Communiqué de presse
31 mai 2022 

Baromètre EY de l’Attractivité de la France 2022 : Nouveau monde, nouvelles armes

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Malgré un contexte mondial économique et géopolitique incertain, la France reste la 1re destination des investissements directs étrangers en Europe. Avec 1 222 projets annoncés en 2021 (+24 % vs. 2020), la France creuse l’écart avec ses rivaux historiques, le Royaume-Uni (993 projets, +2 %) et l’Allemagne (841 projets, -10 %).


La France reste le pays le plus attractif en Europe en 2021

  • En 2021, les investisseurs étrangers ont fait leur retour en Europe : 5 877 implantations et extensions ont été annoncées dans 44 pays (+5 % vs. 2020).  Toutefois, les dégâts de la crise sanitaire n’ont pas été effacés (-12 % par rapport au niveau record de 2017).
  • Avec 1 222 implantations ou extensions annoncées, la France conserve la 1re  place européenne en 2021, devant le Royaume-Uni (993) et l’Allemagne (841),  et ce pour la 3e année consécutive.
  •  La croissance 2020-2021 est importante (+24 %) et plus forte que chez nos concurrents, et ce pour plusieurs raisons : un rebond « post pandémie », la crise sanitaire ayant plus touché la France que ses concurrents en 2020, mais aussi à l’effet des réformes économiques sur la confiance des dirigeants, ainsi qu’à l’impact du Brexit au Royaume-Uni et du plein emploi en Allemagne.
  • L’analyse de la valeur des investissements indique néanmoins que la création d’emplois est plus faible en France (38 emplois par projet) qu’au Royaume- Uni (68) et en Allemagne (45), ce qui soulève des questions sur le temps des procédures, ce qui reste de notre image « sociale » ou encore la disponibilité du foncier pour de très grands projets.

Les investisseurs étrangers réveillent notre industrie, dans tous les territoires

  • Les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire (automobile, aéronautique, chimie, plasturgie, construction, etc.) retrouvent un niveau proche de celui de 2019 tandis que les secteurs tertiaires souffrent des interrogations que pose le travail à distance sur le besoin en nouvelles surfaces de bureau.
  • Avec la reconfiguration des supply chains et l’explosion du e-commerce, la France enregistre une forte augmentation des projets industriels et logistiques (respectivement +18 % et +37 % par rapport à leur niveau de 2019).
  • Le mouvement de relocalisation se confirme : afin de mieux contrôler leurs approvisionnements, 56 % des dirigeants confirment leur volonté de rapatrier à  court ou moyen terme une partie de leurs activités industrielles en France et de les régionaliser en Europe. Cette volonté est encore montée d’un cran depuis le début de la guerre en Ukraine.
  • En 2021, près d’un projet industriel sur deux a été réalisé dans les territoires de moins de 50 000 habitants. Et les implantations ou extensions dans ces territoires sont à 72 % des projets industriels.
  • Au classement des régions les plus attractives, l’Île-de-France conserve la tête avec 291 projets, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes (146) et le Grand Est (109), mais on observe de très fortes progressions dans toutes les autres régions.

Malgré la crise ukrainienne et son impact sur les investissements de 2022, les dirigeants restent confiants… et exigeants

  • Selon l’enquête menée en mars et avril 2022 auprès de 203 dirigeants, la volonté d’investir en France reste forte : 56 % d’entre eux ont l’intention d’établir ou d’étendre leurs opérations en France cette année vs. 44 % en 2021.
  • Mais la guerre en Ukraine inquiète les dirigeants : ainsi, 79 % des entreprises interrogées avant le 1er mars prévoyaient d’investir dans l’Hexagone l’année prochaine et celles qui ont été questionnées après le 15 mars n’étaient plus que 44 % dans ce cas.
  • Les perspectives à moyen terme restent encourageantes malgré la crise géopolitique et économique : 63 % des dirigeants estiment que la France et l’Europe vont améliorer leur attractivité d’ici 3 ans.
  • Pour les dirigeants, l’attractivité de la France a donc progressé et résisté à la pandémie, mais ils soulignent 5 priorités pour 2025 :

Innovation

  • Pour 49 % des dirigeants, la France doit intensifier ses investissements dans la R&D et l’enseignement supérieur. Elle doit aussi renforcer sa capacité à créer et développer des écosystèmes permettant l’émergence de nouvelles technologies.

Fiscalité

  • Prolonger les efforts de compétitivité fiscale est la 2e attente exprimée par les dirigeants (36 %). Ils sont 44 % à plaider notamment pour un renforcement du crédit d’impôt recherche (CIR).

Made in France

  • Améliorer la qualité et la valeur ajoutée du « Made in France » est la troisième priorité formulée par les dirigeants (32 %). À cette condition, et en intensifiant également son soutien aux PME-ETI (16 %), la France pourra espérer résorber son déficit industriel et son commerce extérieur.

Compétences

  • La disponibilité de compétences (28 %) reste un facteur stratégique de notre attractivité. La France doit donc s’atteler à alléger les difficultés de recrutement et à former des profils plus technologiques, managériaux et internationaux.

Environnement

  • 9 dirigeants sur 10 affirment que leurs décisions de localisation seront influencées par la réglementation relative à la transition écologique (recyclage, protection de la biodiversité, normes de construction, etc.) et attendent que les acteurs publics veillent aux équilibres entre incitation et réglementation.

Eric fourel

Malgré le contexte géopolitique et économique, la France conserve la première place européenne pour la 3e année consécutive, et ce avec une dynamique de croissance remarquable. Pour garder ce pouvoir d’attraction, la France doit rester compétitive et ne pas se laisser dicter son futur. Elle doit être plus forte, rendre l’Europe plus forte et donc poursuivre ses efforts : diminuer la pression fiscale et le coût du travail toujours, moderniser son industrie, stimuler l’innovation et la R&D, favoriser la montée en gamme des compétences, mais aussi accélérer la transition écologique au bénéfice de tous.

Eric Fourel
Country Manager, France



Marc lhermitte

Dans toutes les entreprises internationales, de profondes transformations sont à l’œuvre. D’une part, les dirigeants tirent les leçons de la crise sanitaire qui a mis en exergue des dépendances d’approvisionnement et entraîné un mouvement de relocalisation vers l’Europe… et la France. D’autre part, l’impact considérable du travail à distance bouleverse la géographie des services et l’attractivité des territoires. Enfin, la situation géopolitique et ses conséquences économiques mettent encore plus l’accent sur les questions de souveraineté technologique et énergétique, mais aussi sur la maîtrise de l’inflation et de ses conséquences sociales.

Marc Lhermitte
Associé EY Consulting, Secteur Public, Immobilier - Responsable du programme Attractivité, France

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