Comment la mobilité réinventée peut-elle aider les organisations à voir les avantages et non les risques?

Par EY Canada

Organisation de services professionnels multidisciplinaires

Personne-ressource locale

Associée, leader nationale, Fiscalité de la mobilité, Services consultatifs, Gens, EY Canada

Leader nationale, Fiscalité de la mobilité pour le Canada.

13 minutes de lecture 15 mars 2023

Auteurs : Joost Smits, leader, Mobilité internationale des Services consultatifs, Gens d’EY;  
Rachel D’Argenio, leader de marché, Mobilité internationale et leader mondiale, Organismes et sociétés de placement à l’échelle mondiale d’EY;
Maureen Flood, associée, Services consultatifs, Gens d’EY et leader, Mobilité réinventée internationale d’EY

Le sondage sur la mobilité réinventée 2023 d’EY démontre que la mobilité de la main-d’œuvre ne réalise pas toujours son potentiel, compte tenu des risques que pose la course aux talents.

Trois questions que vous devez poser

  • Pourquoi l’expérience des employés est-elle aussi importante que l’exécution de la fonction mobilité afin de dégager la valeur maximale qu’offre la mobilité?
  • De quelle façon la mobilité de la main‑d’œuvre peut‑elle alimenter la croissance au‑delà des frontières des gens et des organisations?
  • De quelle façon les organisations réalisent‑elles toute la valeur stratégique et tactique qu’offrent les programmes de mobilité?

Étant donné les difficultés économiques qui frappent de plein fouet le marché du travail déjà imprévisible, les organisations sont confrontées à un paradoxe à l’égard des talents : trouver un équilibre entre l’absolue nécessité d’investir pour préserver leur bassin mondial de talents et leurs capacités tout en disposant de l’agilité nécessaire pour s’adapter en période d’incertitude. De nouvelles méthodes de travail, au‑delà des frontières et des compétences, ont suscité de plus grandes attentes à l’endroit de la flexibilité de la main‑d’œuvre, de la stratégie en matière de talents et des investissements technologiques, dans un contexte où les enjeux économiques, géopolitiques et sociaux sont de plus en plus complexes.

Pour créer de la valeur durable dans ce contexte, les leaders ont besoin de solutions qui atténuent le risque et maximisent les avantages; en améliorant l’expérience des employés sans égard au lieu de leur affectation et en assurant une prestation des services homogène entre les différentes fonctions afin d’accroître les activités transfrontalières.

Le sondage sur la mobilité réinventée 2023 d’EY révèle que les programmes de mobilité de la main d’œuvre jouent un rôle stratégique et opérationnel considérable dans la course mondiale aux talents. Le sondage présente les points de vue de quelque 1 000 professionnels de la mobilité internationale et employés récemment affectés à un poste à l’étranger, dans six secteurs clés. Les répondants ont reconnu l’influence qu’exercent les programmes de mobilité pour promouvoir la croissance personnelle et professionnelle des employés ainsi que la croissance de la valeur pour les organisations. Toutefois, les conclusions révèlent également que les employeurs font face à un déséquilibre entre la demande des talents et l’offre actuelle des organisations en matière de programme de mobilité. Ce déséquilibre s’observe sous l’angle de la capacité, le nombre de personnes autorisées à participer à cette expérience, et celui des limites imposées par les modèles de mobilité traditionnels, qui ne sont souvent pas conçus en fonction des modalités de travail flexibles et hybrides recherchées par les employés.

La mobilité de la main-d’œuvre actuelle ne réalise pas toujours son potentiel, mais elle peut être réinventée pour y arriver.

Le sondage révèle ce qui suit :

  • 93 % des employés ont le sentiment qu’une affectation internationale peut être une expérience marquante pour eux et leur famille.
  • 92 % des répondants croient que l’alignement de la stratégie de mobilité aux objectifs organisationnels contribue à recruter et à maintenir en poste les meilleurs talents, mais la plupart des répondants sont plutôt en désaccord avec l’énoncé selon lequel les organisations sont bien outillées pour gérer les risques.
  • 90 % des employeurs sont d’avis que l’alignement de leur stratégie de mobilité aux objectifs organisationnels favorise la croissance de leur organisation.
  • 78 % des employeurs considèrent que le rendement sur le capital investi dans leur programme de mobilité est positif, mais les points de vue diffèrent selon les secteurs d’activité.

Dans un contexte où la concurrence mondiale pour attirer les talents est vive et l’épuisement professionnel est fréquent, les organisations ont la possibilité de transformer leurs programmes de mobilité en levier stratégique pour créer de la valeur pour leurs employés et leur entreprise. La segmentation des politiques, la transformation numérique des activités et les modalités de travail flexibles et hybrides peuvent contribuer à créer un nouvel équilibre entre les besoins des talents et ceux des entreprises dans le monde d’aujourd’hui.

Prospérer malgré l’incertitude qui plane sur le marché mondial des talents

La possibilité imminente que la croissance économique demeure anémique à long terme a obligé les organisations à accorder la priorité à leur agilité afin de relever les défis structurels et cycliques auxquels elles font face. Selon les prévisions de l’OCDE, la croissance du PIB mondial serait d’au plus 2,2 % en 2023, en raison de l’incertitude géopolitique et de la forte inflation qui s’ajoutent aux défis que pose l’imprévisibilité constante du marché du travail. L’étude sur le travail réinventé de 2022 d’EY a démontré que dans bien des secteurs les employés ont obtenu davantage de concessions de leurs employeurs pendant la pandémie de COVID‑19, période durant laquelle les organisations devaient conserver leurs capacités et talents essentiels. 

Les perspectives en matière de main-d’œuvre sont assombries en raison du déséquilibre géographique et démographique qui persiste entre la demande et l’offre de main‑d’œuvre mondiales. Bien que certaines régions ou certains secteurs puissent connaître un ralentissement, l’intensification des enjeux géopolitiques fera également en sorte de stimuler la demande d’une plus grande mobilité pour résoudre les problèmes propres à chaque pays.  

  • Description du graphique

    Graphique présentant une diminution du nombre de postes à pourvoir dans les principaux marchés à la fin de 2022, sans toutefois se traduire par une chute marquée des besoins de personnel ni par des mises à pied massives.

Malgré le possible ralentissement de la demande de travailleurs, ou peut‑être en raison de celui‑ci, les organisations devraient voir la rétention des employés comme un moyen de réduire les coûts et le maintien en poste des employés clés comme un impératif organisationnel. La facilité avec laquelle les talents pourront être affectés à des postes en fonction des besoins sera essentielle pour répondre aux besoins locaux. Pour maintenir en poste ces talents, les organisations doivent améliorer de façon significative l’expérience des employés afin de tirer parti des talents au sein de l’organisation et d’accroître les capacités de manière efficace et rentable.

Les professionnels de la mobilité considèrent qu’ils exercent une fonction qui influence de façon stratégique le marché des talents, 88 % des répondants ayant indiqué que la mobilité est une façon de combler la pénurie mondiale de talents et 76 % d’entre eux étant d’avis que la mobilité influence l’ensemble de la stratégie organisationnelle. En raison de l’incertitude persistante, 74 % des employeurs sont d’accord avec le fait que la fonction mobilité est essentielle à la poursuite de leurs activités.

L’étude sur le travail réinventé de 2022 d’EY a révélé que les priorités des employés ont changé au cours des dernières années; ils privilégient plutôt des modalités de travail flexibles, un programme de rémunération globale plus généreux et un meilleur arrimage entre leurs propres valeurs et leurs objectifs de carrière. Les organisations ont dû s’adapter. Les leaders ont senti le besoin de tisser de précieux liens entre les équipes géographiquement dispersées, cherchant à inspirer et à motiver les employés de façon significative. Depuis la fin des dernières périodes de confinement imposées aux organisations et avec la reprise des voyages internationaux, les données montrent que les expériences internationales ont une très grande influence.

La vaste majorité des employés, soit 93 %, voient une affectation internationale comme étant une expérience potentiellement marquante dans leur vie et un facteur déterminant dans la progression de leur carrière. De plus, l’avantage le plus souvent mentionné d’une affectation internationale est qu’elle constitue une expérience marquante.

EY - Principaux avantages tirés des affectations internationales
  • Description du graphique

    Graphique à barres présentant les cinq principaux avantages que les employés ont tirés de leur affectation internationale, soit les trois premiers en ordre d’importance : expérience marquante, contribution au perfectionnement professionnel et acquisition d’une perspective mondiale.

Le travail transfrontalier est une expérience marquante qui constitue à la fois une occasion et un défi pour les organisations qui veulent préserver leur bassin de talents. D’un côté, cela démontre l’influence que jouent les affectations à l’étranger et l’occasion qu’elles représentent de stimuler la croissance personnelle et professionnelle de l’employé.

Toutefois, réinventer la mobilité en se fondant d’abord et avant tout sur les préoccupations physiques et émotionnelles des gens requiert une transformation organisationnelle des processus, de la technologie et des structures. La réussite d’une telle démarche est fortement liée à la prise de conscience des risques qu’elle représente pour l’entreprise et aux émotions que devront traverser les employés, indique une étude d’EY et de l’Université d’Oxford. Les organisations doivent être prêtes à s’adapter à la croissance de leurs employés et à en bénéficier. Cela signifie qu’il faut voir la mobilité comme faisant partie intégrante de toute stratégie globale en matière de talents, et non pas comme une fonction transactionnelle cantonnée dans un silo.

Influence de la mobilité de la main‑d’œuvre sur l’ensemble des fonctions

Les données démontrent qu’il existe un certain tiraillement entre les fonctions stratégiques et opérationnelles quant à la responsabilité des programmes de mobilité, peut‑être en raison de la place qu’occupent ces programmes et de leur influence. En plus grand nombre (42 %), les répondants ont indiqué que la fonction mobilité était entièrement centralisée, souvent sous la responsabilité des ressources humaines. Pourtant, les professionnels de la mobilité doivent collaborer avec de multiples parties prenantes afin d’accomplir leurs tâches quotidiennes, de l’habilitation de la technologie à la conformité en matière d’immigration.

  • Description du graphique

    Graphique à barres présentant les caractéristiques opérationnelles habituelles de la fonction mobilité, soit une fonction centralisée, sous la responsabilité de la gestion des talents ou des ressources humaines et qui collabore avec de nombreuses autres fonctions de l’organisation.

La reconnaissance de tout le potentiel stratégique que peut représenter la mobilité de la main‑d’œuvre est étroitement liée à l’échelon occupé par les professionnels de la mobilité. Beaucoup plus de professionnels de la mobilité seniors considèrent que leur fonction influence la stratégie d’affaires et les activités de leur organisation et sont d’avis qu’une moins grande visibilité auprès des autres fonctions fait en sorte qu’il est difficile de tirer avantage du potentiel de la mobilité pour réaliser les objectifs généraux de l’entreprise. Cet écart entre la valeur stratégique et la valeur opérationnelle de la mobilité est une occasion pour les organisations de mieux articuler leurs priorités en ce qui concerne les talents et le recrutement, la progression de carrière et le perfectionnement des compétences, puisqu’elles se rapportent au travail transfrontalier. Par exemple, la mobilité peut devenir une fonction responsable d’une grande variété de modalités de travail transfrontalier alignées sur la stratégie globale en matière de main‑d’œuvre et les besoins de l’organisation. Elles incluent les affectations à court et à long terme, des modalités de travail hybride et de travail à distance, les déplacements d’affaires et la relocalisation.

EY - Les professionnels de la mobilité plus juniors sont moins susceptibles de reconnaître la valeur stratégique de leur fonction
  • Description du graphique

    Graphique à barres démontrant que les professionnels de la mobilité seniors sont plus susceptibles de voir l’influence stratégique de leur fonction que les employés juniors.

Tout comme il existe des perceptions divergentes à l’égard de la mobilité selon l’échelon occupé par les employés, les réponses ont permis de relever une division nette en fonction des secteurs, peut‑être en raison des types de problèmes sur le plan des talents que chaque secteur tente de régler au moyen de ses programmes de mobilité. Les organisations qui utilisent les programmes de mobilité surtout pour les employés essentiels aux activités seront plus susceptibles de considérer la fonction mobilité comme ayant une orientation plus opérationnelle.

EY - Certains secteurs utilisent la fonction mobilité selon une orientation plus stratégique tandis que d’autres adoptent une orientation plus opérationnelle
  • Description du graphique

    Graphique présentant les secteurs selon qu’ils considèrent la fonction mobilité comme ayant une orientation plus stratégique ou plus opérationnelle. Le secteur de la santé et des sciences de la vie est le seul qui considère la fonction mobilité comme ayant une orientation légèrement plus stratégique. Les secteurs des services financiers, des produits de consommation, des technologies, médias et télécommunications, de la fabrication de pointe et mobilité, et de l’énergie et services publics considèrent tous la fonction mobilité comme ayant une orientation plus opérationnelle.

De plus, les données font ressortir les caractéristiques des employeurs qui constatent un rendement sur le capital investi dans la fonction mobilité et ceux qui sont moins susceptibles d’en tirer un rendement. Les employeurs dont la stratégie globale de gestion des talents était plus stratégiquement intégrée étaient plus susceptibles d’indiquer des retombées positives attribuables à leurs programmes de mobilité.

Employeurs dotés d’une gestion intégrée des talents

Ces employeurs considèrent la mobilité comme une approche pour contrer la pénurie mondiale de talents et affirment qu’ils gagnent la course aux talents pour cette raison. Ils ont élaboré une politique de mobilité hybride, qui définit le travail à distance sur une base temporaire ou permanente, le travail transfrontalier hybride, l’affectation virtuelle et le « travail nomade ». La plupart de ces employeurs mentionnent au moins un certain rendement sur le capital investi dans des programmes de mobilité et prévoient effectuer des investissements substantiels dans des solutions technologiques au cours des cinq prochaines années. Ces organisations sont prêtes à pleinement reconnaître la valeur de la segmentation, habilitée par la technologie, comme un moyen d’offrir des expériences transfrontalières selon les demandes provenant des différents types d’employés. Leur fonction mobilité est plus susceptible de relever des ressources humaines dans le but d’étendre leurs responsabilités au cours des trois prochaines années.

Employeurs – fonction mobilité cloisonnée

Cette minorité d’employeurs a indiqué peu considérer ou ne pas considérer la mobilité dans le cadre de la stratégie mondiale des talents et n’avoir aucune politique de « mobilité hybride » en place. Moins de la moitié de ce groupe constate un rendement du capital investi dans des programmes de mobilité et prévoit investir dans des améliorations technologiques au cours des cinq prochaines années. Pratiquement aucun de ces employeurs ne dispose d’une fonction mobilité qui relève des ressources humaines et celles-ci ont des responsabilités limitées.

L’intégration des fonctions gestion des talents et mobilité a une incidence positive sur le plan de main‑d’œuvre de l’organisation

 

  Programmes intégrés de la gestion des talents et de mobilité Absence de lien entre le programme de gestion des talents et le programme de mobilité
RCI dans un programme de mobilité 91 % des répondants constatent qu’ils tirent un certain rendement ou un rendement adéquat de leur programme de mobilité. Seulement 44 % des employeurs constatent qu’ils tirent un certain rendement ou un rendement adéquat de leur programme de mobilité. Pour 44 % des organisations, la fonction de mobilité relève des ressources humaines. 
Responsable de la fonction mobilité 42 % des répondants s’attendent à étendre la portée des responsabilités. 11 % des fonctions mobilité relèvent des ressources humaines.
Portée de la mobilité pour les trois prochaines années 83 % des répondants prévoient effectuer des investissements de modérés à substantiels dans les solutions technologiques.  Seulement 9 % s’attendent à étendre la portée des responsabilités.
Étendue de la transformation numérique 43 % (en moyenne) des répondants sont passés à des solutions technologiques pour effectuer leurs processus liés à la mobilité. En moyenne, seulement 25 % ont adopté des solutions technologiques pour leurs processus liés à la mobilité.
Investissements dans les solutions technologiques liées à la mobilité au cours des cinq prochaines années 43 % (en moyenne) des répondants sont passés à des solutions technologiques pour effectuer leurs processus liés à la mobilité. Seulement 46 % des répondants prévoient effectuer des investissements de modérés à substantiels dans des solutions technologiques.
Nombre de répondants respectant les deux critères mentionnés précédemment 208 65

La transformation numérique des processus et de l’exécution de la fonction mobilité ainsi que la volonté d’investir davantage dans ces solutions sont des sources de divergences entre les deux groupes d’employeurs, ce qui souligne la nécessité de tabler sur les technologies pour soutenir la diversification stratégique et la création de valeur nécessaire en vue d’exceller.

Réaliser de façon efficace la transformation numérique de la gestion de la main‑d’œuvre mobile

Le passage drastique aux nouvelles méthodes de travail des dernières années n’a fait que mettre davantage de lumière sur les risques de longue date et les occasions de modalités de travail flexibles et hybrides. Les employés et les employeurs ont besoin de technologies qui ne créent pas de point de friction dans l’exécution de leurs tâches ni ne perturbent leur bien‑être. Les outils devraient faciliter les tâches de gestion de la main‑d’œuvre mobile, y compris la capacité de réaliser rapidement des tâches répétitives, tout en simplifiant les processus de fiscalité, d’ordre juridique, de relocalisation et d’immigration associés au travail transfrontalier. De plus, les nouvelles technologies transforment l’expérience des employés transfrontaliers, en permettant de les tenir informés sans les surcharger, de les conscientiser sur les risques et de ne pas les submerger. Être libérés des fardeaux traditionnels associés à l’expérience de mobilité leur permet d’accroître leur productivité et leur engagement tôt dans leur parcours.

La plupart des professionnels de la mobilité (92 %) sont d’avis que la transformation numérique des processus est utile, pourtant seulement 35 % d’entre eux disent que leur organisation l’a effectuée pour les principaux processus liés à la mobilité. Cet écart exige d’y apporter une attention particulière puisqu’une vaste majorité des répondants s’attendent à ce que les investissements sur ce plan soient stables ou accrus au cours des cinq prochaines années.

EY - Les professionnels de la mobilité s’attendent à une augmentation des investissements à court terme
  • Description du graphique

    Graphique à bandes présentant les attentes des professionnels de la mobilité pour des investissements plus importants dans les technologies et la transformation numérique. La plupart d’entre eux s’attendent à des investissements stables ou accrus au cours des cinq prochaines années.

Certains de ces investissements pourraient servir à la consolidation ou à l’actualisation des systèmes afin de permettre la réalisation des principales tâches. Tant les employés que les professionnels de la mobilité ont indiqué devoir utiliser de multiples systèmes à l’égard des affectations à l’extérieur, notamment, 79 % des employés ont mentionné qu’ils utilisent ou ont utilisé au moins deux solutions liées à la mobilité dans le cadre de la relocalisation à l’étranger. De plus, 87 % des professionnels de la mobilité ont indiqué qu’ils utilisaient au moins deux systèmes ou plateformes de mobilité dans leur organisation, les plus grandes organisations utilisant souvent un plus grand nombre de systèmes différents.

Employés utilisant de multiples systèmes

79 %

79 % des employés ont mentionné qu’ils utilisent ou ont utilisé au moins deux solutions liées à la mobilité dans le cadre de la relocalisation à l’étranger.

Professionnels de la mobilité utilisant de multiples systèmes

87 %

87 % des professionnels de la mobilité ont indiqué qu’ils utilisaient au moins deux systèmes ou plateformes de mobilité dans leur organisation, les plus grandes organisations utilisant souvent un plus grand nombre de systèmes différents.

Les organisations qui exercent régulièrement des activités à l’étranger ont souvent recours aux services de différents fournisseurs pour certains territoires. La fonction paie en est un bon exemple : une étude précédente réalisée par EY démontrait que les entreprises exerçant des activités dans au moins 30 pays avaient recours en moyenne à neuf fournisseurs de services de la paie. Cela n’est qu’un aperçu de la complexité de cette fonction puisque les SIRH (systèmes d’information sur les ressources humaines), les technologies utilisées et les technologies des fournisseurs liées à la mobilité sont toutes essentielles à son–exécution. L’intégration de tous ces systèmes est impérative et les organisations en tête de file vont au-delà de simplement établir un lien, elles mettent en place un « guichet unique » à partir duquel toutes les données sur les employés peuvent être consultées. La technologie agit comme un point de contact pour les employés qui doivent exécuter des tâches essentielles et répétitives, et tout problème éprouvé par l’utilisateur lorsqu’il utilise la technologie influe sur l’expérience globale de l’employé.

Cela met en évidence la nécessité constante que l’expérience de l’utilisateur et l’intégration des solutions technologiques liées à la mobilité soient harmonieuses entre toutes les fonctions, tout particulièrement à l’extérieur des frontières. Cette harmonie devrait exister entre tous les outils de travail de collaboration, les systèmes des ressources humaines, les systèmes de la paie ainsi que tous les systèmes liés à la relocalisation, à l’immigration et à la fiscalité.

Dans ce contexte, les organisations qui disposent de nombreux systèmes essentiels pour gérer les processus permettant le travail transfrontalier doivent pouvoir faire le suivi de leur conformité aux obligations en matière de lois, de fiscalité ou de réglementation ainsi qu’avoir à leur disposition les données nécessaires à la mise en œuvre de leur planification stratégique. Il devient donc important pour les organisations et les employés d’être conscients des risques.

Atténuation des risques

La complexification tant en interne qu’en externe des processus liés au travail à l’étranger a également accru la nécessité pour les organisations de compter sur la capacité nécessaire pour prospérer tout en s’adaptant. Les employés veulent de la flexibilité quant à leur lieu de travail et à leurs conditions, ainsi que des technologies qui rehausseront leur expérience. Parallèlement, l’instabilité géopolitique et l’évolution de l’environnement réglementaire exigent des organisations qu’elles donnent la priorité à la visibilité et à l’agilité lorsqu’il est question des risques. Presque tous les répondants (97 %) au sondage éclair d’EY sur les perspectives des chefs de direction ont changé leurs stratégies d’investissement en raison des enjeux géopolitiques, et près du tiers (32 %) d’entre eux sont allés jusqu’à interrompre leurs investissements stratégiques planifiés.

Bien que les chefs de la direction tiennent compte des risques géopolitiques dans leurs calculs stratégiques, les professionnels de la mobilité ont moins confiance dans le degré de préparation générale de leur organisation à gérer certains risques. Une moyenne de 29 % des répondants est fortement d’accord que leur organisation est outillée pour réagir à l’évolution du contexte géopolitique. Autrement dit, la majorité d’entre eux ne se sentent pas aussi prêts qu’ils le devraient pour faire face à cette nouvelle réalité mondiale. Seulement 49 % des professionnels de la mobilité ont indiqué que leur organisation fait un suivi constant des déplacements de leurs employés tant au pays qu’à l’étranger.

EY - Mais il existe un manque de préparation pour répondre aux risques qui en découlent au sein des organisations
  • Description du graphique

    Graphique à bandes présentant par secteur le nombre de répondants qui sont fortement d’accord avec l’énoncé que leur organisation est outillée pour réagir à l’évolution du contexte géopolitique.

Les organisations doivent savoir où se trouvent leurs employés si elles veulent s’attaquer aux problèmes potentiels de sécurité physique ou de cybersécurité qui peuvent survenir, mais aussi pour connaître l’étendue de leur exposition aux risques liés à la fiscalité, à l’immigration et à la réglementation. Près de 76 % des professionnels de la mobilité ont répondu que leur organisation avait une forme de politique ou d’approche en matière de mobilité hybride, définie comme le travail à distance sur une base temporaire ou permanente, le travail transfrontalier hybride, l’affectation virtuelle et le « travail nomade ». Mais seulement 47 % des répondants ont indiqué que les politiques de travail hybride étaient en général cohérentes, et ils sont encore moins nombreux (41 %) à déclarer que les politiques de travail hybride traitent des questions importantes.

EY - Pourtant, la plupart des organisations ont peu planifié la gestion des risques en cause
  • Description du graphique

    Graphique à bandes présentant le nombre de répondants qui sont d’avis que la politique en matière de mobilité hybride de leur organisation traite de sujets comme la cybersécurité, la confidentialité des données et la santé et la sécurité.

Les données révèlent également un écart apparent entre la perception des professionnels de la mobilité et celle des employés quant à la reconnaissance du risque, tant pour l’organisation que pour ses gens sur une base individuelle. Bien que les deux groupes reconnaissent en général les risques géopolitiques à un niveau comparable, les données montrent que la reconnaissance des risques diverge lorsqu’il est question de l’exposition au risque lié à la fiscalité ou même de perfectionnement professionnel.

EY - Les employés pourraient ne pas être en mesure d’apprécier entièrement les risques entraînés par les déplacements transfrontaliers
  • Description du graphique

    Graphique démontrant que les professionnels de la mobilité sont plus susceptibles de constater les risques de modérés à importants liés à la mobilité que les employés en ce qui concerne la géopolitique, la fiscalité, la proximité avec les dirigeants et le manque de possibilités de progression de carrière.

L’écart de perception à l’égard de l’incidence de la mobilité sur la progression de carrière constitue un aspect sur lequel les leaders pourraient s’attarder s’ils veulent maintenir en poste les talents compte tenu de la vive concurrence sur le marché du travail actuel. Un écart semblable avait été constaté lors du sondage sur le travail réinventé de 2022 d’EY, dans le cadre duquel 72 % des employeurs croyaient que les nouveaux modèles de travail provoqueraient une perte des avantages concurrentiels de certains membres de la main‑d’œuvre, comparativement à seulement 56 % des employés. Les employeurs ont une occasion d’établir clairement avec les employés mobiles la relation entre le perfectionnement professionnel et les possibilités d’avancement, leur permettant de participer à instaurer la flexibilité future de l’organisation, reposant sur des valeurs partagées et des compétences essentielles.

Cinq axes prioritaires pour réinventer la mobilité de la main‑d’œuvre

Alors que l’incertitude qui règne sur l’économie et le marché de l’emploi continue de pousser les organisations à se réinventer, les leaders devraient voir leurs programmes de mobilité comme un levier fonctionnel pour perfectionner et actualiser les compétences du personnel, favoriser l’engagement et maintenir en poste leurs employés tout en créant de la valeur à long terme. Voici cinq axes prioritaires pour complètement réinventer la mobilité :

  • Portée

    La mobilité est une occasion sans pareil de tirer parti des demandes des employés, de l’incertitude mondiale et des impératifs commerciaux d’étendre la portée des compétences afin d’englober toutes les formes que peuvent prendre les déplacements transfrontaliers des employés et de jouer un rôle essentiel dans l’atteinte des objectifs d’affaires de l’organisation et ceux des talents. Pour jouer ce rôle, la personne responsable de la mobilité doit pouvoir compter sur sa créativité, son agilité et ses connaissances pour comprendre le contexte du risque mondial et disposer de latitude pour satisfaire à une très grande diversité de demandes des employés et de l’organisation. La diversification et la segmentation occuperont une place encore plus importante, la technologie jouant le rôle de maître d’œuvre afin de permettre à la mobilité de se réaliser en fonction des besoins de l’ensemble de l’organisation.

  • Talent

    Les affectations transfrontalières peuvent être une expérience marquante pour les employés et leur famille et offrir des possibilités fondamentales pour acquérir des compétences et de l’expérience. Mais les leaders doivent énoncer clairement leur vision à l’égard de la progression des employés une fois leur affectation terminée, tout en s’assurant que ces derniers disposeront des possibilités de mettre en application les connaissances acquises à leur retour. Les programmes de mobilité doivent être intégrés à la stratégie globale en matière de talents, en fixant des objectifs de perfectionnement et de progression de carrière avant, pendant et après une affectation. C’est donc dire que les leaders doivent établir des points de contact utiles pour les employés mobiles pour maintenir leurs relations avec toute l’équipe. Avoir une planification de carrière précise pourrait en faire partie, en donnant un exemple de la façon dont les employés peuvent progresser à leur retour d’une affectation. Si les organisations veulent attirer et maintenir en poste les talents tout en tirant pleinement parti de ces affectations, les leaders doivent tenir compte des préoccupations des employés dans leurs communications, actions et planification.

  • Collaboration interfonctionnelle

    La mobilité génère de la valeur opérationnelle et stratégique dans la mesure où les organisations coordonnent, communiquent et collaborent à l’échelle des fonctions et des pays. Il faut donc établir un modèle opérationnel qui offre une expérience exceptionnelle aux employés, sans égard à la façon dont ils exécutent leur travail ou à l’endroit où ils se trouvent pour l’exécuter. Le décalage dans les perceptions des professionnels juniors et des professionnels seniors à l’égard de la valeur stratégique de la mobilité représente une occasion de brosser un portrait plus large des priorités entourant le recrutement des talents et leur maintien en poste, l’apprentissage et le perfectionnement, et les occasions d’affaires. Les organisations devraient penser à segmenter leurs politiques en matière de mobilité dans le but d’offrir la meilleure expérience possible aux employés transfrontaliers à tous les échelons de l’organisation. Les employés juniors sont plus susceptibles de travailler selon un modèle de libre‑service tandis que les employés seniors sont plus susceptibles d’adopter un modèle de proximité en fonction de la complexité de leur affectation. Il faut donc redéfinir la mobilité traditionnelle pour y intégrer la flexibilité demandée par les employés et la nécessité d’améliorer la coordination entre les différentes fonctions.

  • Technologie

    En simplifiant les processus liés à la mobilité et en investissant dans la bonne technologie, les employés mettent les efforts où cela compte et les organisations ont un meilleur aperçu des coûts, des risques et du rendement du capital investi. Réduire les points de friction et consolider le nombre de fournisseurs peut diminuer le temps et les ressources nécessaires pour passer d’un système à un autre et pour gérer la conformité en matière de fiscalité et d’immigration. En fin de compte, innover et investir dans une meilleure infrastructure technologique à l’égard de la mobilité permettra d’équilibrer l’expérience utilisateur et l’expérience employé.

  • Risques

    Les risques liés à la fiscalité, à l’immigration et à la réglementation existent, que les employés en soient conscients ou non. En faisant plus de sensibilisation et en réduisant le fardeau entourant les obligations d’information, les organisations peuvent bénéficier pleinement des avantages de la mobilité. Ne pas être conscient et bien informé des risques peut contribuer à un plus faible taux de succès de la transformation de l’organisation en une organisation de portée mondiale prête pour affronter l’avenir. Mais il est important de comprendre la définition plus large du risque puisqu’il se rapporte à une fonction plus intégrée de la mobilité. Les organisations doivent accroître leur visibilité et leur agilité pour répondre aux risques en matière de cybersécurité et de protection de la confidentialité des données; aux risques liés à la santé et à la sécurité découlant de crises géopolitiques, environnementales ou sanitaires; ainsi qu’aux risques liés aux talents, en se donnant les moyens de garder les préoccupations de leurs gens au centre du travail transfrontalier.

Dans un contexte économique difficile et une course aux talents qui ne s’essouffle pas, la transformation des programmes de mobilité peut favoriser un avenir plus durable pour les organisations. C’est pourquoi la mobilité réinventée peut influencer les stratégies de toutes les fonctions; faire partie d’une stratégie de gestion des talents axée sur attirer les talents, les maintenir en poste et les perfectionner en fonction des compétences nécessaires pour préparer l’organisation en prévision de l’avenir. Les premiers qui décloisonneront la fonction mobilité auront une meilleure chance de réussir à créer des expériences marquantes pour leurs employés, à exceller dans la course aux talents au delà des frontières et à faire croître leur entreprise.

Résumé

Le sondage sur la mobilité réinventée 2023 d’EY révèle que les affectations transfrontalières sont des expériences marquantes pour les employés et génératrices de valeur pour les organisations. Les pratiques organisationnelles actuelles ne réalisent pas toujours le potentiel de la mobilité, ce qui entraîne le risque que l’organisation soit à la traîne dans la course aux talents.

Personnes‑ressources locales

Danielle Laramée
Leader, Services consultatifs, Gens, EY Canada

Leah Shinh
Leader, Fiscalité de la mobilité, Services consultatifs, Gens, EY Canada

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