Retour à la page d’accueil Femmes leaders dans le secteur minier

 

Regardez l’entrevue accordée par Sophie Bergeron, vice présidente, Rio Tinto, durant laquelle elle évoque les défis qu’elle a dû surmonter et les possibilités qu’elle a pu saisir au cours de sa carrière dans le secteur minier.

EY et Women in Mining Canada se sont associés pour mobiliser les femmes du secteur minier grâce à une série d’entrevues. Regardez la deuxième entrevue avec Sophie Bergeron, source d’inspiration de Rio Tinto.

Sophie Bergeron, vice‑présidente, Santé, sécurité, environnement et collectivités, Rio Tinto Minerals

Professionnelle très expérimentée, la pionnière Sophie Bergeron compte plus de 20 ans d’expérience dans le secteur minier, ainsi que dans les domaines du développement durable et de l’exploitation minière.  

Rana Labban : Sophie, merci beaucoup d’être des nôtres aujourd’hui. Nous avions hâte de vous rencontrer.

Sophie Bergeron : Merci Rana. Merci de m’avoir invitée.

Rana Labban : Vous menez une carrière brillante dans le secteur minier et vous avez déjà tant accompli. Selon vous, quel a été le moment décisif de votre carrière, et pourquoi s’agit‑il d’un moment décisif?

Sophie Bergeron : C’est véritablement le début de ma carrière qui a été décisif. J’ai d’abord travaillé dans une mine du nord du Québec, en tant qu’ingénieure de production. Je travaillais beaucoup avec l’équipe d’exploitation, surtout avec les superviseurs. C’était vraiment ce que je voulais faire. Je leur ai souvent demandé s’ils allaient me considérer pour un poste de superviseure à un moment ou à un autre. J’ai essuyé bien des réactions négatives. Mes supérieurs n’avaient jamais vu de femme dans un rôle de superviseur, et ils redoutaient que le fait qu’une femme soit à ce poste dans une mine souterraine puisse poser problème. J’ai insisté et suis revenue à la charge, chaque fois qu’un poste de superviseur était affiché. Et quand on m’a donné ma chance et que je suis devenue superviseure, j’ai adoré travailler avec l’équipe d’exploitation. Ma carrière a pris un virage à ce moment-là. J’ai su alors que l’exploitation allait devenir mon terrain de jeu.

Rana Labban : C’est remarquable. Vous avez persisté, sans lâcher prise, jusqu’à ce que vous obteniez ce que vous vouliez, et ce, dès le commencement ou aux premiers stades de votre carrière. Puisque nous y sommes, j’aimerais vous demander quels ont été les principaux facteurs de réussite qui vous ont aidée à atteindre vos objectifs et, plus encore, s’il y a des leçons que vous avez apprises, dont vous pourriez nous faire part, et qui nous seraient utiles dans la poursuite de nos carrières, en tant que femmes.

Sophie Bergeron : Il ne faut pas hésiter à demander ce que l’on veut obtenir. C’est la première chose que j’ai apprise au cours de ma carrière. Si nous ne demandons pas ce que nous voulons, il ne faut pas nous attendre à ce qu’on nous l’offre, car il se pourrait que ça n’arrive jamais.

Rana Labban : J’ai l’impression que bien des femmes n’osent pas demander, alors que pourtant avoir l’assurance et la témérité de dire tout haut ce que nous souhaitons est vraiment ce qui va aider certaines d’entre nous dans notre cheminement.

Sophie Bergeron : Je me suis toujours demandé comment faire pour contribuer à changer les choses. Comment faire pour générer de la valeur ajoutée, moi qui suis nouvelle dans un secteur à forte prédominance masculine? Comment puis‑je changer la donne?

Rana Labban : On entend énormément parler des différents styles de leadership et comment des styles différents conviennent à des leaders différents. Comment définiriez‑vous votre style de leadership et dans quelle mesure celui-ci vous a‑t‑il été utile dans l’exercice de vos fonctions?

Sophie Bergeron : Mon style de leadership diffère assurément de celui qui est préconisé dans le secteur. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le secteur minier est un peu difficile. Au début de ma carrière, on me disait que j’allais devoir m’endurcir si je voulais progresser. On me disait que, pour accéder à des postes de gestionnaire, je devrais me faire une carapace plus résistante. J’ai refusé de m’y astreindre. Je suis, en fait, convaincue qu’il y a d’autres façons de diriger et que l’on peut se montrer attentionné envers son personnel. Il n’y a pas lieu de crier. Comme leader, on peut privilégier la collaboration. Je suis convaincue qu’on peut arriver aux mêmes résultats de cette façon. En fait, je l’ai moi‑même expérimenté, et ça a fonctionné. Je suis donc persuadée que je n’ai pas à changer qui je suis, que je peux diriger selon mes valeurs. C’est très important pour moi et j’ai bon espoir qu’à l’avenir, notre secteur ouvrira ses portes à de plus en plus de types de leaders différents.

Rana Labban : Merci beaucoup Sophie. Il y a tellement de substance dans ce que vous venez de dire. J’espère qu’un grand nombre de femmes qui vous écoutent peuvent adopter leur propre style de leadership et diriger selon leurs convictions. J’ai une autre question pour vous. À mesure que vous avancez dans votre carrière, quelle empreinte souhaitez‑vous laisser?

Sophie Bergeron : Je dirais qu’il s’agit davantage de changer l’image du secteur minier. Comme je le mentionnais, j’aimerais que le secteur minier fasse preuve d’une plus grande bienveillance et que je puisse inspirer un plus grand nombre de femmes à se joindre à lui. J’espère y arriver. J’espère bien y arriver. J’aimerais pouvoir faire le bilan et me sentir fière d’avoir pu changer les choses, d’avoir pu inspirer d’autres femmes à s’engager dans le secteur minier.

Rana Labban : Sophie, merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous parler et de nous avoir prodigué d’excellents conseils. Je suis certaine que de nombreuses femmes ont apprécié cet échange et y ont trouvé de l’inspiration.

Sophie Bergeron : Merci, Rana. Tout le plaisir est pour moi.

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