Aquelques jours des prochaines élections législatives, l’effervescence est de mise. Quelles en seront les conséquences économiques, financières, sociales et sociétales ? Le champ des possibles est vaste. Très vaste.
Seule certitude que nous ayons ou presque, l’attractivité de l’économie française est concernée. Elle s’inscrit définitivement dans le temps long, portée par une vision cohérente. Les investisseurs étrangers - qui sont des vecteurs avérés de l’emploi, de l’innovation et de l’export - n’aiment rien moins que l’instabilité, les changements de cap radicaux, les tensions sociales et politiques.
Il y a une dizaine d’années, la France était à la limite du déclassement par rapport à l’Allemagne et au Royaume-Uni. En adoptant une stratégie économique et fiscale plus cohérente, en consolidant ses atouts et en tentant de corriger ses faiblesses, la France a su retrouver la confiance des investisseurs au point de parvenir à dépasser ses concurrents.
Pour la cinquième année de rang, en témoignent les résultats du premier volet du Baromètre EY de la France 2024 publiés le 2 mai dernier, l’Hexagone a conservé en 2023 sa première place au classement européen de l’attractivité.
Toutefois, si ses résultats étaient essentiellement positifs, ils n’étaient pas sans nuances. Tant reste à faire pour développer l’emploi, améliorer nos recettes fiscales, peser dans la bataille technologique et industrielle.
Certes, les fondamentaux de la France sont solides. La deuxième économie européenne, des infrastructures enviées et des compétences reconnues se sont mises au service d’une mue « pro-business » qui s’est accélérée en 2017. Certes, les dirigeants internationaux sont optimistes sur les perspectives de la France à trois ans. Ces atouts et cette confiance retrouvés ont nourri les annonces formulées lors du sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles.
Mais ces résultats restent fragiles. Certaines de nos vulnérabilités sont structurelles comme le déficit de compétitivité que les réformes ont partiellement résorbé, un climat social volatil ou une complexité administrative que nous n’arrivons que trop lentement à simplifier.
D’autres sont plus conjoncturelles, en lien avec les défis de souveraineté dans des domaines tels que les technologies quantiques et l’intelligence artificielle, l’alimentation et la santé, la défense et, bien entendu, l’énergie. La pandémie puis la guerre en Ukraine ont bouleversé les modèles d’affaires et d’action publique qui jusqu’ici prévalaient.
S’il s’agissait « seulement » de trouver, seuls et sans contrainte financière ou politique, les solutions pour stimuler la croissance, résorber le chômage, réduire le déficit commercial et rétablir les comptes de la nation. La vie serait tellement plus simple… Il semble évident que c’est ensemble, plus que jamais, que nous devrons relever ces défis monumentaux. Au sein de l’Hexagone, en unissant les forces et volontés d’entrepreneurs, dirigeants publics, syndicaux ou associatifs, salariés et citoyens. Et pour peser dans une économie mondiale ouverte et fragmentée, il faudra retrouver une cohésion avec nos partenaires européens, en dépassant les frontières de nos intérêts nationaux.
Pour y arriver, continuer à attirer du monde entier des talents, des capitaux, des technologies est essentiel. Reste à trouver la méthode.
Si les résultats du Baromètre EY soulignent les efforts entrepris, ils disent aussi clairement l’obligation de les poursuivre afin que la France d’aujourd’hui soit plus armée demain.
Parce que les dirigeants nous disent que ce futur est possible et que l’urgence est de mise, parce que les défis n’ont jamais été aussi nombreux, parce que les ruptures ne se sont jamais enchainées aussi vite, nous avons voulu aller un cran plus loin cette année, en dépassant les sondages.
Comment ? En interrogeant directement non seulement les experts d’EY, mais également toutes les parties prenantes de notre écosystème économique et social : des dirigeants d’entreprises, que celles-ci soient tricolores ou étrangères, start-up, PME, ETI ou grands groupes. Mais aussi des économistes, des investisseurs, des partenaires sociaux, des responsables de think tank, des chercheurs, des parlementaires, des leaders politiques, des acteurs du monde de la culture, du tourisme, du sport, personnalités de la société civile ...
Avec raison et souvent avec passion, tous ou presque ont répondu à l’invitation d’EY, animateur depuis plus de vingt ans du débat constructif et exigeant entre les forces vives et les acteurs publics. Leur engagement nous honore.
Tous ou presque ont accepté de répondre à la question suivante, simple et directe : quel est votre rêve pour la France de 2030 ?
La variété des réponses et des solutions proposées ne manquera pas d’étonner. Ces « états généraux » de l’attractivité fourmillent de mesures parfois claires et rapides à mettre en place, parfois renvoyant à de profondes réformes. Elles nous ont semblé toutes de nature à permettre à la France de 2024 de rester attractive et donc performante en 2030. Elles donnent toutes des clés économiques, diplomatiques, environnementales et sociétales, afin de nous amener à mieux comprendre le monde, mieux produire, mieux vivre comme nous y invite les principes du plan « France 2030 ».
Puisse cet exercice être utile et éclairer les débats en cours.
Bienvenue dans le monde de demain.