Retour à la page d’accueil Femmes leaders dans le secteur minier

Écoutez Pamela Ellemers du Groupe De Beers évoquer certaines des possibilités qui lui ont été offertes au cours de sa carrière.

EY et Femmes dans le secteur minier au Canada se sont associés pour mobiliser les femmes du secteur minier grâce à une série d’entrevues. Regardez l’entrevue accordée par l’inspirante Pamela Ellemers, gestionnaire principale, Ressources minérales, Technique et développement durable, Groupe De Beers – Canada.

Pamela Ellemers, gestionnaire principale, Ressources minérales – Canada,
Technique et développement durable, Groupe De Beers

La carrière de Pamela dans le secteur minier s’étend sur plus de 25 ans. Découvrez la variété des postes de direction qu’elle a occupés et ses multiples expériences au sein du groupe De Beers, Canada.

Andrea De Paoli : Merci, Pamela, de prendre le temps de nous parler aujourd’hui. J’ai vraiment hâte de discuter avec vous de diversité et d’inclusivité dans le secteur minier.

Pamela Ellemers : Andrea, merci de m’avoir invitée. C’est un plaisir d’être ici.

Andrea De Paoli : Commençons sans tarder. Comment avez‑vous entamé votre carrière dans le secteur minier et comment cela vous a‑t‑il conduit où vous êtes? Quels sont les principaux facteurs de succès qui vous ont aidée à atteindre vos objectifs?

Pamela Ellemers : En fait, j’ai commencé par étudier les mathématiques à l’université, et j’ai découvert ma passion pour les sciences de la Terre lorsque j’ai suivi un cours optionnel de géographie physique.

J’ai décroché un emploi d’été au Saskatchewan Geological Survey, au nord de la Saskatchewan, dans un camp éloigné. Nous tracions des cartes géologiques tous les jours, dormions sous des tentes, nous lavions dans le lac et recevions le courrier par hydravion toutes les deux semaines. Cette expérience a changé ma vie.

J’ai ensuite changé ma concentration en géologie, travaillé cinq autres étés sur le terrain et participé au programme d’été pour étudiants du groupe De Beers. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, j’ai décroché un emploi sur le terrain à Yellowknife et cela a été une période incroyable, en pleine ruée vers les diamants. Oui, mon premier emploi à Yellowknife pendant la ruée vers les diamants; cela a été incroyable.

Toutes ces expériences m’ont donné une base solide et m’ont menée au poste que j’occupe aujourd’hui : Gestionnaire principale des ressources minérales au groupe De Beers, Canada. Pour ce qui est des principaux facteurs de succès, il y en a deux qui ont été déterminants pour moi, et ce sont des gens. J’ai eu le privilège d’avoir d’excellents mentors et conseillers, et leur dévouement à mon égard et leur investissement dans mon développement ont grandement contribué à me mener là où je suis aujourd’hui.

Andrea De Paoli : C’est une belle expérience, Pamela. Merci de l’avoir partagée avec nous. Revenons au présent. Quels sont les défis qui se posent aux femmes dans le secteur minier aujourd’hui?

Pamela Ellemers : Je crois que le principal défi est le manque de modèles féminins, de conseillers et d’alliés.

J’aimerais vous raconter une histoire au sujet de notre PDG, Bruce Cleaver. Il est un champion de l’initiative thématique ONU Femmes Il s’est engagé à promouvoir l’égalité des genres tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise.

En 2018, Bruce faisait partie d’un panel très intéressant au Sommet ONU Femmes avec d’autres champions de l’initiative ONU Femmes. Anne Hathaway animait le panel et elle a ouvert la discussion avec un commentaire éloquent.

Elle a dit : « Pourquoi revient‑il toujours aux femmes de briser le plafond de verre? » Où sont‑ils les hommes qui feront voler en éclats ce plafond de verre? »

Elle s’est alors tournée vers les participants du panel et a dit : « Les voilà. Ce sont vos alliés. »

J’évoque cette anecdote parce qu’il est très important d’avoir des alliés. Nous sommes vraiment chanceux dans notre entreprise d’avoir un PDG et un comité de direction qui sont d’ardents défenseurs de l’égalité des genres. Mais cette vision n’anime pas seulement les cadres, elle imprègne notre organisation à tous les échelons.

Andrea De Paoli : C’est une belle citation. J’essaierai de m’en souvenir. Comment le groupe De Beers contribue‑t‑il à créer des possibilités et à ouvrir un chemin pour les femmes?

Pamela Ellemers : J’ai déjà mentionné que Bruce Cleaver est un champion de l’initiative thématique UN Femmes. Notre entreprise a engagé un partenariat avec UN Femmes en 2017, et dans le cadre de ce partenariat, nous nous sommes engagés à atteindre trois objectifs publics.

Le premier visait à défendre positivement l’égalité des genres dans nos campagnes de marketing. Le deuxième visait à atteindre la parité des genres en nommant des femmes à des postes de haute direction. Notre troisième objectif consistait à appuyer les initiatives en matière de diversité dans les pays où nous sommes présents.

Ainsi, en Afrique australe, nous avons commandité des femmes entrepreneures dans le démarrage de petites entreprises. Au Canada, nous avons lancé un programme de bourses d’études en STIM pour deux universités, l’Université de Waterloo et l’Université de Calgary. Et nous avons également étendu ce programme à Scholarships Canada, pour pouvoir mieux appuyer les femmes dans le Nord.

Mais nos initiatives ne se limitent pas à celles qui sont liées à notre partenariat avec UN Femmes. Il nous importait d’avoir également des programmes axés sur l’entreprise. Ainsi, en 2017, nous avons créé un groupe de travail sur l’inclusion et la diversité pour faire du remue‑méninges et parler des difficultés que les employés pourraient éprouver.

Andrea De Paoli : Ces initiatives semblent fantastiques. Pourquoi est‑ce important de faire connaître les possibilités pour les femmes dans le secteur?

Pamela Ellemers : Il est très important d’attirer l’attention sur les femmes qui font figure de modèles dans notre secteur. C’était l’objet de l’un de nos programmes mis sur pied dans le cadre de nos tournées que nous avons intitulé Make Your Mark. Si nous voulons augmenter la représentation des femmes dans le secteur minier, nous devons nous assurer qu’elles comprennent les possibilités qui existent. Par conséquent, nous avons un programme qui braque les projecteurs sur certaines de nos femmes qui font figure de modèles dans divers postes. Nous le faisons en interne, mais nous diffusons également cette information dans les collectivités.

Certaines des activités de sensibilisation que nous réalisons, qui, à mon avis sont vraiment importantes, s’adressent aux jeunes femmes. Il est très important de leur parler des possibilités de carrière dans le secteur minier pour qu’elles puissent, une fois arrivées au collège, suivre des cours appropriés comme les sujets des disciplines STIM, afin de ne pas rater les occasions qui pourraient se présenter, faute de maîtriser ces sujets.

Autrefois, il n’y avait pas de femmes dans les postes de haute direction dans le secteur et, à mon avis, l’une des choses importantes que nous avons, c’est nos réseaux. Par exemple, Women in Mining Canada, notre nouvelle section à Calgary de Women in Mining et Geoscientists of Canada. Il est très important d’avoir la possibilité de réseauter avec d’autres femmes dans le secteur pour connaître leur histoire, y puiser de l’inspiration et évoquer nos parcours individuels.

Dans le secteur minier, les femmes sont sous‑représentées, et toute femme a donc la possibilité de faire figure de précurseur. Lorsque je parle de précurseur, je pense à l’innovation, je pense à la quête d’aventure, mais je pense aussi à quelqu’un qui est prêt à prendre des risques pour frayer sa voie.

L’importance de frayer sa voie, cependant, ne consiste pas à aller de l’avant sans regarder en arrière. Il importe, tout en frayant votre voie, de regarder en arrière pour vous assurer que vous incitez d’autres personnes à vous suivre. Que vous les appuyez et que vous vous assurez de pouvoir les aider à reconnaître et à surmonter les obstacles qui peuvent surgir. Les précurseurs sont importants dans le secteur et aident à découvrir quelles sont les possibilités dans le secteur minier.

Andrea De Paoli : Je suis entièrement d’accord, c’est un excellent conseil. Êtes‑vous enthousiaste face à l’avenir de la prochaine génération de femmes dans le secteur minier?

Pamela Ellemers : Je suis enthousiaste. J’ai mentionné certains travaux en matière d’inclusion et de diversité que nous réalisons chez De Beers, mais cela se produit aussi dans d’autres entreprises au Canada, ce qui est vraiment profitable pour le secteur.

Chez De Beers, nous développons une nouvelle stratégie très ambitieuse, appelée Building Forever. Elle se concentre sur quatre piliers. Le premier repose sur la préservation de la nature. Le deuxième, sur l’établissement de partenariats pour des collectivités prospères. Le troisième, sur des pratiques d’approvisionnement éthique. Et le quatrième, sur l’accélération de l’égalité des chances. Ce pilier englobe beaucoup de questions liées à l’inclusion et à la diversité sur lesquelles nous travaillons.

Nous avons quelques objectifs très intéressants pour 2030, dont l’un vise l’atteinte de la parité chez De Beers pour la représentation des femmes, mais nous voulons aussi soutenir 10 000 femmes entrepreneures dans la création d’entreprises en Afrique australe et nous voulons aider 10 000 filles en les intéressant au domaine des STIM : sciences, technologie, ingénierie et mathématiques. Ce sont réellement des projets très intéressants sur lesquels nous travaillons chez De Beers.

Andrea De Paoli : Ce sont là des objectifs réellement intéressants et ambitieux. Quel conseil donneriez‑vous aux femmes qui envisagent une carrière dans le secteur minier ou qui travaillent déjà dans le secteur? 

Pamela Ellemers : C’est une excellente question. J’ai eu une carrière extraordinaire au sein du groupe De Beers. Je suis une femme de STIM dans un secteur dominé par les hommes, et mon chemin n’a pas toujours été facile. Mais je crois que ce qui l’a rendu particulièrement gratifiant, ce sont les mentors et les alliés et les conseillers que j’ai eus, qui m’ont orientée tout au long de mon parcours. Ils m’ont aidée à reconnaître les obstacles et à les surmonter pour que je puisse poursuivre mon ambition de devenir une bonne géologue.

Je crois que le deuxième conseil vise le moment où vous faites le bilan de votre carrière; je pense que beaucoup de gens s’attendent à ce que leur cheminement professionnel se déroule sur une ligne très droite. Mais ce que j’ai réalisé, c’est que mon cheminement de carrière a été en fait assez compliqué. Et c’est normal. Et la raison pour laquelle c’est compliqué, c’est que votre carrière évolue à mesure que les occasions se présentent, et lorsque vous saisissez ces occasions et que vous prenez des risques, elle évolue.

Alors mon conseil est de vous assurer de provoquer et de poursuivre les occasions, n’ayez pas peur de prendre des risques. Parce que c’est ainsi que nous évoluons, que nous prospérons et que nous devenons ce que nous voulons être.

Andrea De Paoli : C’est un excellent conseil. Merci beaucoup, Pamela, de nous avoir consacré du temps aujourd’hui et de nous avoir relaté votre parcours inspirant.

Pamela Ellemers : Andrea, merci beaucoup. Cela a été un plaisir d’être avec vous aujourd’hui. Une dernière remarque que j’aimerais faire est que j’attends avec impatience le jour où nous n’aurons plus à parler de femmes géologues ou de femmes ingénieures, parce que les femmes occuperont ces postes et que cela sera la norme.

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