9 minutes de lecture 20 janv. 2023
Route sillonnant entre des tours d’habitation

Atteindre la cible de zéro émission nette : passer de l’information à l’action en matière de changements climatiques

Par Thibaut Millet

Associé, groupe canadien Services en changements climatiques et développement durable d’EY

Leader du monde des affaires et en environnement. Contributeur au capitalisme propre. Guide les entreprises sur le chemin du développement durable. Diplômé du MBA de McGill.

9 minutes de lecture 20 janv. 2023

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  • Rapport <em>Global Climate Risk Disclosure Barometer</em> d’EY

Contributeurs d’EY au présent article : Stephanie Hamilton, Alexandre Dussault et Maria Suarez Santana.

L’information relative aux changements climatiques s’améliore constamment. Or, cela suffira-t-il pour réaliser les engagements pour atteindre la cible de zéro émission nette et faire face aux obligations réglementaires imminentes?

En bref

  • Plus des trois quarts (77 %) des entreprises sondées ont déclaré détenir une stratégie pour atteindre la cible de zéro émission nette, un plan de transition ou un plan de décarbonisation.   
  • Les organisations ayant déclaré détenir une stratégie pour atteindre la cible de zéro émission nette ou un plan de décarbonisation avaient une note pour la qualité de 5 % supérieure à la moyenne canadienne.
  • Près de la moitié des entreprises sondées (41 %) ont participé à une analyse qualitative selon des scénarios, tandis que la quasi-totalité (94 %) a effectué une analyse des risques climatiques.

Les organisations canadiennes font des progrès appréciables en matière de communication d’informations sur les risques liés aux changements climatiques. Cependant, d’après un nouveau rapport émis par EY, si elles ne redoublent pas d’efforts, elles pourraient se retrouver délaissées à mesure que les exigences réglementaires visant à soutenir l’atteinte de la cible de zéro émission nette d’ici 2050 s’intensifieront.

D’après le quatrième rapport Global Climate Risk Disclosure Barometer d’EY, peu d’entreprises semblent avoir mesuré l’ampleur des changements qu’elles doivent appliquer pour aligner leurs activités sur leurs engagements relatifs aux changements climatiques. Et elles sont encore moins nombreuses à avoir élaboré des plans de transition concrets pour y arriver. 

Le rapport annuel présente une analyse des informations fournies en lien avec les changements climatiques de plus de 1 500 entreprises dans 47 pays. Les constatations sont ensuite comparées à un cadre comportant onze recommandations élaboré en 2017 par le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) afin d’améliorer la présentation de l’information financière relative aux changements climatiques. Des notes sont attribuées selon l’étendue des informations communiquées conformément aux recommandations – à savoir si des informations sont présentées pour chaque recommandation – et selon la mesure dans laquelle les informations fournies par une entreprise répondent aux attentes décrites (la qualité).

Les changements climatiques sont à l’ordre du jour

Les résultats mondiaux de cette année montrent une augmentation des deux notes sur douze mois, celle pour l’étendue ayant augmenté de 14 % par rapport à 2021 pour s’établir à 84 %, tandis que les notes pour la qualité ont connu une modeste hausse, passant de 42 % à 44 %. Bien que les entreprises semblent adopter les recommandations du GIFCC, on s’aperçoit que les informations fournies ne sont pas aussi exhaustives que le souhaiteraient les investisseurs et les organismes de réglementation. Et compte tenu des émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à l’énergie en hausse de 6 % en 2021, il est clair que les entreprises n’ont pas la vue d’ensemble des risques et des possibilités liés aux changements climatiques qui leur permettrait de les traduire en stratégies concrètes et de faire avancer le programme de décarbonisation comme prévu initialement.

Seulement 29 % des entreprises évaluées ont présenté l’incidence des changements climatiques dans leurs états financiers, et les données fournies étaient principalement qualitatives. À l’heure où bon nombre d’entreprises dans le monde mettent en œuvre des lignes directrices concernant les obligations d’information et où les investisseurs réclament des plans de transition, la pression est forte.

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Résumé

Les organisations canadiennes font des progrès appréciables en matière de communication d’informations sur les risques liés aux changements climatiques. Cependant, d’après un nouveau rapport émis par EY, si elles ne redoublent pas d’efforts, elles pourraient se retrouver délaissées à mesure que les exigences réglementaires visant à soutenir l’atteinte de la cible de zéro émission nette d’ici 2050 s’intensifieront.

À propos de cet article

Par Thibaut Millet

Associé, groupe canadien Services en changements climatiques et développement durable d’EY

Leader du monde des affaires et en environnement. Contributeur au capitalisme propre. Guide les entreprises sur le chemin du développement durable. Diplômé du MBA de McGill.