Transcription du balado : Pourquoi l’intelligence artificielle a besoin du soutien de la haute direction

Environ 47 min. | 13 juillet 2021

Logo d’EY et de Microsoft

Simon Hobbs  

Voici le balado d’EY Intelligence artificielle (IA) et haute direction, qui contient des idées d’EY pour l’équipe de leadership et, pour les clients, l’expertise dont ils ont besoin pour tirer avantage des services de pointe de Microsoft en intelligence artificielle. Depuis la Californie, je suis votre animateur, Simon Hobbs. Ne vous leurrez pas, l’industrialisation de l’intelligence artificielle bat son plein. Tous les robots conversationnels reconnaissent nos voix, nos visages, et simulent nos interactions humaines. L’IA favorise la découverte de médicaments, simplifie les chirurgies et coordonne les activités de fabrication complexes. Non seulement l’IA établit votre navigation sur les médias sociaux, mais elle cherche également à la contrôler et à contrôler votre vie. Mais, alors que les entreprises investissent des milliards de dollars, l’écart s’élargit entre les gagnants de l’IA et ceux qui sont encore en butte à des difficultés. Vous allez rencontrer deux leaders qui se spécialisent dans l’implantation de l’IA. Ils estiment que, pour être gagnante, l’intelligence artificielle doit cibler les gros problèmes organisationnels, et non pas être reléguée dans un coin. Ils estiment que, pour gagner, la haute direction doit accorder son plein appui aux projets d’IA pour tirer rapidement parti de la capacité d’extensibilité. Avant d’aller plus loin, je veux mentionner explicitement que les propos échangés dans les balados d’EY ne doivent pas être considérés comme des conseils comptables, fiscaux ou juridiques, en placement ou tout autre conseil professionnel; les membres de l’auditoire doivent consulter leurs propres conseillers. Nous avons le plaisir d’accueillir Stela Solar, directrice mondiale des solutions d’intelligence artificielle de Microsoft, qui se joint à moi depuis Seattle. Stela, je suis heureux de vous avoir parmi nous. Merci. 

Stela Solar  

C’est un plaisir d’être ici. 

Simon Hobbs  

Nous accueillons également Hugh Burgin, Données et Intelligence artificielle, EY Amériques, qui se joint à nous de Denver, au Colorado. Nous tenons à souligner que Hugh est un membre du nouveau Groupe des services Microsoft d’EY. Bienvenue, Hugh. Ainsi, les Quatre Grands rencontrent les Cinq Grands?

Hugh Burgin  

Bien dit. Merci, Simon, de m’avoir invité. 

Simon Hobbs  

Stela, expliquez-nous où nous en sommes avec l’évolution de l’intelligence artificielle. Parce que, de toute évidence, l’IA est réelle, il ne s’agit plus d’un concept ni du phénomène de la boîte noire. Que représente l’IA, telle qu’elle existe actuellement, pour les entreprises?

Stela Solar  

L’IA est bien réelle. L’augmentation de la puissance de calcul a permis de créer des modèles d’IA plus riches, plus complexes et plus précis, qui peuvent générer des prévisions et des estimations beaucoup plus exactes en matière de soins de santé, de diagnostics ou de maintenance. En outre, au cours des dernières années, il y a eu certaines avancées qui ont rendu ces modèles si spécialisés et si puissants qu’ils ont atteint la parité avec l’humain dans des domaines comme la reconnaissance des objets ou la compréhension du texte et du langage. Il est donc facile d’imaginer les nouveaux cas d’utilisation et la valeur ajoutée que ces avancées offrent aux organisations dans toutes leurs sphères d’activités. 

Simon Hobbs  

Vous dites « parité avec l’humain », mais ces modèles sont‑ils vraiment aussi bons que les humains? 

Stela Solar  

Eh bien, vous savez, la signification de parité humaine fait encore l’objet de débats. Tout comme les humains, l’IA commet des erreurs. Il s’agit donc de se demander comment l’IA peut fonctionner aussi bien que l’humain. Et cela inclut quelques erreurs. Nous devons toujours contrôler les modèles, la façon dont ils fonctionnent et évoluent constamment.

Simon Hobbs  

Hugh, pouvez‑vous donner quelques exemples des domaines où l’IA fonctionne vraiment bien en ce moment?

Hugh Burgin  

Oui, mais j’aimerais d’abord souligner deux points. Le premier, c’est que l’IA est omniprésente dans tous les secteurs et toutes les fonctions. Qu’il s’agisse de la vente au détail, de l’agroalimentaire, des télécommunications, des initiatives de la fonction RH pour améliorer le rendement des employés, de la fonction Marketing pour stimuler la croissance ou d’un groupe Exploitation axé sur l’efficacité de la production, l’IA réussit partout. Le deuxième point, c’est que l’IA ne réussit pas à tous les coups. Toutes les entreprises ne font pas tout ce qu’elles aimeraient faire au moyen de l’IA, et toutes n’obtiennent pas le RCI qu’elles pourraient obtenir. Ainsi, bien que nous ayons constaté l’efficacité de l’IA dans l’ensemble du marché, il existe de nombreuses possibilités pour qu’elle ait une plus grande incidence, et nous espérons pouvoir en discuter aujourd’hui.

Simon Hobbs  

Absolument, c’est d’ailleurs le but de ce balado. Mais avant d’aller plus loin, j’aimerais avoir des exemples de ces gagnants de l’IA qui sont autour de nous en ce moment. Stela, quel serait votre choix?

Stela Solar  

Parmi les organisations qui utilisent l’IA ou qui l’adoptent, trois profils distincts se dessinent. Ce ne sont pas des entreprises très créatives, mais, en matière d’IA, elles en sont au niveau novice, intermédiaire ou avancé. Elles pourraient toutes être des gagnantes en ce qui a trait à l’IA. En examinant les grandes entreprises qui adoptent l’IA à l’heure actuelle, nous constatons qu’elles ont une culture axée sur les données. Leur processus décisionnel est axé sur les données. Et elles mettent toutes l’accent sur le perfectionnement des compétences dans le domaine de l’IA et des données. Ces trois constats sont très importants pour comprendre comment devenir un gagnant lorsqu’il s’agit d’IA.

Simon Hobbs  

Stela, nous allons évidemment parler tout particulièrement de Microsoft. Le service que votre mégaplateforme infonuagique Azure offre aux multinationales est sans conteste extrêmement important. Nous parlerons de tous les points importants. Mais d’abord, laissez‑moi vous poser une question qui est peut-être stupide, mais je suis fasciné par la place de l’IA à la fine pointe dans votre lieu de travail. Travaillez‑vous dans un environnement futuriste où les gadgets technologiques répondent aux commandes vocales, ou s’agit‑il en réalité de sous‑programmes logiciels qui s’infiltrent discrètement dans les gros ensembles de données?

Stela Solar  

Vous savez, je parle à de nombreux clients, et ceux qui sont des néophytes dans le domaine de l’IA, bien souvent, feront allusion à Skynet au cours des premières minutes de notre entretien. Il est donc intéressant de comprendre la résonnance qu’a l’IA dans l’esprit des gens. À quoi ressemble la réalité de l’IA dans le milieu de travail de Microsoft? Par exemple, en ce moment, je communique avec vous au moyen d’une interface vidéo. Vous apercevez l’arrière‑plan virtuel derrière moi et la personne qui fait face à l’écran. Je peux remplacer cet arrière‑plan par une photo de ce magnifique voyage en voilier que j’ai fait il y a deux semaines à Hawaii, mais je reçois continuellement des conseils sur la façon de faire mieux. Je suis une piètre utilisatrice de PowerPoint. Mes diapositives ne sont jamais aussi parfaites que j’aurais voulu qu’elles soient. Je fais donc appel à l’assistant PowerPoint qui me recommande la mise en page. Vendredi dernier, j’ai fait une présentation à un auditoire hispanophone qui ne parlait pas anglais. J’utilisais la fonction de traduction simultanée pendant que je faisais la présentation. Évidemment, nous avons recours à l’IA et à l’apprentissage machine qui sont au cœur de notre façon d’exploiter notre nuage, vous savez, maintien de la gouvernance, résilience, équilibrage des charges et, plus important, surveillance de toutes les menaces à la sécurité. L’exemple le plus frappant ou le plus excitant de la façon dont l’IA s’est révélée à moi dans le milieu de travail est lorsque je suis entrée dans un édifice et que j’ai été accueillie par un robot devant l’ascenseur. Je devais annoncer au robot le nom de la personne que j’étais venue voir. Disons que je demande au robot où se trouve le bureau de Simon Hobbs; le robot me dira alors où me diriger dans ce complexe immobilier pour vous trouver, Simon. J’ai vraiment aimé cette expérience d’IA.

Simon Hobbs  

C’est vraiment génial. J’aimerais revenir sur quelque chose que vous avez mentionné un peu plus tôt. Dans les conversations que j’ai eues au sujet de l’IA, vous, ainsi que Hugh, avez souvent associé l’IA à l’apprentissage machine. Pouvez‑vous faire la distinction entre ces deux notions pour ceux d’entre nous qui sont essentiellement des profanes?

Stela Solar  

Oui, l’apprentissage machine est au cœur de l’IA. Il s’agit de la capacité d’assimiler un large volume de données et de construire des modèles pour établir des prévisions ou faire quelque chose avec ces données. L’apprentissage machine est absolument fondamental pour l’IA, qui est en réalité un modèle d’apprentissage machine spécialisé. Par exemple, la reconnaissance des objets est une fonction cognitive de l’IA. Il s’agit en fait d’un modèle d’apprentissage machine hautement perfectionné dans la reconnaissance d’objets. L’apprentissage machine est donc le fondement des modèles d’IA de plus en plus riches qui deviennent aussi plus spécialisés.

Simon Hobbs  

Hugh, formuleriez‑vous les choses de la même façon?

Hugh Burgin  

Absolument. Je crois qu’il est important de mettre en contexte la façon dont nous concevons l’IA et en parlons. Il y en a quelques types différents. Presque tous les exemples que nous présenterons aujourd’hui s’appliquent à ce que nous appelons « l’intelligence artificielle faible », c’est‑à‑dire qu’elle se concentre sur un problème d’affaires précis à régler pour dégager une valeur déterminée pour une entreprise ou un particulier. Parmi les autres types d’IA, il y a l’IA qui essaie d’être aussi intelligente que l’humain et l’IA qui cherche à devenir plus intelligente que l’humain. Stela vient de donner des exemples d’un type très particulier d’IA qui se concentre sur un problème d’affaires très précis et important. Et il y a de nombreux exemples de cette IA. Imaginez l’apprentissage machine comme une composante de base de l’IA. Vous pouvez le concevoir comme une combinaison de mégadonnées, de l’apprentissage machine, parfois d’une capacité fonctionnelle, comme celle de lire ou d’écouter, et de la capacité d’effectuer une action ou de guider la prise de décisions. Lorsque vous mettez tout cela dans un processus de façon automatisée, il s’agit réellement d’une application très précise de l’IA qui vise à régler des problèmes pour nos clients et pour les gens.

Simon Hobbs  

Nous devons préciser qu’EY est à l’avant-garde dans ce domaine, étant le premier cabinet des Quatre Grands à avoir créé des équipes qui se consacrent à aider les clients à acquérir les capacités nécessaires pour tirer avantage des solutions d’IA offertes par Microsoft. Fondamentalement, quel est l’impératif commercial dans ce contexte? Selon les résultats d’un sondage mené auprès de dirigeants, trois répondants sur quatre pensent que leur entreprise fera faillite si elle n’adopte pas l’IA au cours des cinq prochaines années.

Hugh Burgin  

L’IA est un facteur de différenciation concurrentielle. Vous pouvez le voir comme un moyen de maximiser le rendement de votre entreprise, que ce soit en optimisant le niveau de vos stocks ou vos ventes, afin d’obtenir le meilleur RCI possible de vos efforts de vente. C’est une façon d’être plus concurrentiel. Pour nos clients, Microsoft est un chef de file dans le domaine de l’infonuagique et de l’IA. Ils recherchent donc les services d’un professionnel qui se spécialise non seulement dans l’IA et les données, mais dans l’IA et les données avec Microsoft. Il leur faut un partenaire capable de leur apporter cette combinaison de compétences larges dans les domaines de l’IA et des données, en plus d’avoir un accent spécialisé sur la technologie de Microsoft.

Simon Hobbs  

Il ne fait par conséquent aucun doute dans votre esprit que les organisations qui éprouvent des difficultés avec l’IA devraient songer à l’aborder de façon différente. Et je pense que cela s’inscrit dans un contexte où beaucoup de gens croient que nous sommes parvenus à un point d’inflexion, mais le battage initial orchestré autour de l’IA a maintenant cédé le pas à un accent marqué sur l’exécution, Hugh.

Hugh Burgin  

L’IA ne fait pas que nous fournir des renseignements, ou un meilleur tableau de bord, ou un meilleur rapport; elle guide également les actions et la prise de décisions. Pour que les entreprises tirent le meilleur parti possible de l’IA, elles doivent déterminer comment elles peuvent mener leurs activités et prendre des décisions différemment, et utiliser les renseignements que l’IA génère pour améliorer leur gestion.

Simon Hobbs  

Stela, vous avez déjà dit que les solutions innovantes étaient trop souvent développées par des gens aux échelons inférieurs des entreprises, presque comme les projets de TI développés dans les sous‑sols. Ces employés manquent bien souvent de l’appui politique nécessaire pour que ces innovations soient adoptées par les décideurs au sommet de l’échelle de l’organisation, ce qui, pour vous, était un problème systémique.

Stela Solar  

Manifestement, les entreprises qui sont les championnes en matière d’IA la mettent en œuvre dans les fonctions clés de l’entreprise et la font fonctionner à plein régime. Cette démarche a été favorisée par un leadership, un parrainage et un engagement solides des hauts dirigeants. Du fait de l’engagement de la haute direction, ces projets d’IA sont alignés plus étroitement sur les objectifs et les priorités d’affaires, ce qui tend à générer des résultats à l’origine de cette spirale dans laquelle les projets d’IA sont alignés sur les résultats et les objectifs opérationnels, qui finissent par atteindre ces objectifs, parce que c’était le but dès le départ. L’analyse de rentabilité se poursuit et le déploiement devient encore plus important. En fait, nous avons beaucoup travaillé avec les entreprises pour comprendre les facteurs qui différencient celles qui sortent gagnantes de l’adoption de l’IA. La culture des données, les capacités d’analyse de données, les compétences, la prise de décisions, tout cela génère des résultats tangibles qui démontrent que les entreprises qui adoptent l’IA ont des clients plus satisfaits. Elles innovent davantage en matière de nouveaux produits et services, et affichent un taux de mobilisation des employés plus élevé. En fait, selon un sondage réalisé auprès de plus de 10 000 employés, 92 % des répondants disent vouloir en apprendre davantage au sujet de l’IA. Ainsi, une entreprise axée sur l’IA, qui la rend accessible à tous et s’assure qu’il s’agit d’un effort stratégique essentiel entrepris par la haute direction, en verra les répercussions sur le maintien en poste et la satisfaction des employés.

Simon Hobbs  

N’oublions pas la nécessité absolue pour les hauts dirigeants de jouer un rôle prépondérant – parrainage et promotion interne intensive – de façon que toute l’attention requise soit accordée à l’IA pour garantir leur réussite. Comme vous le dites, Stela, tout est question de ressources, de gens, de technologie, de passion.

Stela Solar  

La passion, les gens, la technologie. J’aime bien la façon dont vous présentez les choses, et j’ajouterais les obstacles. Je parle des obstacles que les entreprises doivent surmonter pour demeurer concurrentielles et performer, surtout dans le contexte actuel. Ces obstacles ont été décuplés au cours de la dernière année, dans le contexte de la pandémie. Les données montrent des signaux jamais encore vus par les entreprises; du jour au lendemain, les modèles de prévision ont dû être reconstruits. Il est donc important de revenir à l’essentiel, c’est-à-dire aligner le travail de l’IA sur les objectifs d’affaires clés et l’utiliser avec agilité. Le parrainage de la direction permet d’être plus agile et d’investir dans l’IA. De nombreuses organisations utilisent l’IA aujourd’hui pour surmonter ces obstacles dans le marché et dans le monde, en étant capables de fournir de nouveaux services, de comprendre les modèles et de mieux interpréter les données. Mais tout cela doit être orchestré par un leader ou un groupe de direction énergique qui précise et met en lumière ce que la technologie peut faire pour aider une entreprise à être agile et à prospérer dans le contexte actuel.

Simon Hobbs  

Nous reviendrons sur ces obstacles, Stela, je crois que c’est vraiment important. Je veux cependant insister sur la nécessité pour les membres de la haute direction d’adhérer à la démarche pour maintenir l’élan. Vous savez, Hugh, lorsqu’on investit suffisamment de capital politique dans l’organisation, cela prend nécessairement du temps et de la patience avant d’obtenir un rendement important. Vous le dites clairement, il y aura des obstacles sur la route. Le développement de l’IA n’est pas de tout repos.

Hugh Burgin  

En effet. Et c’est pourquoi le leadership de la haute direction est si important. Je crois qu’il faut prendre quelques points en considération. Premier point : l’IA a fait ses preuves; comme nous en avons déjà discuté, les entreprises réussissent la mise en œuvre de l’IA et créent de la valeur grâce à elle. Une valeur qui se chiffre à des centaines de millions de dollars, voire des milliards de dollars. Nous avons démontré le premier point. Deuxième point : le parcours ne sera pas facile; de l’avis de Stela, il est parsemé d’embûches, la voie est sinueuse entre le début d’un projet d’IA et la génération de valeur. Et chaque étape de ce parcours ne sera pas toujours fructueuse. Il faut que la haute direction approuve ce parcours de façon à pouvoir – et c’est le troisième point – prendre de meilleures mesures, comme je l’ai dit plus tôt. Comment prendre de meilleures décisions? Comment obtenir de meilleurs résultats grâce à l’IA? Pour résumer, le parrainage de la haute direction est important, parce que, premier point, vous devez être concurrentiel. Deuxième point, cela ne sera pas facile. Vous avez donc besoin de ce parrainage pour maintenir l’élan. Et, troisième point, afin de tirer vraiment parti de la valeur de l’IA, vous devez lui permettre de guider ces décisions et ces mesures. Pour cela, le parrainage de la haute direction est essentiel, sinon les entreprises ont tendance à revenir à la façon habituelle de faire les choses. Et cela ne va pas toujours générer la valeur escomptée.

Simon Hobbs  

Je suppose, Stela, que ce n’est pas comme installer un logiciel qui fonctionne pendant deux ans et qui doit être mis à niveau; l’IA demande de l’attention, une optimisation régulière et des investissements pour qu’elle puisse finalement fonctionner à plein rendement.

Stela Solar  

L’opérationnalisation, la gestion et l’inspection de la maintenance des systèmes d’IA doivent se faire régulièrement. Il y a toute la question des activités d’apprentissage machine ou des opérations d’IA qui permettent de rester au fait de l’évolution constante des données, parce que les données qui sont au cœur de tous les systèmes d’IA changent constamment. Alors, comment rester au fait des données en constante évolution et, par là même, comment faire évoluer les modèles qui reposent sur ces données? Il y a également la question de l’éthique et de la responsabilité. Vous savez, l’évolution des données et des modèles reflète celle de la société. Comment continuer à bâtir un système qui soit responsable et foncièrement fiable? Un tel système nécessite de la maintenance, un suivi et une gestion continus; il est le fondement non seulement de la stratégie, mais aussi de la poursuite des activités de l’entreprise.

Simon Hobbs  

Vous savez, Stela, Hugh a parlé de la relation entre Microsoft et EY, à quel point il est important pour vous et pour vos partenaires, comme EY, de créer des équipes responsables de renforcer les capacités de leurs clients pour que ces derniers puissent à leur tour profiter des services que vous offrez. Parlez-moi de votre collaboration avec Hugh.

Stela Solar  

Nous avons vu que toutes les entreprises veulent tirer profit de l’IA, mais toutes ne possèdent pas les compétences nécessaires pour profiter pleinement de l’IA et de l’apprentissage machine dans le marché d’aujourd’hui. Nous avons donc établi un partenariat avec EY, qui possède un large bassin de talents et une expertise pointue, afin d’aider les entreprises à adopter l’IA, à la mettre en œuvre, à la déployer, à commencer à perfectionner les compétences et à gérer le changement. C’est nécessaire pour que les entreprises et plus largement le monde en perçoivent la valeur. Le désir de profiter de l’IA et la capacité d’exploiter cet avantage est un point crucial dans le monde maintenant. Nous sommes donc très heureux de notre solide partenariat avec EY.

Simon Hobbs  

Hugh, vous avez parlé précédemment de la difficulté qu’il peut y avoir à surmonter la résistance au changement dans une entreprise, que ce soit sur le plan émotionnel ou simplement parce que les processus sont intégrés depuis la nuit des temps. Et, comme vous le dites, la tendance est de revenir à ces processus, mais, selon vous, il faut voir grand. Pour générer le RCI souhaité, il faut cibler un problème majeur et le mettre à l’échelle pour permettre une analyse critique.

Hugh Burgin  

Absolument. L’IA peut aider à résoudre un tas de problèmes d’affaires. Elle permet principalement d’optimiser le rendement qui est le plus susceptible d’être compromis par des décisions défavorables ou irréfléchies, ou par l’inefficacité ou un manque de capacité qui peut nuire à la performance globale de l’entreprise. Les entreprises devraient réfléchir à la manière de prendre des décisions différemment, de prendre des mesures différemment, puis de faire une analyse rétrospective du processus pour voir comment il pourrait être optimisé par une solution d’IA. Dans le cadre de leur analyse, elles devraient alors trouver les différents points le long de la chaîne de valeur qui offrent la possibilité d’améliorer la prise de décisions et la productivité à plus grande échelle. Et je crois que la compréhension globale qu’EY a de ce processus, combinée à la technologie d’IA évolutive de Microsoft, crée beaucoup de valeur dans le marché.

Simon Hobbs  

C’est évident, Hugh. Pour ce qui est de l’adaptabilité, il faut reconnaître qu’il y a dix ans la capacité d’un serveur au sein d’une fonction TI était presque fondée sur la taille de la salle du serveur physique, alors qu’aujourd’hui les fournisseurs de services d’infonuagique comme Microsoft peuvent vendre des systèmes extensibles sur demande, dans le monde entier. Mais c’est un environnement différent maintenant, n’est-ce pas?

Hugh Burgin  

C'est exact. Vous pouvez augmenter la capacité de votre serveur en faisant glisser l’indicateur de gauche à droite sur l’écran de votre ordinateur, sans avoir besoin d’installer un tas de matériel. Ainsi, le fait de combiner l’extensibilité du nuage et les services de Microsoft facilite grandement la mise en œuvre et le fonctionnement du système; une fois la base technique mise en place, il ne reste plus qu’à promouvoir l’adoption grâce au leadership et au parrainage. Je crois que tout cela, mis ensemble, crée beaucoup de valeur pour de nombreuses entreprises, car elles peuvent obtenir la bonne combinaison pour leurs clients et pour leurs activités.

Simon Hobbs  

Stela, en ce qui concerne l’extensibilité, j’ai lu, au sujet de ce que certains appellent « le paradoxe de la productivité de l’IA », qu’il est facile de démontrer la faisabilité de votre point dans le cadre d’une expérience, mais infiniment plus complexe de l’appliquer à l’échelle de l’organisation. Et c’est là que ça ne fonctionne pas le plus souvent. Je me trompe?

Stela Solar  

La question qui revient souvent porte sur la productivité. Un client m’a dernièrement demandé s’il était logique pour son entreprise de construire un robot pour un cas d’utilisation particulier. Et le verdict que nous avons obtenu était que cela n’avait aucun sens pour le cas d’utilisation en question, parce que l’entreprise n’avait pas beaucoup de grossistes importants. Et ces grossistes offriraient alors leurs produits sur le marché à grande échelle, mais ne profiteraient pas vraiment du volume élevé de demandes des clients qu’ils recevraient. Le paradoxe de la productivité, c’est également d’avoir le courage de sélectionner des projets et de s’assurer de mettre l’accent sur ce qui ajoutera le plus de valeur à l’organisation. Bien souvent, certains facteurs doivent être pris en compte, comme le volume, la vitesse, la variété des données, le type des demandes, pour le projet sélectionné, ainsi que la limitation des ressources en ce qui a trait au temps, au budget, à la qualité. Alors, quoi choisir? Vous devez vous assurer de choisir le bon projet, celui qui apportera cette valeur à l’organisation. Il s’agit d’un sujet brûlant. Malheureusement, l’adoption de l’IA étant bien souvent encouragée par un passionné de la fonction TI ou dans le cadre d’un projet spécial, elle est parfois vouée à l’échec dès le départ parce qu’elle ne s’aligne pas nécessairement sur l’objectif d’affaires global. La priorité doit être accordée à la productivité, à l’incidence maximale et à la façon d’aligner un projet sur ce qui compte le plus.

Simon Hobbs  

Hugh, que pensez‑vous du débat au sujet de l’abandon pur et simple de la démonstration de faisabilité? Selon le Harvard Business Review, un trop grand nombre d’entreprises ne dépassent jamais l’étape de la démonstration ou de l’expérimentation d’un produit, et perdent des mois au cours desquels elles ne pensent même pas à la façon dont elles le créeront en réalité. Cela revient à peu près à ce que Stela vient de dire, non?

Hugh Burgin  

Je pense que les entreprises veulent prouver et démontrer la valeur, et que cela est légitime. Cependant, l’IA a fait ses preuves dans l’ensemble, elle procure des avantages et oriente les actions et la prise de décisions. Il ne s’agit donc pas de prouver que l’IA fonctionne, mais de décider comment la mettre en œuvre et de s’assurer que les renseignements et la valeur qu’elle génère sont intégrés de façon durable dans les activités. Les modèles opérationnels actuels dont parlait Stela au sujet des opérations liées à l’IA, aux données et à l’apprentissage machine sont essentiels pour s’assurer que l’IA n’est pas un projet ponctuel, mais un parcours, qu’elle évoluera au fil du temps et qu’il y aura des hauts et des bas. Mais, au fil du temps, vous comprendrez la valeur de votre engagement à adopter l’IA et à entreprendre ce parcours qui crée de la valeur et améliore le rendement de l’entreprise. 

Simon Hobbs  

Stela, j’aimerais revenir sur un point que vous avez soulevé plus tôt. En répondant à la question qu’on vous a posée au sujet de ce qui fonctionne bien maintenant pour obtenir un meilleur engagement de la haute direction à l’égard de l’IA, vous avez fait cette observation surprenante qu’un grand nombre de vos clients à l’échelle mondiale doivent surmonter de nombreux obstacles. Pouvez-vous me parler de ces obstacles que doivent surmonter les membres de la haute direction? 

Stela Solar  

Dans le contexte actuel, on s’attend à ce que les leaders prennent d’importantes décisions d’affaires, même s’ils ne disposent pas de données parfaitement compréhensibles et sans avoir la moindre idée de ce qui pourrait arriver ensuite; je crois que nous avons tous été ébranlés l’an dernier, dans le contexte de la pandémie, et aucun de nous n’aurait pu prédire cela. Il y a donc beaucoup d’ambiguïté, beaucoup d’inconnu, et la confiance que les leaders avaient habituellement dans certains des modèles et des données a été mise à mal puisque ces modèles ont été chamboulés au cours de la dernière année. Il est donc extrêmement important pour une entreprise de réagir rapidement et de se laisser une certaine marge de manœuvre pour pouvoir se redresser et prospérer dans le contexte actuel. D’après ce que nous avons observé, certains facteurs clés ont modifié la donne pour les entreprises. Le premier, c’est la disponibilité des données, des outils d’IA et des compétences au sein de l’entreprise. Les entreprises plus agiles peuvent prospérer plus efficacement, notamment celles qui peuvent avoir systématiquement recours à des personnes possédant ces compétences et ces connaissances, qu’il s’agisse de spécialistes de données, de développeurs, de dirigeants d’entreprises ou d’employés réguliers qui n’effectuent aucune tâche technique, mais qui pourraient travailler dans le domaine des ventes ou du marketing et avoir les bons outils leur permettant de prendre rapidement des décisions et tirer profit des données et de l’IA. Je ne crois pas que le terme « prospérer » convienne dans le contexte actuel, mais disons que ces entreprises répondent beaucoup mieux à un scénario inconnu. Le concept de l’IA et des données pour tous implique le perfectionnement des compétences, le choix des outils et un investissement dans les plateformes sous-jacentes et les principes directeurs. Il implique également les efforts à déployer par l’entreprise pour donner à chaque employé les moyens d’adopter une approche axée sur les données, sur l’IA, de façon à intégrer cette approche dans la culture, dans la manière dont les employés parlent, prennent des décisions et conduisent les affaires. Et lorsqu’un imprévu se présente, essayer de remédier à la situation rapidement, mais de façon responsable. Évidemment, il ne s’agit pas seulement du contexte de la pandémie, dont nous espérons sortir, mais également d’autres sujets qui ont été soulevés relativement à l’équité et à la diversité, et nous voulons tous faire de notre mieux pour évoluer et nous améliorer, en tant que personnes et en tant qu’entreprise. L’utilisation responsable de l’IA et des données devient réellement un autre facteur fondamental, au même titre que la manière dont les entreprises s’assurent de faire la bonne chose. C’est un autre sujet brûlant auquel les membres de la haute direction essaient de répondre, car la rapidité d’action et l’habilitation de l’entreprise mènent également à la question suivante : comment agir de façon responsable en ayant une telle agilité?

Simon Hobbs  

Êtes-vous rendu là? Je veux dire, avez-vous la réponse? Pouvez-vous officialiser cela de façon mathématique ou statistique? Pouvez-vous utiliser le nuage? Où vous dirigez‑vous?

Stela Solar  

C’est en 2016, je crois, que Satya a créé nos six principes d’IA responsable.

Simon Hobbs  

Laissez-moi vous interrompre, il s’agit bien de Satya Nadella, le président‑directeur général de Microsoft qui a tout misé sur la croissance du nuage?

Stela Solar  

C’est exact, mais nous n’utilisons que son prénom – Satya –, qui évoque un peu pour nous le nom d’une célébrité. Alors Satya a établi les six principes d’une IA responsable, et je crois qu’ils se passent d’explication; ce sont l’équité, la fiabilité et la sécurité, la confidentialité et la sécurité, l’inclusivité, la transparence et la responsabilité. Nous avons donc commencé très tôt à établir des principes ou un cadre pour l’IA. Nous avons néanmoins constaté que les principes n’étaient pas suffisants, qu’il fallait les appliquer à l’échelle de l’organisation. Une formation sur ces principes est offerte à tous les employés de Microsoft, qu’ils soient ingénieurs, vendeurs ou distributeurs. Cette formation est obligatoire. Mais même ce programme de perfectionnement n’était pas suffisant. Nous avons alors décidé d’ajouter une série de pratiques et avons largement investi dans l’élaboration de lignes directrices sur une IA responsable, notamment sur l’interaction entre l’humain et l’IA, l’IA conversationnelle, l’éthique. Nous intégrons ces lignes directrices dès le départ dans les décisions prises par nos ingénieurs et les choix faits par chaque employé chaque jour quant à la façon de faire les choses, et nous indiquons les meilleures pratiques pour le faire. Nous avons également le comité Intelligence artificielle et éthique de l’ingénierie et de la recherche, et le comité ISA qui supervise les décisions que nous prenons sur notre plateforme. Là encore, le fait de consigner ces pratiques et d’avoir un ensemble de lignes directrices ne suffisait toujours pas. C’est pourquoi nous réalisons maintenant des investissements importants dans les outils. Quels sont les outils que notre organisation et d’autres dans le monde peuvent utiliser pour la mise en œuvre de l’IA de façon responsable? Nous concentrons nos efforts sur l’interprétation de l’apprentissage machine, comment savoir exactement ce que votre modèle d’apprentissage machine vous dit et pourquoi il le dit – la possibilité d’interprétation est très importante. Et nous avons créé une boîte à outils de logiciels libres pour cela. Il faut également penser à la confidentialité, à la protection des données personnelles et à d’autres considérations comme les outils d’annulation intelligente du bruit et de confidentialité différentielle qui ajoutent du bruit blanc pour masquer les données personnelles, ce qui empêche de recueillir les renseignements personnels permettant l’identification, ainsi qu’au chiffrement homomorphique – j’adore ce mot. Ce qui est intéressant au sujet du chiffrement homomorphique, c’est qu’il permet aux scientifiques des données de créer des modèles et d’obtenir des résultats précis, sans même avoir un aperçu des données sous-jacentes. Ces types d’outils sont réellement importants pour aider à faire de l’IA responsable une réalité.

Simon Hobbs

Hugh, j’aimerais avoir votre point de vue sur les remarques de Stela. À votre avis, une fois qu’une organisation a l’adhésion de la haute direction, tout se résume alors aux données, au talent, à la technologie et à la confiance. J’aimerais aborder chacun de ces points. Vous avez écrit récemment que les hauts dirigeants doivent élever les données au rang des actifs essentiels de l’entreprise. Que voulez‑vous dire par là?

Hugh Burgin  

Les données sont effectivement un actif essentiel de l’entreprise. Qu’il s’agisse de la mise en œuvre de l’IA ou d’un progiciel de gestion intégré, les données sont essentielles à la réussite de ces initiatives. J’ajouterais cependant que les données ne seront jamais parfaites. Je ne connais aucune entreprise cliente qui comprend toutes ses données. Elles peuvent être très bien structurées, de qualité supérieure, exemptes de problèmes, mais elles ne seront jamais parfaites. Même s’il est important que les entreprises se focalisent sur les données, elles peuvent obtenir d’excellents résultats et avoir une valeur importante tout au long de ce processus. Je ne laisserais donc pas la perfection des données être un obstacle à l’avantage qui peut découler de l’IA ou d’autres initiatives. Elle devrait plutôt constituer un objectif clé dans la feuille de route et maximiser le rendement qui peut être obtenu en chemin.

Stela Solar  

J’aime bien cette question de perfection des données. C’est un sujet très important, car il est en lien avec le sujet de l’IA responsable dont nous venons de discuter. Nous savons que les données n’ont jamais été équitables, puisqu’elles ne reflétaient pas la diversité de la population et des capacités. C’est dire que la perfection des données est quelque chose que nous n’avons absolument pas. Nous avons, encore une fois, élaboré et offert le guide Fair Learn, fruit de la collaboration étroite entre EY et Microsoft. L’outil Fair Learn recherche les préjugés dans les données, et le projet sur lequel EY et Microsoft ont collaboré visait le processus d’approbation des prêts. Il existe donc une solution d’approbation de prêts qu’EY fournit aux entreprises, et l’algorithme d’approbation de prêt repose sur des données sous-jacentes historiques. Évidemment, elles ne sont pas parfaites. Grâce à Fair Learn, il a été cependant possible de découvrir qu’il y avait une disparité entre l’approbation d’une demande de prêt présentée par un homme et celle d’une demande présentée par une femme. Il y avait un parti pris pour les hommes, lesquels obtenaient des prêts plus facilement que les femmes. Et cela était dû aux données sous-jacentes. Il existe actuellement un écart de 7 % entre les hommes et les femmes pour ce qui est de l’obtention de prêts à taux préférentiel. Nous avons travaillé à éliminer ce parti pris dans les données sous-jacentes de Fair Learn. L’écart s’est rétréci, passant de 7 % à 0,5 %, et nous continuons de le réduire. Le désert de données est aussi un autre point à prendre en considération. Nous faisons beaucoup référence au désert de données dans les contextes de la représentation des personnes ayant des capacités et une culture différentes qui vivent des situations différentes; il devient très important pour nous de bâtir des systèmes efficaces pour nous assurer qu’ils tiennent compte de tous et du monde dans son ensemble.

Simon Hobbs  

Permettez-moi de revenir sur les quatre points mentionnés par Hugh. Nous venons tout juste de parler des données. Le deuxième point concerne le talent; la question portant sur l’intégration de scientifiques des données dans ces unités fonctionnelles ou au moins dans des centres de services partagés revient fréquemment dans les balados d’EY. Mais ce n’est pas une tâche de tout repos. Est-ce une façon d’attirer les nouveaux diplômés? Que retenez-vous de la façon que vous avez organisé cela?

Hugh Burgin  

Les entreprises ont plusieurs façons de s’organiser pour ce qui est des services de données et d’IA. Qu’il s’agisse d’un centre de ressources, d’un modèle traditionnel ou d’une équipe centralisée, les façons dont les entreprises cherchent à s’organiser dans le domaine de l’IA sont nombreuses. Elles ne veulent pas non plus externaliser les opérations d’IA parce qu’elles veulent détenir et contrôler le talent. Elles savent que le talent est essentiel à leur réussite à long terme et à leur capacité de se démarquer. Elles recherchent donc des partenaires qui peuvent les aider à perfectionner leur talent et à trouver les ressources qui leur font défaut en envisageant de travailler ensemble. Voilà pourquoi de nombreux projets d’EY sur l’IA ne visent pas seulement à réaliser un projet d’IA, mais à aider le client à le réaliser de façon efficace et à conserver son capital intellectuel, ses connaissances et à évoluer en tant qu’entreprise. Et nous pouvons les aider à accélérer le processus pour favoriser une meilleure réussite.

Simon Hobbs  

Votre troisième point était la technologie. Votre quatrième point est la confiance. Pour ce qui est de la technologie, évidemment, l’extensibilité du nuage intégré chez Microsoft est énorme. Mais je dois mentionner la vitesse de mise en place, qui permet d’éliminer le temps requis (parfois un an ou deux) pour jeter les fondations ou assurer la migration des actifs avant de pouvoir générer de la valeur. En un sens, c’est un clés en main, c’est bien ça?

Hugh Burgin  

C'est exact. Oui. L’IA et, en fait, la technologie en général étaient auparavant des boîtes noires. L’IA était autrefois un procédé qui consistait à verser un volume de données dans une boîte et à voir ce qui en sortait. C’était également un type d’initiative d’une durée d’un an ou deux qui consistait à configurer les serveurs et à mettre en place les fondations. Mais avec les fonctionnalités qu’offre l’infonuagique aujourd’hui et les services offerts par Microsoft, il est possible d’activer l’IA très rapidement, si rapidement que vous pouvez cesser de vous demander comment jeter les fondations pour tenter de comprendre quels sont les cas d’utilisation que vous voulez mettre en œuvre. Comment pouvez‑vous mettre en œuvre rapidement ces cas d’utilisation? Comment pouvez‑vous les mettre en œuvre le mois prochain ou dans trois mois? Vous n’avez plus à attendre trois ans pour avoir ces fondations, vous pouvez commencer à résoudre les problèmes d’affaires beaucoup plus rapidement qu’avant.

Simon Hobbs  

Et qu’en est-il du quatrième point, celui de la confiance? Cela revient à ce que Stela disait au sujet de la gestion du risque auquel l’entreprise fait face lorsque vous proposez une solution d’IA.

Hugh Burgin  

EY a mené un sondage l’an dernier et il a été intéressant de découvrir que près de la moitié des répondants ont indiqué que le manque de confiance dans la qualité et la fiabilité des données était un défi pour les entreprises ayant d’importants programmes d’IA. Fondamentalement, qu’il s’agisse de données ou de modèles d’apprentissage machine fonctionnant avec ces données, la confiance est super importante. Nos clients essaient de mettre en place des garde‑fous et des cadres pour assurer la fiabilité de leurs solutions d’IA. Cela commence par une conception ciblée. J’ai mentionné au début de la conversation que l’IA en question est une IA faible qui se concentre sur des problèmes d’affaires précis. Un excellent moyen de renforcer la confiance dans une solution consiste à la concevoir de façon ciblée et à déterminer s’il s’agit d’une solution de robotique ou d’apprentissage machine ou d’une solution numérique. Lorsque cette solution fait l’objet d’une gouvernance et d’une supervision adéquates au fil du temps, elle inspire réellement cette confiance dont nos clients ont besoin pour être en mesure d’adapter l’IA et de l’adopter dans leur entreprise.

Stela Solar  

Là aussi, vous l’avez probablement remarqué, cette confiance s’installe lorsqu’il y a une collaboration transorganisationnelle entre des personnes ayant des compétences différentes et des perspectives et points de vue différents au sujet des données sur l’expérience des clients et des organisations. C’est grâce à la convergence de vues de tous ces spécialistes du domaine que ces systèmes fiables peuvent être construits avec des perspectives et des contributions différentes.

Simon Hobbs  

Malheureusement, nous ne disposons plus de beaucoup de temps. Stela, pouvez-vous nous donner un aperçu des prochaines percées de Microsoft en recherche et développement? Du moins sur le plan fonctionnel, ou est‑ce que tous les outils d’IA de base sont maintenant prêts, à votre avis?

Stela Solar  

Je n’ai jamais pu lire dans les feuilles de thé. Ce que je sais, c’est que nous poursuivrons nos efforts pour rendre l’IA disponible pour tous et démocratiser l’accès à l’IA. Cela implique la création de solutions sans code ou à faible code et d’expériences riches et personnalisables. Je pense aussi à la question du perfectionnement. Comment continuer d’investir dans les programmes de perfectionnement pour tous? Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour créer l’AI Business School afin de rendre l’IA accessible aux dirigeants et aux décideurs, et de les aider à comprendre le potentiel et les aspects de la gestion du changement. Par ailleurs, nous continuerons d’investir dans les solutions infonuagiques pour les secteurs, le maintien de notre position de chef de file aux États‑Unis et de fournisseur de solutions infonuagiques ayant obtenu le plus grand nombre de certifications et d’accréditations, l’offre à nos clients de scénarios propres à leur secteur nous ouvrant bien des portes. Il faudra investir continuellement, puis diriger et encadrer, au mieux de notre capacité, l’utilisation responsable de la technologie et de l’IA. Nous aspirons à tout cela avec nos propres investissements dans l’IA pour de bonnes initiatives dans la création de boîtes à outils accessibles pour la mise en œuvre responsable de systèmes d’IA, et j’imagine que beaucoup d’autres seront offertes dans ce but.

Simon Hobbs  

J’allais vous demander s’il y a des choses que l’IA ou l’apprentissage machine ne seront pas en mesure de faire, mais à vous entendre je comprends que vous mettez la confiance et la responsabilité au cœur de ce que vous faites. Rien n’est impossible, n’est-ce pas?

Stela Solar  

Il est intéressant de philosopher là‑dessus; j’ai lu beaucoup de publications qui soutiennent que les capacités de l’IA peuvent être limitées dans certains domaines liés à la créativité ou dans un contexte de grande dextérité et même de la pensée latérale. Mais des modèles émergent et toutes les idées se révèlent fausses. C’est un domaine intéressant qu’il faut continuer d’observer. Je me souviens d’une question qu’on m’a posée lors d’un débat : laisseriez‑vous l’IA choisir votre partenaire de vie? J’évoque cette question parce que, lorsque je fais des achats en ligne, la publicité pour l’article que j’achète continue de s’afficher même si je l’ai déjà acheté. Je pense donc à la maturité d’IA, et si elle continue de me demander d’acheter quelque chose que je possède déjà. Pour répondre à la question, non, je ne crois pas que je la laisserais choisir mon partenaire de vie.

Simon Hobbs  

Nous arrivons à la fin de notre entrevue. Hugh, scrutez l’avenir pour nous. D’ici cinq ou dix ans, comment pensez-vous que l’IA aura façonné les entreprises?

Hugh Burgin  

C’est une excellente question. Je pense que l’incidence de l’IA sera bien plus grande d’ici deux à trois ans. Elle pourra automatiser toutes les tâches banales quotidiennes et faciliter un tas d’activités répétitives comme la planification de réunions, la prise de notes ou l’envoi de courriels, et aura une incidence majeure sur les domaines importants liés au RCI et aux investissements de nos entreprises. Il suffit de penser aux stocks, aux coûts d’investissement et aux investissements commerciaux, tous ces investissements seront encore là, mais le rendement et l’efficacité que nous en obtiendrons seront bien plus importants. Je crois que les entreprises qui adopteront l’IA vont mieux performer sur le marché. Alors, qu’il s’agisse de vos tâches quotidiennes de prise de notes ou de vos décisions importantes liées aux stocks, l’IA aura une grande incidence.

Simon Hobbs  

Stela, où pensez-vous que nous en serons d’ici cinq ans?

Stela Solar  

Nous arriverons à une étape – nous y sommes peut‑être déjà – où nous remarquerons que tout devient plus manuel lorsque l’IA ne fait pas partie d’un processus. L’expérience ne sera peut-être pas aussi personnalisée et je prévois qu’elle arrivera à un point d’intégration où la présence de l’IA sera quasiment invisible, mais où son absence se fera fâcheusement sentir.

Simon Hobbs  

Stela Solar, directrice mondiale des solutions d’intelligence artificielle de Microsoft, et Hugh Burgin, leader, Données et Intelligence artificielle du groupe des services Microsoft d’EY Amériques. Merci à vous deux. Cela a été un immense plaisir

Hugh Burgin

Merci de m’avoir invité, Simon, la conversation a été des plus agréables. 

Stela Solar

Cela a été une bonne discussion. Merci.

Simon Hobbs  

Pour plus d’information, veuillez visiter le site ey.com/microsoft. Avis juridique. Les points de vue de tiers formulés dans ce balado ne correspondent pas nécessairement à ceux de l’organisation mondiale EY ou à ceux de ses sociétés membres. Ces points de vue doivent par ailleurs être considérés en tenant compte du moment où ils ont été exprimés. Je suis Simon Hobbs et j’espère que vous vous joindrez encore à moi pour la prochaine édition du balado d’EY : EY et Microsoft, votre monde numérique devenu réalité.