Projets expérimentaux et à (très) long terme, besoins matériels hors du commun : pour les start-ups du secteur spatial, le financement est aussi vital qu’il est singulier.
Six mois, c'est le temps moyen constaté pour anticiper la recherche de capitaux chez une scale up moyenne. Cette durée est par expérience allongée dans l’écosystème spatial, de par sa nature expérimentale et des liens intrinsèques entre le secteur et les organismes publics ou parapublics. Certaines solutions, comme le space mining ou le tourisme spatial, ont des horizons de monétisation particulièrement lointains, notamment en raison de matérialité des investissements nécessaires (coût des lanceurs et stations sols pour le déploiement de nouvelles constellations par exemple).
Pre-seed, seed, subventions gouvernementales, Séries A, B, C, émission de dette, IPO, la route est longue… et les prévisions de trésorerie et autres plans d'affaires seront sans cesse remis en question. Dans un contexte où l'accès au financement est limité, la capacité à pitcher efficacement son projet sur le marché est aussi importante que la qualité de l'idée initiale.
Cet aspect est souvent sous-estimé par nos pépites luxembourgeoises. Une gestion financière efficace nécessite pourtant un professionnel dédié à plein temps, voire une équipe structurée en fonction des capitaux recherchés. Si les fondateurs des start-ups peuvent cumuler le poste de CFO pour les premières phases de financement, il est très rare de voir des entreprises franchir les prochaines étapes sans structurer leur fonction financière.
Apprendre à parler au marché est essentiel à la survie de toute entreprise du secteur spatial, tout comme le choix de partenaires financiers de confiance et expérimentés. Dans la conquête des capitaux, cet aspect s'avère être au moins aussi stratégique que le choix de partenaires techniques.
Cet article a été publié dans Paperjam.