Quelle mobilité après deux ans de crise ?

Alors que la mobilité a été réduite pendant la pandémie, et que se pose avec toujours plus d’acuité la question de l’adaptation au réchauffement climatique, EY a lancé une enquête en Mars 2022 sur les habitudes de déplacement des consommateurs. Nous partageons ici les principales conclusions de l’enquête 2022 basées sur les points de vue de 13 000 consommateurs dans 18 pays. Les graphiques présentés ici sont extraits de l’EY Mobility Consumer Index (MCI) 2022.

Les consommateurs se déplacent moins qu'avant, mais leur préférence va à l’achat de voitures électriques.

• 52 % des acheteurs envisagent d’acquérir une voiture électrique (x3 depuis 2020)

Une tendance qui laisse présager un boom des achats de voitures dans les 12 prochains mois

Pensez-vous acheter une voiture, si oui une neuve, d’occasion ?

A horizon de temps réduit : pensez-vous acheter une voiture dans les 12 prochains mois ?

Avis d’expert, Aymeric de la Morandière, Associé, Audit, Industrie, Automobile, Transports, Responsable du programme Alumni, France

Depuis le début de la pandémie, le secteur de la mobilité a été confronté à une question principale : parmi les changements observés dans les habitudes de déplacement, quels sont ceux qui seront temporaires, quels sont ceux qui seront permanents ?

S’il reste encore beaucoup d'incertitudes, de grandes tendances commencent à émerger. D’abord, le travail hybride et à domicile s'est ancré dans les habitudes de milliers de personnes dans le monde, modifiant subtilement l’équilibre des déplacements quotidiens. Les modes de vie numériques se sont imposés beaucoup plus largement et ont eu pour effet de modérer également les déplacements non professionnels. C’est un fait, les personnes se déplacent moins qu’avant. Cependant la voiture reste le mode de transport privilégié par la plupart des répondants. 63 % d’entre eux envisagent même d’acquérir une nouvelle voiture dans les 12 prochains mois, dont 52 % une électrique. C’est un tournant pour le marché automobile. Tous ces signaux plaident pour une demande très forte dans les prochains mois.

Du côté de l’offre, la fabrication et la livraison de ces véhicules risquent d’être plus délicates. Les chaînes d'approvisionnement mondiales qui avaient déjà été touchées par des retards et des pénuries, en particulier sur le marché des semi-conducteurs, sont maintenant bousculées par les retombées géopolitiques de la guerre en Ukraine. Le défi le plus difficile pour les équipementiers et les concessionnaires sera donc de fournir suffisamment de voitures pour répondre à cette demande croissante.