Les TPE, qui représentent plus de 90 % des défaillances en nombre, se sont montrées particulièrement vulnérables. Confrontées à des pressions financières accrues, et contraintes de trouver des relais aux PGE, elles doivent faire face à des difficultés d’accès au crédit.
La part des PME-ETI dans les dépôts de bilan en 2023 a également augmenté significativement par rapport aux exercices précédents.
D’un point de vue sectoriel, c’est la construction (et notamment la promotion immobilière), la distribution et les services qui sont les secteurs ayant enregistré le plus d’insolvabilités en 2023.
En 2024, la tendance des défaillances d’entreprises restera élevée en France avec un niveau attendu légèrement supérieur à celui de 2023, à 60 500 défaillances.
La conjonction de plusieurs facteurs continue en effet de peser sur l’avenir : malgré une certaine détente en 2023, de nouvelles hausses du prix des matières premières sont à prévoir en 2024, notamment celles du plastique, des produits chimiques et des métaux. L’inflation salariale a également été importante cette année avec une augmentation moyenne de 4,5 % selon l’INSEE. Elle pourrait se poursuivre, en particulier dans les métiers en tension.
Comme évoqué, il faudra également compter avec le remboursement des PGE, mais aussi celui des échéances des dettes historiques, dont LBO et Euro PP, et anticiper un refinancement à un coût plus élevé du fait de la montée des taux d’intérêt.
À l’international, le contexte politique, notamment au travers des élections présidentielles dans de nombreux pays (USA, Taiwan, Inde, Russie...), introduit un élément d’incertitude significatif. En Europe de l’Est, le conflit en Ukraine se poursuit. Les sanctions, les ajustements des politiques économiques, des réglementations et des taxes entraîneront probablement des répercussions sur la stabilité des entreprises.
L’évolution de l’inflation et les réponses des banques centrales à travers le monde seront scrutées de près, et l’année 2024 devrait constater une inflexion notable.
Pour toutes ces raisons, les dirigeants doivent anticiper leurs besoins de financement et engager leurs discussions avec leurs partenaires financiers le plus tôt possible, sur la base d’un business plan robuste intégrant notamment tous les leviers opérationnels permettant d’optimiser leur rentabilité et leur trésorerie.
TOP 10 des défaillances 2023
Les principales entrées en procédures collectives sont reprises dans le tableau ci-dessous.