Placer l’humain@centre : une démarche essentielle à une transformation ESG réussie

Auteur : Robert Alexander, associé, Services consultatifs, Gens

Les gens s’épanouissent lorsque les cadres en matière d’environnement, de responsabilité sociale et de gouvernance (ESG) placent l’humain au cœur des stratégies. Voilà un principe qui devrait inspirer toute transformation ESG.

Les gens s’épanouissent lorsque les cadres en matière d’environnement, de responsabilité sociale et de gouvernance (ESG) placent l’humain au cœur des stratégies. Ce principe fondamental devrait diriger toute transformation ESG en 2023 et par la suite. 

De « responsabilité sociale » à « développement durable », les mots et expressions employés de façon interchangeable pour parler des enjeux ESG sont légion. Lorsqu’on présente les questions ESG sous forme de jalons et de mesures, ce sont surtout les statistiques environnementales et les normes réglementaires qui font les manchettes. Fondamentalement, un cadre ESG consiste cependant à donner à l’humain les meilleures chances de s’épanouir au travail, à la maison et dans la société

Voilà pourquoi l’importance du volet « S » d’un cadre ESG ne doit jamais être sous‑estimée.

Le fait d’intégrer un volet social robuste à une stratégie ESG – même s’il n’est pas parfaitement défini – peut avoir une incidence transformationnelle sur la valeur à long terme que génère une organisation. En tirant parti du volet social pour placer l’humain au centre de la stratégie ESG, on favorise le développement durable et une bonne gouvernance, et ce volet devient le fil conducteur qui consolide la stratégie. 

Le volet social englobe notamment tout ce qui a trait aux relations, au leadership, à la diversité, à l’équité et à l’inclusion, à des politiques de travail judicieuses, au traitement rigoureux des questions de santé et de sécurité, de même qu’à l’inclusion financière. Même s’il occupe rarement une place prépondérante dans les rapports ESG, le volet « S » est celui où les investissements dans les gens et les comportements se conjuguent, accélérant du même coup les progrès des volets « E » et « G ».

Il ne peut y avoir de véritable réussite au regard des enjeux ESG si on n’accorde pas une attention toute particulière au cœur même de la stratégie, là où les gens convergent pour changer les choses. N’ayez crainte, vos efforts ne passeront pas inaperçus auprès des parties prenantes.

• Près de 85 % des employés affirment qu’il est important – voire très important – pour eux de travailler dans une organisation qui a une incidence positive sur la société.
• À l’échelle mondiale, près de la moitié des consommateurs sont disposés à se tourner vers des entreprises qui servent les intérêts de la société, même si leurs produits ou services sont plus chers.
• Pour leur part, 89 % des investisseurs s’attendent aujourd’hui à des informations sur la performance ESG présentées selon des normes uniformes. En outre, 74 % des investisseurs sont enclins à se départir d’un placement advenant une mauvaise performance ESG. Source : How to center sustainability ambitions around people | EY – Royaume‑Uni

L’accès au capital, le maintien en poste du personnel, la fidélisation de la clientèle et la rentabilité durable sont toutes des questions qui dépendent de la capacité d’une organisation à adopter une vision intégrée des facteurs ESG. Pour réussir, il est essentiel de rehausser le volet social et de placer l’humain au centre de votre cadre ESG. Lorsque les gens occupent une place centrale dans un cadre ESG, leurs interactions et leurs comportements de tous les jours peuvent témoigner de la valeur que l’organisation accorde à ses gens, et de la façon dont elle réalise sa mission et contribue positivement à tous les objectifs ESG. Les employés exercent alors une influence directe sur l’environnement de travail et participent à la création d’une culture axée sur l’intégrité et la responsabilité. Ceci parce que l’organisation leur a fourni les plateformes, les ressources et les possibilités pour le faire.

Pour réussir à adopter une approche centrée sur l’humain en matière de facteurs ESG, de nombreuses organisations devront faire évoluer les mentalités et accorder plus d’importance au volet social de leur approche intégrée des questions ESG. Elles devront envisager le recrutement, la mobilisation et le perfectionnement du personnel sous l’angle ESG et, dans le même ordre d’idées, mettre en place des mesures visant à inciter les employés à adopter des comportements favorables à la réalisation de l’ensemble des objectifs ESG.

En implantant des pratiques sociales durables au sein de votre organisation et de votre effectif, vous ancrez les facteurs ESG dans la culture organisationnelle. Voici à quoi cela pourrait ressembler :

• Programmes de bien‑être – Mise en œuvre de programmes qui aident les employés à vivre heureux et plus sainement, tels que des défis sportifs, des campagnes de promotion de la sécurité psychologique, des cliniques de vaccination et des initiatives de sensibilisation aux enjeux de santé mentale.
• Équité salariale – Respect du principe « à travail égal, salaire égal » dans tous les segments démographiques (sexe, âge, origine culturelle, état civil ou autres).
• Réduction de l’empreinte carbone – Mise en place de mesures incitatives visant à réduire le plus possible les émissions de carbone, par exemple des modèles de travail hybrides, des défis de vélo ou de marche, ou des rabais sur les titres de transport en commun.
• Perfectionnement et actualisation des compétences des employés – Invariablement, les employés classent l’apprentissage parmi les principaux facteurs qui influencent leur satisfaction et leur engagement au travail. Dans un contexte de vieillissement de la main‑d’œuvre, les programmes internes visant le perfectionnement et l’actualisation des compétences des employés actuels peuvent se traduire par une amélioration du taux de rétention et le maintien d’un avantage concurrentiel face à la diminution du bassin de talents.

Tandis que cette transformation prend forme, les organisations continuent d’évoluer dans des environnements où l’adoption de comportements durables devient inéluctable. Comme pour tout changement, cela ne se produira pas du jour au lendemain. La redéfinition de la stratégie, l’accélération de la transformation, le renforcement de la confiance et l’opérationnalisation du développement durable sont des étapes tout aussi importantes les unes que les autres, chacune étant assortie de ses propres considérations, mesures et paramètres d’évaluation nuancés. Il est essentiel de traverser ces étapes en maintenant une vision holistique qui permet de se concentrer sur l’objectif général.

En conclusion? Où que votre organisation en soit dans son parcours ESG, il n’est jamais trop tôt pour placer l’humain@centre et mettre l’accent sur le volet « S » des enjeux ESG. L’important est surtout d’entamer votre transformation sociale dès maintenant.