Vous avez réalisé une croissance remarquable ces dernières années. Cette forte croissance a-t-elle été un choix délibéré de votre part ?
« Nous sommes actifs sur un marché en plein essor, ce qui nous motive, en tant qu’entreprise, à croître pour être aussi forts, voire plus forts que le marché. De ce point de vue, c’est une réussite. Si l’on passe en revue les 17 dernières années – j’ai créé l’entreprise avec un ami, Arnaud Stiévenart, en 2004 –, on note chaque année une croissance moyenne de 35 %. C’est mieux que le marché, dont la croissance annuelle est de 10 à 15 %. L’année dernière, malgré le COVID, nous avons enregistré une croissance de 25 %, moins que la moyenne, donc, mais c’est compréhensible en un sens. L’important est que nous ayons réalisé +40 % au premier semestre de cette année par rapport à l’année dernière, et que nous ayons réalisé cette croissance en tant qu’entreprise résolument belge avec une forte ambition internationale.
Nous employons 500 personnes et avons des bureaux dans 26 pays (Europe, Etats-Unis et Asie), nous avons un site en Flandre et un en Wallonie, notre personnel est composé à peu près à 50/50 et nous utilisons la complexité de cette double communauté comme un atout. Cela signifie notamment que nos collègues flamands se focalisent sur les pays situés au nord, comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, tandis que les collègues francophones se chargent des marchés latins. »
Vous venez de le mentionner : quelles ont été pour vous les conséquences du COVID ?
« Notre travail permet justement aux entreprises de fonctionner à distance et avec moins de personnel sur site, ce qui a représenté un grand avantage en cette période tumultueuse. C’est précisément en raison de ces circonstances particulières que les gens ont investi dans notre technologie, ce qui explique finalement nos très bons résultats. Un autre avantage est que notre personnel peut lui aussi travailler à distance. Le télétravail n’a quasiment pas fait obstacle à sa capacité de faire son travail. Et last but not least : être actifs au niveau international nous permet de réagir rapidement et, surtout, au bon moment. Vous savez, j’étais en Italie la veille de l’entrée en vigueur des premières mesures, autour du 20 février. Nous avons pris mesures dès mon retour et décidé de ne plus voyager. Nos collaborateurs ont tous été rapatriés. Nous avons également acheté des masques au moment où personne ne s’en préoccupait. On peut donc dire que notre entreprise a eu trois semaines d’avance sur les autorités belges. »
Quels arguments ont motivé la décision du jury de vous élire Entreprise de l’Année 2020 ?
« J’imagine que c’est avant tout l’équilibre auquel nous aspirons qui lui a parlé. Bien entendu, nous visons clairement un objectif économique, mais nous tenons aspects humains et environnementaux. Nous n’avons que trop conscience des répercussions sociales et écologiques des décisions que nous prenons, et tenir compte de ce fait ne signifie pas qu’on ne puisse pas enregistrer de beaux bénéfices et une belle croissance. »