Paramètres des grands modèles de langages (LLM) et émissions de carbone : la croissance des paramètres des LLM de 100 millions à 500 milliards reflète la complexité croissante et les exigences computationnelles de ces modèles. Le graphique des émissions de carbone montre des émissions substantielles en équivalent CO2 pour l’entraînement de divers grands modèles de langages. Source: Stanford AI Index Report, 2024.
Les recherches sur les moyens de rendre la chaîne d’approvisionnement de l’IA plus respectueuse de l’environnement sont en cours. Les stratégies pour relever les défis environnementaux pourraient inclure l’optimisation de l’efficacité énergétique des systèmes d’IA, l’utilisation de sources d’énergie renouvelable pour l’alimentation et le développement de technologies de refroidissement plus économes en eau pour les centres de données. À titre d’exemple, le déploiement de grands modèles d’IA sur les équipements de périphéries comme les smartphones, les haut-parleurs intelligents et les appareils portables offre une alternative plus durable et plus populaire. Les appareils de périphérie, limités par une puissance de calcul moindre, ne peuvent pas exécuter de grands modèles avec des milliards de paramètres. Cette limitation réduit à la fois le coût des opérations et l’énergie utilisée pour les transferts de données dans le cloud computing. Ainsi, les modèles exploités sur des appareils de bord sont souvent beaucoup plus économes en énergie que ceux sur des systèmes cloud, réduisant considérablement leur impact environnemental.
En dehors de la formation, il existe d’autres préoccupations associées à la GenAI du point de vue de l ’utilisateur final concernant les coûts environnementaux de l’utilisation et de l’exploitation continues de tels outils. Par exemple, la génération d’images est plus énergivore et plus intensive en carbone que la génération de texte, et les grands modèles de langage généralistes également plus énergivores que les petits modèles de langage conçus pour des tâches spécifiques.
À l’intersection de l’'IA et de la durabilité, la recherche en continu, associée à un regard accru sur quand, pourquoi et comment les organisations utilisent la GenAI, sera de plus en plus importante pour permettre un écosystème d’IA durable. Dans la section suivante, nous considérons les cadres législatifs pouvant permettre de résoudre le paradoxe de la durabilité de l’IA.
Soutenir la durabilité – législation en place
Pour comprendre la double nature de l’IA, il est important d’examiner comment le développement et l’utilisation de l’IA s’alignent avec les efforts de durabilité plus larges. Quelles sont les actions opérationnelles et les réglementations disponibles pour guider la durabilité et l'application des technologies d’IA ? Comment les gouvernements et les institutions mondiales peuvent-ils confirmer que les systèmes d’IA contribuent positivement aux ODD ?
Pour commencer, considérons la directive CSRD fixée par la Commission Européenne. La CSRD, qui est effective à partir du 5 janvier 2023, élargit le champ du reporting environnemental et social. À partir de 2024, un plus grand nombre d’entreprises, y compris des entreprises non européennes réalisant plus de 150 millions d’euros dans l’UE, doivent se conformer aux standards européens de reporting de durabilité (ESRS).
Pour aider les entreprises dans leur reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG), plusieurs cadres ont été développés. Par exemple, le Carbon Disclosure Project (CDP) aide les entreprises à partager des données environnementales, couvrant la gestion des risques, les objectifs environnementaux et la planification stratégique. De même, le Global Reporting Initiative (GRI) offre un cadre standardisé pour le reporting sur un large éventail de questions ESG (par exemple, les émissions de gaz à effet de serre, les pratiques de travail, les droits de l’homme et l'impact communautaire), ce qui améliore la transparence et les pratiques de gestion à l’échelle mondiale.