Maximiser les chances de succès d’une croissance externe à l’international

Les ETI françaises ont affiché un montant global des investissements au 3e trimestre 2024 au plus bas enregistré sur les trois dernières années*

Preuve que le niveau de confiance des dirigeants français commence à montrer des signes d’érosion dans un contexte politico-économique incertain.

Cependant, assises sur une vision souvent plus long-terme, les entreprises familiales conservent des ambitions d’expansion à l’international.

Dans ce cadre, les éléments essentiels d’une croissance externe réussie méritent d’être rappelés, en mettant l’accent sur les particularités que présente un contexte international. Elle suppose une réflexion sur la stratégie globale de l’entreprise ainsi qu’une maîtrise fine du processus de la marque d’intention à la phase d’intégration.

Maximiser les chances de succès en amont de l’opération

1. Compréhension de la structuration de l’opération : acquisition globale / carve-out et rachat d’actifs / rachat de société.
2. Appréhension de l’intensité concurrentielle : étendue et nature des contreparties potentiellement concurrentes sur l’opération.
3. Anticipation des risques et des synergies/opportunités : identifier les risques le plus en amont afin d’être le plus réactif possible au cours du processus.

Les spécificités d'une acquisition à l'international

Les acquisitions à l'international présentent des défis uniques qui nécessitent une attention particulière. Voici quelques points clés à considérer :

1. Gestion des différences culturelles : les différences culturelles peuvent avoir un impact significatif sur le succès d'une acquisition. Il est essentiel de comprendre et de respecter les pratiques commerciales locales, les normes culturelles, et les attentes des employés et des clients.
2. Conformité réglementaire : les acquisitions internationales doivent se conformer aux réglementations locales et internationales. Cela inclut les lois antitrust, les contrôles des investissements étrangers (FDI), et les réglementations spécifiques à chaque pays. Par exemple, en France, les investissements étrangers dans certains secteurs sensibles nécessitent une autorisation préalable.
3. Risques de change : les fluctuations des taux de change peuvent affecter la valeur de la transaction et les performances financières post-acquisition. Il est important de mettre en place des stratégies de couverture pour gérer ces risques.
4. Financement de l'acquisition : le financement d'une acquisition internationale peut nécessiter des structures de financement complexes, incluant des prêts en devises étrangères et des garanties locales. En outre, certaines réglementations spécifiques sont susceptibles de limiter ou entraver les flux financiers remontant vers la maison-mère. 
5. Due diligence approfondie : la due diligence pour une acquisition internationale doit être exhaustive et inclure des aspects juridiques, fiscaux, financiers, opérationnels, et culturels spécifiques au pays cible. Il s'agira également d'identifier les managers clés de la cible pour s'assurer de leur maintien dans les effectifs, le cas échéant dans le cadre d'un retention plan et pérenniser la poursuite d'activité.
   Dans certaines régions, il est également recommandé d'opérer une analyse d'honorabilité du partenaire et/ou de la cible et d'identifer les éventuels écueils politiques locaux. 
6. Intégration post-acquisition : l'intégration des opérations, des systèmes et des cultures d'entreprise peut être plus complexe dans le cadre d'une acquisition internationale. Une planification minutieuse et une communication efficace sont essentielles pour assurer une transition en douceur.

* Note de conjoncture sur l’emploi et l’investissement dans les ETI, 3^ème trimestre 2024, METI