, légers et peu coûteux ». (Source : Gouvernement.fr)

Un corridor électrique sur autoroute pour poids lourds

Des camions électriques qui se rechargent tout en roulant ? C’est une première mondiale. Française, qui plus est. Il s’agit de permettre aux poids lourds électriques, notamment, d’expérimenter la recharge dynamique par induction ou par rail au sol sur une autoroute ouverte à la circulation – pendant qu’ils roulent.

Les objectifs poursuivis ? « Réduire la taille des batteries des poids lourds, atténuer les contraintes liées à leur autonomie et les besoins de recharges particulières », lit-on sur le site internet de Vinci Autoroutes – le groupe pilote le consortium qui s’apprête à lancer cette expérimentation en conditions réelles.

Budget total du projet : 26 millions d’euros. Dans le cadre du plan France 2030, le consortium bénéficiera d’un financement de l’État. La France va tester cette solution en septembre 2023 sur l’autoroute A10, en région parisienne – à proximité de la barrière de péage de Saint-Arnoult (Yvelines).

Comment ça marche ? « La recharge par induction permet de charger un appareil électrique (ou un véhicule) sans contact, sans avoir à le brancher. (…) La recharge par induction dynamique permet de recharger un véhicule électrique en roulant. C’est la route elle-même qui joue le rôle de plaque à induction. (…) Pour pouvoir se recharger tout en roulant, le poids lourd doit être équipé d’un patin placé à l’extrémité d’un bras mobile fixé au bas du châssis, qui se fixe automatiquement sur le rail conducteur. » (Source : site internet Vinci Autoroutes).

Jean-Marc Jancovici, ingénieur et consultant, président du groupe de réflexion The Shift Project, résume ainsi les innovations possibles en la matière sur son fil Linkedin : sur autoroute, « une solution existe : transformer les camions en trolleybus, ou presque, pour les charger en même temps qu’ils roulent. L’idée est d’alimenter ces engins en continu dès qu’ils empruntent une autoroute. Il y a trois manières de faire cela :

  • avec un rail d’alimentation dans la chaussée (il faut donc modifier la chaussée et doter le camion – électrique ou a minima hybride – d’un contacteur qui se connecte au rail) ;
  • avec des caténaires (même principe mais le cap d’alimentation est aérien)
  • avec des boucles d’induction (là le véhicule déclenche un gros champ magnétique en roulant au-dessus de la boucle dans la chaussée, et ce champ génère du courant dans des boucles contenues dans le camion.

Les trois dispositifs vont être testés en France. C’est plutôt une bonne nouvelle. Autant dans la voiture les Chinois sont partis bille en tête, autant dans l’électrification du fret, les Européens gardent une longueur d’avance. »

4. Les contraintes réglementaires sont-elles trop floues ?

 Conformément à l’Accord de Paris, la France a adopté la stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

TRANSPORT ROUTIER

 Pour diminuer de 28 % ses émissions de GES entre 2015 et 2030 et contribuer à ce que la France respecte ainsi sa stratégie nationale bas carbone, le secteur des transports doit accélérer sa transition écologique et énergétique.

Les Zones à Faible Emission mobilité

Publiée en 2019, la loi d’orientation des mobilités instaure des zones à faible émission mobilité (ZFE-m). Son objet ? Interdire d’accès les véhicules les plus polluants dans les agglomérations les plus polluées. Sur les 42 métropoles qui devaient créer une ZFE d’ici à 2025, onze l’ont mises en place : Grand Paris, Aix-Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Rouen, Reims et Saint-Etienne.

Juillet 2023 : le ministère de la Transition écologique annonce que seules cinq agglomérations, classées comme « territoires ZFE » – Paris, Aix-Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen –, devront continuer à durcir les interdictions dans le cadre de ce dispositif. Désormais catégorisées en « zones de vigilance », les villes où la qualité de l’air est meilleure doivent tout de même créer une ZFE. Mais seules les voitures immatriculées avant 1997 devront faire l’objet d’une interdiction, ce qui réduit la portée du dispositif initial.

Au-delà de ces annonces, les transporteurs du dernier kilomètre – les principaux concernés par le dispositif ZFE-m mais aussi par la règle zéro artificialisation nette (ZAN) –   s’interrogent : « Comment cela va se traduire concrètement ? ». Selon Jean-Thomas Schmitt, le Pdg du transporteur et logisticien Heppner : « Il est difficile d’industrialiser et de massifier la démarche avec des réglementations et des calendriers de mise en œuvre qui diffèrent selon les agglomérations » (Source : Les Echos, article de Etienne Thierry-Aymé publié le 27 mars 2023).

Les dispositifs mis en place par certaines Villes

Longtemps, les collectivités ne se sont pas intéressées à la logistique. Peut-être parce que « les colis ne votent pas », selon la formule d’Anne-Marie Idrac, ex-ministre et présidente de Logistique France. Mais la crise du Covid-19 et le changement climatique ont poussé certains élus à s’en emparer.

Paris

La Ville a rédigé une Charte pour une Logistique Urbaine Durable et créé des espaces logistiques en zone dense pour un dernier kilomètre en véhicule propre. Elle accorde également des subventions aux transporteurs pour effectuer des livraisons de nuit avec des véhicules neufs électriques, à hydrogène ou GNV, et silencieux. (Source : site internet Mairie de Paris)

Grenoble

Outre la mise en place d’une ZFE, la Ville a été la première métropole à s’engager dans la logistique urbaine avec le Groupe La Poste, via sa filiale Urby qui propose des solutions de livraison écologique en centre-ville. Vélo, véhicules légers ou électriques, poids lourds avec une norme anti-pollution ou roulant au Gaz Naturel pour Véhicule… Tout est mis en œuvre pour stopper les camions à l’avant-dernier kilomètre.

Le programme « Engagements volontaires pour l’environnement »

Le programme « Engagements volontaires pour l’environnement rassemble trois dispositifs : « Fret 21 pour les chargeurs » ; « EVCOM pour les commissionnaires » ; « Objectif CO2 » pour les transporteurs routiers de marchandises, de voyageurs et les grossistes...

Le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) le finance, sous l’égide du ministère de la Transition écologique et de l’Ademe. Il permet, via un réseau d’animateurs actifs sur l’ensemble du territoire, un accompagnement méthodologique des entreprises dans leur stratégie de réduction des GES et de polluants.

L’avantage pour une entreprise qui y adhère – pour une durée de trois ans ? D’un point de vue environnemental, il est double, selon le ministère de la Transition écologique. D’une part, réduire sa consommation de carburant. D’autre part, accéder à un outil d’amélioration de la compétitivité hors prix afin d’assurer une meilleure visibilité de sa démarche environnementale vis-à-vis de ses clients et de son public.

ENTREPÔTS

La règle « Zéro artificialisation nette »
Adoptée en juillet 2023, loi sur le « zéro artificialisation nette » précise les objectifs inscrits dans la loi Climat et résilience du 22 août 2021, soit la réduction de moitié de la consommation d’espaces agricoles et naturels dans la période 2021/2031, comparée à la décennie précédente. L’ambition va au-delà : atteindre le « zéro artificialisation nette » à l’horizon 2050. Cette règle remet en cause la construction de nouveaux entrepôts, très gourmands en foncier. Dans certains territoires, leur installation est également chahutée par les riverains, hostiles à une augmentation du trafic de camions.

La demande d’entrepôts logistiques a reculé en 2022

La demande de nouveaux entrepôts logistiques a reculé en France l’an dernier. Pour les entrepôts de plus de 10 000 m2, la baisse atteint 8 % par rapport à 2021. (Source : Immostat). La France hors région parisienne est particulièrement concernée :

le retrait est de -14,6 %. Les causes ? Un net repli des spécialistes du e-commerce, reflet d’une surcapacité logistique conjoncturelle. Mais aussi la politique de sobriété foncière et la conjoncture macroéconomique, qui limitent le potentiel de développement. Des tensions sur l’offre qui orientent à la hausse les valeurs locatives sur les secteurs les plus tendus. (Source : bfmtv.com)

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, promulguée en 2020

Le texte inscrit dans la loi des objectifs chiffrés :

  • l’objectif de 100 % l’objectif de plastique recyclé d’ici au 1er janvier 2025 ;
  • une réduction de 50 % d’ici à 2030 du nombre de bouteilles à usage unique vendues ;
  • l’interdiction de mise sur le marché des emballages à usage unique d’ici à 2040.

L’ambition : accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. La loi se décline en cinq grands axes : sortir du plastique jetable ; mieux informer les consommateurs ; lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ; agir contre l’obsolescence programmée ; mieux produire (source : ministère de la Transition écologique).

5. Une chaîne logistique durable est-elle créatrice de valeur ?

Réduire les coûts

Économies en termes de coûts d’approvisionnement, optimisation des ressources, réduction de la facture énergétique… Opter pour une chaîne d’approvisionnement plus durable est synonyme de baisse de certains coûts opérationnels, même si cela nécessite des investissements lourds dans des technologies décarbonées côté transports.

Améliorer son image de marque

Améliorer son image de marque… À condition de transformer en profondeur sa chaîne d’approvisionnement ! Selon différents baromètres publiés par l’Ademe (Agence de la transition écologique), l’année 2019 a marqué une rupture : l’environnement est alors passé en première place des préoccupations des Français, à égalité avec l’emploi. Promouvoir des actions d’approvisionnement durable, c’est répondre à l’attente de nos concitoyens, leur révéler l’intérêt et l’engagement de son entreprise à développer une supply chain durable et compétitive.

Stimuler l’innovation

Une chaîne d’approvisionnement plus verte peut stimuler l’innovation en incitant une entreprise à développer de nouveaux produits, services et processus plus durables. Cela peut aider la société à se démarquer de ses concurrents et à gagner un avantage compétitif.

Favoriser l’engagement de ses collaborateurs

Adopter une démarche de durabilité peut contribuer à donner une image positive du secteur et à attirer et fidéliser ses talents.

Un enjeu de compétitivité majeur

Aux États-Unis, première économie mondiale, les technologies logistiques sont perçues comme créatrices de valeur. Deux Américains – Tim Cook et Joe Biden – incarnent cette tendance de fond. En 2011, le premier, alors responsable de fabrication et… de la supply chain (« chaîne d’approvisionnement ») d’Apple se voit confier les rênes de la firme à la pomme. Un signal fort. Dix ans plus tard, en 2021, l’ordonnance « on Americas’ supply chain » est l’une des premières mesures du président américain Joe Biden. L’objectif est double : sécurité – dont la durabilité fait partie – et compétitivité des chaînes d’approvisionnement.

Dans son édition 2023 sur l’indice de performance logistique, la France pointe au 13e rang, loin de notre voisin – et rival économique – allemand, qui se positionne en quatrième place. Comment progresser dans ce classement international de référence ? La Banque mondiale relève une tendance forte. Dans les pays à revenus élevés, la demande en faveur des chaînes de logistiques « vertes » augmente. Pour ce type d’exportations, 75 % des expéditeurs de marchandises privilégient des options respectueuses de l’environnement ! Rendre plus durable sa chaîne d’approvisionnement présente donc un avantage compétitif, source de croissance et de développement pour son entreprise.

Les schémas directeurs sont un des outils disponibles pour réaliser les ambitions de l’entreprise. Ils sont le lien entre la vision à long terme et les programmes de transformation à moyen terme. Dans un environnement définitivement « VUCA », l’incertitude nécessite d’être agile jusque dans la définition de sa stratégie supply chain.

En tant que cabinet de conseil, nous accompagnons de nombreuses entreprises dans la réflexion et la définition de leurs schémas directeurs. Nous les aidons à faire de cette vision une réalité, en engageant souvent de nombreuses transformations.

Basé sur nos expériences et nos références, ce guide adameo présente tout d’abord les enjeux auxquels doit répondre un schéma directeur Supply Chain. Il propose ensuite une méthodologie à suivre, avant de détailler des exemples concrets par des cas clients et des témoignages d’entreprises de divers secteurs d’activités ayant réalisé cet exercice avec succès.

Ce qu'il faut retenir

La logistique verte, également connue sous le nom de logistique durable ou éco-logistique, est une approche de gestion de la chaîne d'approvisionnement qui vise à minimiser l'impact environnemental tout en assurant l'efficacité et la rentabilité des opérations logistiques. Elle s'efforce de réduire la consommation de ressources naturelles, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et les déchets associés aux activités logistiques.

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