Retour à la page d’accueil Femmes leaders dans le secteur minier

Regardez Wendy King, première vice‑présidente, Gestion du risque et ESG, et conseillère juridique à Capstone Copper discuter des leçons apprises, des facteurs de succès et du rôle des femmes dans l’innovation et la réussite du secteur.

La série vidéo Femmes leaders dans le secteur minier présente des modèles féminins qui, en partageant leur parcours professionnel et les leçons apprises, visent à inspirer et à faire progresser les femmes leaders de demain dans le secteur.

Wendy King, première vice‑présidente, Gestion du risque et ESG, et conseillère juridique à Capstone Copper.

Tina Berthaudin : Bonjour! Je m’appelle Tina Berthaudin, je suis associée déléguée chez EY à Vancouver dans le groupe Prix de transfert. C’est avec plaisir que je vous présente aujourd’hui Wendy King. En plus d’être première vice‑présidente, Gestion du risque et ESG, et conseillère juridique à Capstone Copper à Vancouver, Wendy est une administratrice accréditée, détient deux maîtrises et a fait partie de nombreux conseils d’administration et comités.

Elle est également mère de trois enfants. Wendy a toujours été une source d’inspiration pour moi, et pour tant d’autres femmes dans l’industrie et dans les affaires en général. Ceci étant dit, bienvenue à ma bonne amie et collègue, Wendy King.

Wendy King : Merci Tina.

Tina Berthaudin : Donc Wendy, un parcours professionnel n’est jamais linéaire. Peux‑tu nous dire quels sont les principaux facteurs de succès qui t’ont aidée à atteindre tes objectifs?

Wendy King : Je pense que travailler fort, investir dans soi‑même grâce à un apprentissage continu et soutenir les autres dans leur réussite sont des facteurs importants. Mais l’un des plus grands facteurs de réussite pour moi a été la volonté de relever de nouveaux défis et de sortir de ma zone de confort.

Pour ça, il faut avoir confiance en ses capacités à relever le défi même si l’on n’a pas beaucoup d’expérience dans le domaine en question, mais que l’on sait qu’on a les compétences et la motivation pour y arriver.

Tina Berthaudin : Sortir de sa zone de confort est très important. Et savoir prendre ce risque de la bonne façon et au moment opportun constitue une importante possibilité d’apprentissage. Pour continuer dans cette lancée, parle‑nous de trois leçons que tu as apprises au fil du temps.

Wendy King : La première chose serait de connaître sa valeur et de la communiquer. Et je pense que c’est quelque chose avec lequel les femmes ont parfois du mal. Bien que les hommes l’éprouvent aussi. Et l’on sait tous ce qu’est le syndrome de l’imposteur.

Ensuite, je dirai l’importance du mentorat. Il faut avoir des mentors tout au long de sa carrière, hommes ou femmes, et prendre le temps d’aider les autres également. J’ai appris autant de choses venant de mentorés que de mentors.

La troisième leçon serait la valeur de la prise de risque et de l’échec dans sa carrière. Il ne faut pas se décourager si les choses ne se passent pas comme prévu. Il faut apprendre de l’expérience, s’en remettre et aller de l’avant. Ça renforce la résilience. C’est une occasion de devenir plus fort.

Et ça ne devrait pas être vu comme étant négatif. Il ne faut pas abandonner quand les choses deviennent difficiles, il faut trouver un moyen d’y parvenir. Je rappelle souvent à mon équipe qu’il y a une solution pour tous les problèmes, et travailler en équipe permet de la trouver. C’est une manière d’encourager les gens à faire part de leurs problèmes dès le début, et de ne pas s’en faire s’ils ont fait une erreur.

Ce n’est pas grave. On en fait tous.

Tina Berthaudin : Donc, Wendy, lorsque tu parlais de connaître sa valeur et de la communiquer, tu as mentionné le syndrome de l’imposteur. Peux‑tu en parler, expliquer comment on peut s’en sortir et donner les leçons que tu en as tirées?

Wendy King : Oui, bien sûr. Les femmes ont plus tendance à avoir le syndrome de l’imposteur. Bien que les hommes l’éprouvent aussi. Il s’agit simplement de penser que l’on ne mérite pas le rôle ou le poste que l’on occupe, qu’on l’a obtenu par chance et que notre manque de compétences pour le rôle en question sera découvert. Alors qu’en réalité, ces personnes sont souvent qualifiées, voire surqualifiées, et c’est juste la perception de la peur qu’elles ont.

Et donc il faut comprendre et reconnaître ses compétences et la valeur qu’on apporte, et s’assurer de la communiquer. La façon dont on parle de soi‑même et la façon dont on partage ses idées sont aussi des aspects importants. Parce que sinon, les autres pourront vous percevoir de la même manière dont vous vous percevez, alors que ce n’est pas la réalité. Les femmes ont tendance à faire preuve de plus d’autodénigrement, ou à être moins confiantes lorsqu’elles partagent leurs idées. Et il est donc moins probable qu’elles tentent de relever de nouveaux défis par peur de l’échec, ce qui n’a pas lieu d’être.

Un autre exemple qui montre que les femmes ne défendent pas leurs intérêts autant que les hommes est celui de la négociation et de la gestion de leur salaire. Résoudre ce problème pourrait contribuer à combler l’écart salarial entre les genres.

En tant que femme, votre pire ennemi est de vous sous‑estimer et de croire les commentaires misogynes auxquels nous avons toutes été confrontées. La confiance est essentielle et permet d’admettre plus facilement nos erreurs. Elles ne nous définissent pas. Elles reflètent notre volonté d’essayer de nouvelles choses et de relever des défis hors de notre zone de confort.

Tina Berthaudin : C’est vrai, Wendy! Nous pouvons tous nous identifier aux différents points que tu viens de mentionner. Merci de partager ton expérience avec nous. Dans les leçons que tu as apprises, tu nous dis avoir eu de bons mentors. Tu pourrais peut‑être nous parler un peu plus du mentorat et de la façon dont tu t’y prends.

Wendy King : Je pense que n’importe qui peut bénéficier d’un mentor, peu importe son expérience. J’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors pendant ma carrière. Leur rétroaction constructive et leur soutien m’ont beaucoup aidée. Ils ne font pas que vous donner des conseils, ils encouragent également les mentorés à saisir de nouvelles opportunités.

Il s’agit également de rétroaction constructive, qui parfois n’est pas facile à entendre. Si elle est donnée de manière empathique avec pour but de pousser la personne à s’améliorer, la rétroaction est d’une grande aide; et si vous êtes mentorée, vous devez garder l’esprit ouvert. J’ai aussi été mentor, et j’ai autant appris en tant que mentor qu’en tant que mentorée.

J’ai appris de ceux dont j’ai été mentor, mais j’en ai également appris plus sur moi‑même en tant que leader. Nous sommes tous parfois très occupés, surtout lorsque l’on concilie vie de famille, vie professionnelle et que cela est très exigeant. Mais prendre le temps d’être un mentor pour les autres est inestimable.

Tina Berthaudin : Wendy, quel est le meilleur conseil que tu aies reçu dans ta carrière? Est‑ce que ça existe vraiment?

Wendy King : Je pense que le meilleur conseil est de reconnaître ses forces, et de choisir des opportunités en fonction de celles‑ci. On revient alors à l’importance de prendre des risques dans sa carrière. Le plus important est de déterminer ses forces et compétences. Les expériences qui m’ont le plus appris ont été celles où je relevais de nouveaux défis, qui venaient avec beaucoup de travail et plus de stress que je ne l’imaginais. Mais j’ai énormément appris. Il faut juste savoir dire oui à ces opportunités, et se dire qu’on va y arriver. Il suffit de croire en soi, et de savoir qu’on a le talent et l’intelligence pour y arriver, mais aussi de savoir quand demander de l’aide. Un autre grand avantage est d’avoir beaucoup de soutien autour de soi. C’est pourquoi il est important d’avoir une équipe composée de personnes fortes, intelligentes, talentueuses.

Un moment arrivera où vous commettrez une erreur, ou une personne de votre équipe, ou l’équipe au complet le fera, surtout lors d’un projet comportant beaucoup de prises de risque. Ça arrive à tout le monde, il faut seulement rester positif et aller de l’avant. Mais surtout, en tirer une leçon. Je dis souvent à mon équipe qu’il y a toujours un moyen de s’en sortir. Si quelque chose d’inattendu tourne mal, il y a toujours une solution, nous la trouverons ensemble en faisant appel aux différentes compétences de chacun, et nous finissons toujours avec un excellent résultat. Je n’oublie jamais que la réussite personnelle dépend de celle des membres de son équipe et qu’il faut toujours se soucier autant de leurs possibilités de développement pour atteindre leurs objectifs que des siens.

Tina Berthaudin :Merci Wendy. Il ne faut pas suranalyser les choses, ni les dramatiser, mais faire une pause, y remédier et aller de l’avant. Je pense que c’est essentiel parce que lorsque les leaders encouragent l’innovation et une manière d’aller de l’avant qui, elles, encouragent l’échec, le succès suit. Et nous savons que sans échec, il ne peut y avoir de succès.

Il s’agit peut‑être d’une bonne transition qui nous amène à parler de certains défis auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur minier. J’aimerais avoir ton point de vue.

Wendy King : Je suis totalement d’accord, Tina. Les femmes sont sous‑représentées dans le secteur minier, surtout dans la haute direction, mais aussi dans l’ensemble des organisations. Et il a été prouvé que la diversité a des avantages sur les performances financières et opérationnelles et favorise la créativité et la résilience stratégique. Nous l’avons vu un grand nombre de fois, et les entreprises et les parties prenantes le prennent vraiment en compte maintenant. Ça encourage plus de femmes à intégrer cette industrie.

Pour y arriver, nous devons créer une culture inclusive pour les inciter à rester. Les femmes se disent attirées par le secteur minier pour plusieurs raisons, y compris le salaire plus élevé que dans d’autres secteurs. Mais elles disent aussi avoir quitté le secteur parce que les possibilités d’avancement ne sont pas aussi nombreuses pour les femmes que pour les hommes. Donc elles sont souvent déçues. C’est différent dans chaque pays, mais dans certains secteurs dans lesquels nous sommes actifs, les salaires sont bien moins élevés, ce qui mène à une baisse du niveau de vie. C’est pourquoi pour les femmes, surtout celles qui veulent s’occuper de leur famille et changer leur niveau de vie, les possibilités d’avoir un emploi plus lucratif dans le secteur minier sont très importantes pour l’avenir.

Tina Berthaudin : Et Wendy, comment Capstone remet-elle en cause l’état actuel des choses pour les femmes?

Wendy King : La diversité et l’inclusion sont des piliers importants de notre stratégie ESG. Nous y accordons beaucoup d’importance. Nous avons créé un comité sur la diversité et l’inclusion. Nous avons établi des bases de référence et nous avons vraiment essayé de comprendre quels sont les obstacles qui empêchent d’attirer plus de femmes et comment les retenir et les soutenir pour qu’elles progressent au sein de l’organisation. Nous le faisons grâce à un certain nombre de programmes d’apprentissage que nous avons à certains de nos sites.

Nous prenons également contact et discutons avec les femmes au sein de l’organisation et dans différents pays, à tout échelon, et nous prenons le temps de comprendre leur parcours et les défis qu’elles pourraient avoir, ou encore les obstacles qu’elles pensent rencontrer qui les empêcheraient d’aller de l’avant et de progresser. Ça nous aide à mettre en place les stratégies qui vont nous aider à atteindre les objectifs que nous voulons établir pour ce secteur.

Tina Berthaudin : En ce qui concerne les possibilités pour les femmes de Capstone, à mesure qu’elles progressent dans leur carrière, tu as mentionné que l’entreprise a commencé à travailler sur des programmes; as‑tu une idée de la date à laquelle ces plans vont être mis en place? Est-ce qu’il s’agit de trois à cinq ans ou est-ce que ça va prendre plus de temps?

Wendy King : On s’attend à un délai beaucoup plus court pour la mise en place des initiatives. Mais comme je l’ai dit, il faut du temps pour bien comprendre l’environnement, les défis à relever et les initiatives les plus efficaces à long terme pour attirer et retenir les femmes. Ça peut varier en fonction du pays et de la région également.

À certains de nos sites miniers, les employés faisaient des allées et venues. Ils habitent sur place pendant une semaine ou deux à la fois. Donc les défis, les environnements et les initiatives nécessaires peuvent être différents de ceux d’ailleurs. C’est la même chose pour les entreprises et les rôles organisationnels. Nous voulons prendre le temps de vraiment comprendre la meilleure façon de les mettre en place ou de nous assurer que nous avons une culture forte et inclusive.

Parce que si vous n’avez pas une culture inclusive, même si vous attirez des femmes, vous n’êtes pas sûr de les garder. Les initiatives que nous lançons, et que nous avons déjà lancées, ont pour but de déterminer ce qui aura le plus d’impact, c’est notre priorité en ce moment.

Tina Berthaudin : Pour ma dernière question Wendy, parlons d’innovation. L’ESG a une grande importance dans le secteur minier. Selon toi, quel rôle les femmes jouent‑elles dans l’innovation et dans sa réussite?

Wendy King : C’est une excellente question. C’est une bonne occasion d’attirer plus de femmes dans le secteur. Les femmes ont tendance à être plus qualifiées dans les secteurs comme les sciences environnementales, les sciences physiques naturelles comme la géologie, le génie de l’environnement, ou encore la conservation de la nature, comme la biodiversité, qui est l’un des éléments clés de l’ESG, mais aussi dans les relations avec les collectivités. Alors ces secteurs sont donc vraiment importants pour le maintien de la légitimité sociale des activités des sociétés minières.

Il est aussi intéressant de souligner que des études ont montré que les femmes ont tendance à mieux manœuvrer la machinerie lourde. Elles conduisent de manière plus sécuritaire, il y a donc moins de blessures et les machines sont moins endommagées. C’est un avantage pour tout le monde d’avoir de plus en plus de femmes intéressées par ces postes.

Tina Berthaudin : Je suis curieuse de savoir, si tu devais donner un conseil à la Wendy d’il y a quelques années, qu’est‑ce que tu lui dirais?

Wendy King : Aie confiance en toi et en tes compétences. Sois consciente de ta valeur le plus tôt possible, et accepte ces défis. Fais en sorte de toujours faire la bonne chose. Tu seras parfois mise à l’épreuve au cours de ta carrière et c’est ainsi. Fais en sorte d’apporter de la valeur chaque jour à ton organisation, et travaille avec les autres. L’une des clés du succès est d’avoir cette empathie, non pas seulement dans le leadership, mais aussi dans la façon dont tu interagis avec les autres.

Tina Berthaudin : Wendy, merci beaucoup d’avoir partagé ton expérience avec nous aujourd’hui. Ce fut un plaisir de te recevoir. Merci encore.

Wendy King : Merci Tina.

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