Dès 2018, la FINMA a créé la première base juridique pour cette technologie ultra-innovante qu’est la blockchain. En comparaison internationale, la Suisse fait figure de pionnière en matière de réglementation des technologies innovantes appliquées aux marchés financiers. En effet, la base juridique créée par la FINMA a ensuite été étayée par d’autres textes de loi. Le 1er février 2021, la modification du Code des obligations et de la Loi fédérale sur les titres intermédiés fut un autre jalon important dans l’établissement de la Suisse comme l’un des hauts lieux des technologies de la blockchain. Puis, le 18 juin 2021, le Conseil fédéral a adopté la Loi fédérale sur l’adaptation du droit fédéral aux développements de la technologie des registres électroniques distribués. Cette modification de la loi et de l’ordonnance qui s’y rattache a eu pour effet d’ancrer dans le droit les systèmes de négociation basés sur les technologies du registre distribué (distributed ledger technology, DLT).
Pour pouvoir être négociés, les jetons visés dans ces textes législatifs doivent être cotés (on parle de listing) sur une bourse suisse. Le SIX Digital Exchange (SDX) est, à ce jour, la première place boursière certifiée par la FINMA permettant le négoce d’actifs numériques. En raison de la réglementation juridique, seule la bourse SDX permet actuellement de négocier des jetons basés sur la technologie DLT dans un environnement entièrement réglementé.
Les futurs champs d’application potentiels de la tokenisation
Le secteur de la finance européen recourt de plus en plus à la technologie de la blockchain. Ici et là, des bourses européennes tirent déjà parti de ses avantages et des gains d’efficacité qu’elle procure pour leurs opérations de règlement et de compensation. En parallèle, plusieurs places boursières essaient de lancer leur propre plateforme de négociation dédiée aux actifs numériques. La transformation des actifs réels en actifs numériques est une thématique de plus en plus discutée sur les marchés traditionnels. Les gestionnaires de patrimoine devront donc s’adapter et étoffer leur gamme de prestations et de solutions.
L’adaptation à la technologie de la blockchain suscite l’enthousiasme non seulement dans le secteur de la finance, mais aussi dans celui de l’immobilier. Aussi n’est-il pas surprenant que, déjà, 3 % des opérations de change dans le monde aient lieu sous la forme d’actifs tokenisés.
La valeur globale des actifs immobiliers s’élève à près de 302 000 milliards de francs, ce qui en fait l’un des premiers marchés mondiaux. Malheureusement, seule une fraction de ces actifs sont accessibles au public. La tokenisation permettra de remédier à ce problème d’ici quelques années.