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Hela Atmani : quand on a un objectif, il faut oser y aller !

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Penser qu’on peut avoir un impact positif sur la vie de collaborateurs en les aidant à être plus visibles et heureux me donne envie d’aller plus loin.

Portrait d’Hela Atmani

Portrait d’Hela Atmani, fondatrice d’Expanders et PALM.ai

Tu es restée six ans chez EY dans les équipes Consulting après un premier passage en cabinet de conseil et un diplôme d’ingénieur. Pourrais-tu nous en dire plus sur ton parcours chez EY ?

Je suis arrivée chez EY en octobre 2011. À l’époque, j’étais consultante dans un autre cabinet sur des sujets de revue des processus et ai été contactée par un cabinet de chasse pour intégrer EY. J’ai eu un très bon feeling avec les Associés lors des entretiens, ce qui m’a donné envie de rejoindre le cabinet. J’étais également motivée par la promesse de diversité dans les missions réalisées, mais aussi la possibilité de travailler sur des projets internationaux avec une dimension multiculturelle.

J’ai commencé chez EY en tant que Senior dans une équipe qui était en train de monter l’offre Business Process Management. J’ai très rapidement pris mes repères et travaillé sur des sujets allant au-delà de cette offre. L’Associé en charge de cette offre m’a fait confiance en me donnant beaucoup de responsabilités sur son développement lorsque les personnes plus seniors sont parties. J’avais moins de 30 ans et beaucoup d’énergie et d’envie. Développer l’offre, trouver les équipes, convaincre les associés d’en parler à leurs clients et trouver les clients m’a donné le goût de l’entrepreneuriat. C’était un beau défi.

J’ai également rejoint un programme de Managers à haut potentiel qui m’a beaucoup enrichie. Au-delà des compétences techniques, il y avait une vraie ambition de développement personnel. Ce programme m’a permis de réfléchir sur mes motivations, mes croyances limitantes, mes forces.  J’y ai aussi fait des rencontres magnifiques. Ce programme m’a donné encore plus envie d’entreprendre, et surtout le courage d’y aller !

Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ton expérience EY, que ce soit une personne, une mission ou dans la culture EY ?

Dominique Pageaud a été mon mentor, tout comme un grand nombre de personnes qui m’ont inspirée et m’ont fait le cadeau de partager leurs parcours, leurs réussites et leurs échecs.

Dans le cadre du développement de l’offre de service sur laquelle je travaillais, j’ai eu l’opportunité de participer à un certain nombre de projets à l’international. J’ai notamment formé des collègues aux États-Unis, en Russie et en Europe et travaillé pour des clients partout dans le monde. Ces missions et ces rencontres ont été d’une richesse incroyable d’un point de vue personnel et professionnel. Cela m’a fait beaucoup grandir. J’ai d’ailleurs gardé contact avec un grand nombre de personnes.

Je garde aussi en mémoire l’encouragement de l’initiative. À partir du moment où tu as envie de parler à quelqu’un, de mener une action ou de participer à des projets internes transversaux, tu es toujours bien accueilli. On m’a donné les moyens de progresser assez vite.

Pourrais-tu nous partager l'histoire derrière la création de tes start-up et ce qui t’a motivée à te lancer dans l’entrepreneuriat ?

J’étais très bien chez EY, mais j’avais envie de sortir de ma zone de confort et de me lancer un nouveau défi. J’avais deux enfants. Mon fils venait de naître, mais mon envie d’entreprendre était très forte et j’étais convaincue qu’il fallait y aller car il n’y a jamais de « bon moment ».

Quand j’étais chez EY, je travaillais pour des clients qui avaient beaucoup d’enjeux opérationnels, l’un d’eux revenant fréquemment. Il s’agissait d’identifier les compétences des collaborateurs dans chaque équipe, notamment à la suite d’acquisitions, afin de rendre la nouvelle organisation la plus performante possible. C’est ce que j’ai proposé avec Expanders en juin 2018, en mettant en relation des entreprises avec des experts sur ces sujets pour un accompagnement très ponctuel.

À l’époque, j’échangeais beaucoup avec les Directions des Ressources Humaines qui manquaient d’outils pour évaluer les compétences en interne. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de Palm dès 2018. J’ai alors travaillé sur l’utilisation et le développement de cette plateforme en marque blanche tout en vendant des missions via Expanders pour financer Palm.

Au-delà du temps de développement je pense que le marché n’était pas prêt à l’époque pour un tel outil basé sur l’Intelligence Artificielle.

Palm a été lancée sur le marché en septembre 2021. Aujourd’hui, plus de 60 000 collaborateurs utilisent notre solution dans des entreprises ou organisations publiques de toute taille et de tous secteurs. Nous sommes basés à Station F et avons levé des fonds en fin d’année dernière. Je travaille avec une équipe de 12 personnes, chiffre qui va doubler d’ici 12 mois. Notre ambition est d’accompagner plus de 550 entreprises d’ici 2025 et d’être le leader en gestion de compétences grâce à l’IA.  Notre solution est très avancée sur le marché français et européen. L’enjeu consiste aujourd’hui à la faire évoluer en fonction des usages et attentes clients et à anticiper les problématiques de demain.

Je suis particulièrement fière de la croissance de l’entreprise : Palm fait partie du classement Vivatech #TOP 30 most promising women-led startups ! ; ainsi que des indicateurs clés que nous présentons aux clients. Aujourd’hui, nous aidons les entreprises à gagner du temps (entre 30 et 50 jours homme/an) et à réduire leur turnover de 30%, ce qui n’est pas négligeable dans un contexte de guerre des talents.

Quelle culture as-tu cherché à développer au sein de tes start-up, et comment cela a-t-il contribué à leur croissance ?

Les deux drivers suivants sont pour moi primordiaux : la performance opérationnelle et l’orientation business. Chacune de nos actions doit pouvoir apporter de la valeur à la fois à l’entreprise et au client. Nous sommes, depuis la conception de l’outil, à l’écoute des clients et de leurs retours sur l’utilisation du produit pour l’adapter en permanence.

Par ailleurs, je suis convaincue que la diversité et l’inclusion sont source de performance et de richesse. J’y suis particulièrement attentive lors des recrutements.

En quoi ton passage chez EY influence-t-il ton approche en tant que dirigeante de start-up ?

Toutes mes compétences développées chez EY me servent au quotidien. Toutefois, si je devais en retenir une, ce serait l’écoute du client. Notre outil vient transformer l’entreprise et fait bouger les lignes. On est donc sur un cycle de vente long. Je fais de la vente consultative qui repose sur l’écoute du client pour bien comprendre ses enjeux et problématiques.

Tu es membre du collectif SISTA Entrepreneures et du Hub France IA. Quel rôle jouent ces écosystèmes sur le marché et dans le développement de ton entreprise ?

En France, et plus largement en Europe, peu de femmes sont entrepreneures. En 2022, les équipes exclusivement féminines concentrent uniquement 7% des levées de fonds, et 2% des financements et les équipes mixtes seulement 12% des levées de fonds*. Rejoindre le réseau SISTA me permet de donner de la visibilité au réseau, de contribuer à l’entraide entre paires, d’avoir des rôles modèles et d’être un modèle pour d’autres femmes. C’est une cause qui m’est chère.

Quant à Hub France IA, c’est une association qui vise à fédérer les acteurs de l’écosystème IA. Il agit pour une IA appliquée et souveraine au service de projets opérationnels. Je suis particulièrement vigilante à la création d’une IA de confiance dans un modèle européen centré sur l’éthique.

On dit souvent qu’il n’y a pas ou plus de frontière entre le personnel et le professionnel. Comment gères-tu cet équilibre ?

Le point d’équilibre est propre à chacun, mais je pense que c’est un challenge pour beaucoup. Pour moi, trouver l’équilibre repose sur la définition de règles claires qui me permettent d’être alignée avec mes besoins. Ce n’est pas forcément le nombre d’heures passée à travailler qui compte.

J’ai défini des règles qui sont connues et partagées avec ma famille et mon entourage. J’ai besoin de passer du temps à développer mon entreprise et mon réseau, et j’y prends beaucoup de plaisir. Mes enfants le savent et le comprennent. Je réserve le week-end pour ma famille et mes amis, sauf en cas d’urgence. Je ne culpabilise pas car la culpabilité empêche de profiter et d’avancer.

Quel conseil donnerais-tu à des consultants qui envisagent de fonder leur entreprise ?

En 2022, lors d’un événement à Station F, j’ai croisé Xavier Niel, que j’ai interpellé. Je voulais vraiment qu’il investisse dans Palm. Le soir je l’ai contacté par mail et lui ai présenté mon projet tout en lui rappelant sa propre citation « Il faut viser grand, au pire ça marche ». Et il a investi !

Quand on a un objectif, il faut y aller et ne pas se poser trop de questions. Il faut oser, être résilient et faire les choses avec sincérité, authenticité.

De quoi es-tu la plus fière aujourd’hui ?

Je suis arrivée en France quand j’avais 20 ans, je me suis adaptée, j’ai pris des risques et je suis fière du chemin parcouru.

Je suis aussi fière d’avoir créé mon entreprise, d’être allée au bout. Il y a bien sûr encore beaucoup de chemin à parcourir, mais partir sur une idée, s’entourer, avoir des associés, des investisseurs, des clients et penser qu’on peut avoir un impact positif sur la vie de collaborateurs en les valorisant, en les aidant à être plus visibles, plus heureux me donne envie d’aller plus loin.

*Source : baromètre SISTA x BCG 2023

Ce qu'il faut retenir

Hela a passé 6 ans dans l’équipe Business Process Management d’EY, période au cours de laquelle elle a contribué à structurer et développer l’offre de service du même nom. Elle a créé sa première entreprise en 2018 tout en préparant le lancement de sa start up Palm proposant un outil d’évaluation des collaborateurs basé sur l’IA. Hela croit fermement en l’importance des réseaux – notamment SISTA, HUB France IA dont elle fait partie- mais aussi de la diversité des équipes pour une plus grande richesse et davantage de performance.

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