- Les startups suisses sont financées à hauteur de 1,92 milliard de francs suisses au cours des six premiers mois de l'année en cours.
- Le nombre de tours de financement diminue pour la troisième fois consécutive pour atteindre 339 au premier semestre 2023, mais reste à un niveau élevé.
- Les startups du domaine de la santé (Life Science, Biotech) et de la FinTech/InsurTech ont pu générer le plus de volume de financement.
- Au premier semestre 2023, les financements alternatifs (via le crowdfunding ou les transactions basées sur des jetons) représentaient environ 2% du volume total investi.
Zurich, le 20 juillet 2023 - Au premier semestre 2023, les startups suisses ont à nouveau atteint un volume de financement supérieur à celui des six derniers mois de l'année précédente. Plus de 1,92 milliard de francs suisses de financement ont été générés par les startups locales (deuxième semestre 2022 : 1,84 milliard de francs). Il s'agit de la troisième valeur la plus élevée en termes de volume de financement depuis 2015. Seuls le premier semestre 2022 et le deuxième semestre 2017 ont atteint des volumes plus élevés. Parallèlement, le nombre de tours de financement a baissé pour la troisième fois consécutive : alors que 471 financements étaient encore enregistrés au premier semestre 2022, ils n'étaient plus que 425 au deuxième semestre 2022 et 339 au premier semestre 2023.
Certes, les volumes ne sont pas disponibles pour tous les tours de financement recensés. Les chiffres montrent cependant que le recul concerne surtout les financements avec un volume plus faible. A cela s'ajoute le fait que les 5 premiers financements de startups atteignent ensemble un volume de 612 millions de francs au premier semestre 2023 : Haqq Association (Islamic Coin) (182 millions de francs), Distalmotion (135 millions de francs), Noema Pharma (103 millions de francs), GetYourGuide (Debt) (99 millions de francs) et Alentis Therapeutics (Series C) (96 millions de francs). Alexander Schatt, Head Startups & Scale-ups chez EY en Suisse, déclare : "Nous constatons une augmentation des transactions à gros volume. C'est pourquoi le volume total augmente par rapport à 2022, bien que le nombre de financements ait diminué".
Trois des cinq premiers financements de start-up ont été réalisés dans le secteur de la santé. Cela se reflète également dans les chiffres globaux pour le premier semestre 2023 : sur un total de 339 financements, 96 ont été accordés à des entreprises de ce secteur. Il est suivi par "Software & Analytics" avec 83 financements, "Hardware" avec 35 financements et "FinTech/InsurTech" avec 27 financements. La cinquième place est occupée par "ClimateTech/GreenTech/CleanTech" avec 26 financements.
L'aspect de la durabilité commence également à se faire sentir dans les financements de start-up : Sur les 339 financements, 36 (11%) ont une référence à la durabilité, ce qui signifie que sur les 1,92 milliard de francs, environ 345 millions de francs ont été investis dans de telles startups (18%).
Tels sont les résultats du Baromètre suisse des start-up, publié pour la première fois en Suisse par le cabinet d'audit et de conseil EY.
Financements alternatifs des startups
Dans le Baromètre des start-ups suisses, les nouveaux modes de collecte de fonds sont appelés financements alternatifs. Cela comprend d'une part les financements basés sur les tokens, comme l'émission de tokens basés sur la blockchain, et d'autre part les modes de financement non basés sur les tokens, comme les prêts, les subventions (étatiques) et les campagnes de crowdfunding. Les projets basés sur des Non Fungible Token (NFT) ne sont pas pris en compte, car ils ne peuvent pas être clairement attribués à des entreprises suisses.
En ce qui concerne les tours de financement alternatifs, on constate une nette augmentation par rapport au deuxième semestre 2022 et un pic est atteint : pas moins de 22 financements alternatifs ont été réalisés au cours des six premiers mois de l'année en cours. Un nombre aussi élevé de financements alternatifs a été enregistré pour la dernière fois au second semestre 2017. Au premier semestre 2023, les tours de financement alternatif ont atteint un volume de 42 millions de francs (deuxième semestre 2022 : 9 tours avec un volume de 19 millions de francs, premier semestre 2022 : 9 tours avec un volume de 14 millions de francs). Au premier semestre 2023, les financements alternatifs représentaient 2,2% du volume total investi. Sur les 22 financements alternatifs recensés, un seul a été réalisé avec une transaction basée sur des tokens. Néanmoins, ce financement a généré un volume de 22,5 millions de francs, soit plus de la moitié de tous les financements alternatifs.
Les régions de démarrage fortes et le comportement des investisseurs suisses
Si l'on regarde les régions de Suisse, on constate une image bien connue : ce sont surtout Zurich (140) et la Suisse romande (101) qui dominent le nombre de financements de start-up. Viennent ensuite la Suisse centrale (34), la Suisse du Nord-Ouest (24) et le Plateau suisse (22). Si l'on considère les montants investis, ce classement se modifie : Zurich (680 millions de francs) et la Suisse romande (499 millions de francs) restent certes en tête du classement. Mais la Suisse du Nord-Ouest se hisse à la troisième place. Certes, seuls 24 financements sont recensés pour cette région, mais ils atteignent un volume très élevé de 345 millions de francs.
Pour l'analyse des investisseurs, seuls les tours de financement réalisés sans subventions, crowdfunding ou financement externe ont été pris en compte. Des investisseurs suisses participent à 90 de ces 184 financements (49%) et 25 financements impliquent uniquement des investisseurs suisses (14%). Si l'on considère le volume investi, la situation est différente : dans 149 tours de financement pour lesquels tous les investisseurs sont connus, les investisseurs suisses ne représentent que 2% du volume d'investissement. Sur un total de 1'278 millions de francs, les groupes d'investisseurs mixtes (46%) et les investisseurs purement étrangers (52%) contribuent pour la plus grande part.
L'évolution des financements de start-up montre que la part des investisseurs suisses diminue lors de plusieurs financements. Lors des premiers tours de financement, les investisseurs suisses représentent environ 45%, une valeur qui diminue à 19% lors des financements ultérieurs. Il en va de même pour le montant des sommes investies. Pour les financements de moins d'un million de francs, les investisseurs suisses représentent 47%. Cette part diminue progressivement et pour les financements de plus de 50 millions de francs, la part des investisseurs suisses est encore de 19%.