YE : Quels sont vos plus grands défis et vos ambitions pour le développement futur de l'entreprise ?
En tant qu’entrepreneur, chaque année est un nouveau défi, une nouvelle opportunité pour faire mieux ! 2023 ne fera pas exception. Notre activité requiert d’être toujours à la pointe de la technologie, de prendre les bonnes décisions d’investissement, et bien sûr de recruter et de fidéliser une main d’œuvre très spécifique.
Les répercussions de la pandémie, de la guerre en Ukraine, l’inflation forte : tout cela a eu et aura des conséquences notamment sur nos prix. La question est : comment répercuter ces hausses tout en restant cohérents auprès des clients ?
Un autre défi est apporté par des changements au niveau géopolitique. Alors que l’on assistait plutôt à une harmonisation entre les pays, on constate désormais un renforcement des frontières protectionnistes. En pratique, dans l’industrie, cela veut dire que chaque zone géographique met désormais en place ses propres exigences qualité pour les produits qui y sont importés. Depuis le Brexit par exemple, les contrôles qualité européens ne sont plus reconnus en Grande-Bretagne. Pour un même produit et une même utilité, des tests différents doivent donc être effectués, apportant de nouvelles complexités administratives.
A cette époque des vœux et à un an des élections, quels sont vos souhaits au gouvernement pour continuer de supporter les entrepreneurs au Grand-Duché ?
Pour renforcer l'attractivité de notre pays et encourager l'investissement étranger, nous devons créer un climat plus business friendly. Les exemples de grands industriels qui se sont installés au cours des dix dernières années sont rares, alors que certains ont récemment montré de réelles intentions de s'implanter au Grand-Duché. La durée des procédures fait partie, selon moi, des raisons pour lesquelles ils ont finalement investi ailleurs.
Je suis heureux de constater qu’au Luxembourg, nos Ministres sont bien plus accessibles que dans certains autres pays. Cependant, je crois qu'il y a encore une certaine marge de progression pour rendre les procédures plus lean et améliorer la rapidité de traitement des demandes. Un exemple que j’aime citer, même s’il est extrême, est la construction de notre site en Corée. Seulement 18 mois se sont écoulés entre l’acquisition du terrain et la livraison de l’usine. Au Luxembourg, un projet d’une telle envergure prend au minimum cinq ans !
Malgré ses points forts évidents, le Luxembourg a encore des améliorations à apporter en ce qui concerne le secteur industriel. En devenant plus agiles et pragmatiques, nous pourrons renforcer notre position sur le marché mondial et atteindre un niveau encore plus élevé d'excellence.