Retour à la page d’accueil Femmes leaders dans le secteur minier

Regardez Kelly Stark‑Anderson, vice‑présidente directrice des affaires générales et juridiques chez Dundee Precious Metals Inc., aborder les principaux facteurs de réussite sportive qui l’ont aidée à se tailler une carrière enviable et les occasions qui paveront la voie aux femmes dans le secteur minier.

La série vidéo Femmes leaders dans le secteur minier présente des modèles féminins qui, en partageant leur parcours professionnel et les leçons apprises, visent à inspirer et à faire progresser les femmes leaders de demain dans le secteur.

Kelly Stark‑Anderson,  vice‑présidente directrice, Affaires générales et juridiques, Dundee Precious Metals Inc.

Theresa Sapara : Bienvenue à cet épisode de Femmes leaders dans le secteur minier. Je m’appelle Theresa Sapara. Je travaille au Centre d’excellence du secteur des mines et métaux d’EY et c’est un grand plaisir d’accueillir Kelly Stark‑Anderson aujourd’hui. Kelly, merci beaucoup d’être des nôtres. J’ai hâte de plonger dans le vif de notre entretien.

Kelly Stark-Anderson : Merci beaucoup. Moi aussi, j’ai hâte.

Theresa Sapara : Kelly, votre carrière en est une d’accomplissements. Vous êtes aujourd’hui vice‑présidente directrice des affaires générales et juridiques de Dundee Precious Metals. Mais votre parcours jusqu’ici a été très inspiré par le sport. Vous vous investissez beaucoup dans le programme sportif aquatique du Canada. Je me demande donc dans quelle mesure le sport a eu une incidence sur votre carrière. Quels sont les principaux facteurs de succès du sport qui vous ont le plus aidée à gérer votre carrière dans le secteur des mines?

Kelly Stark‑Anderson : C’est une question très intéressante dont je pourrais probablement parler pendant des heures. Mon expérience dans les sports aquatiques, en particulier en plongeon, de trois mètres et de dix mètres, pas en plongée, dépasse mon expérience personnelle en tant qu’athlète. Il s’agit surtout de mon expérience au sein de la structure de gouvernance canadienne du plongeon et des sports aquatiques. C’est une question de haute performance, de la haute performance avec de la discipline, de la volonté, de la motivation, la mesure des performances, c’est savoir ce que vous voulez faire, comment le faire, et le chemin stratégique pour y arriver. De plus, j’ai eu la chance de travailler avec des personnes à l’esprit très innovant pour créer un programme solide afin de garantir l’accès au podium des athlètes canadiens dans de nombreux événements, notamment les Jeux olympiques, les championnats mondiaux et les Jeux panaméricains. J’ai ensuite intégré mon expérience et cette mentalité dans ma façon de gérer ma carrière et dans mon approche.

Theresa Sapara : C’est très intéressant. Je crois que c’est un atout qui vous distingue et vous rend unique dans le secteur. Et si nous allions un peu au‑delà du sport? Parmi les leçons que vous avez apprises dans le secteur, lesquelles sont les plus précieuses? Lesquelles ont été des catalyseurs ou des pierres d’assise de vos succès jusqu’ici?

Kelly Stark‑Anderson : J’ai commencé ma carrière en tant que jeune avocate à quelques pas d’ici, sur la rue Bay. Pour moi, l’authenticité a toujours été de mise. Dans le secteur, il y a des attentes à l’égard des femmes, et particulièrement il y a plusieurs décennies, quant à notre façon de nous comporter, de nous adapter, d’agir, de penser et de nous exprimer.

Rien de tout ça ne me convenait vraiment. Je n’ai jamais vraiment été du genre à imiter les garçons, à m’habiller en homme, vous savez, à porter un complet avec une lavallière, une sorte de cravate proche du nœud papillon. J’ai toujours voulu rester moi‑même et exprimer mes propres idées, mes propres pensées, et prendre des décisions moi‑même, en toute authenticité.

Dans certains cas, j’ai procédé par tâtonnements. Au fil de ma carrière, chaque essai était très réfléchi et délibéré : ça a fonctionné pour moi.

Theresa Sapara : Oui, ce sont de grandes leçons en matière d’authenticité. Merci beaucoup de ce partage. Je crois que c’est le prélude tout indiqué pour aborder concrètement ce que fait le secteur minier lui‑même pour développer son bassin de talents, tout particulièrement pour avoir une meilleure représentation des femmes. Je suis curieuse d’entendre votre point de vue sur certains des défis que le secteur doit relever pour obtenir un bassin de talents diversifié, en particulier en ce qui a trait aux femmes. À votre avis, où ces défis se situent‑ils?

Kelly Stark‑Anderson : Voilà un autre sujet dont je pourrais parler longtemps. Le secteur minier n’est pas traditionnellement féminin, particulièrement sur les plans technique et opérationnel. Sur le plan des fonctions des ressources humaines, des services juridiques et des services financiers, c’était un peu plus facile, mais, en général, les femmes ne nous arrivaient pas du côté technique ou, autrement dit, ne suivaient pas de formation en sciences, en technologie, en génie ou en informatique. Même celles qui en arrivaient étaient rapidement confrontées à des obstacles qui les poussaient à partir.

Vous savez, le télétravail est difficile pour les femmes. Nous avons été témoins de choses comme le rapport d’une grande entreprise bien connue sur sa main‑d’œuvre australienne qui citait de nombreux incidents de harcèlement. Dans le secteur minier, nous travaillons souvent dans des territoires qui ne voient pas les compétences des femmes de la même manière que les Nord‑Américains, point de vue qui, à dire franchement, est encore relativement nouveau en Amérique du Nord.

Il y a encore le fait d’être mère, d’être enceinte pendant neuf mois et d’être la principale soignante de l’enfant, en particulier durant les premières étapes de sa vie. Comment équilibrer le tout? Je crois que la jeune génération a bien compris le concept et appréhende la question avec une attitude tout à fait différente. En effet, c’est à ma génération de composer avec cette nouvelle réalité, de se préparer à l’avenir et de s’adapter à son époque. Nous devons nous préparer à accepter des demandes d’aménagement de travail de la jeune génération. Ce faisant, nous ouvrirons la voie à plus de femmes et, de manière générale, à plus de personnes talentueuses au sein du secteur, et les inciterons à y rester.

Theresa Sapara : Donc, le modèle évolue : nous pouvons le constater d’après votre expérience également. En somme, l’avenir paraît prometteur. Jetons un œil à ce que fait votre entreprise à l’heure actuelle : dans quels domaines créez‑vous des possibilités pour les femmes déjà en poste au sein de l’organisation? Ou bien pour les femmes de la jeune génération que vous cherchez à attirer? Pourriez‑vous parler un peu de quelques‑unes de ces possibilités?

Kelly Stark‑Anderson : Oui, bien sûr. Nous travaillons sur une évaluation à très grande échelle de la DEI en entreprise. Nous y consacrons beaucoup d’énergie. De mon point de vue, sous l’angle du moi entier et en ce qui concerne tous les membres de l’entreprise, le moi entier englobe tout ce que vous apportez à l’organisation en tant que personne, que vous soyez un homme ou une femme, que vous fassiez partie d’une minorité visible et quel que soit l’aspect de la diversité vous correspondant. Ces données rendront les décisions que nous prendrons d’autant plus éclairées.

Durant la pandémie de COVID‑19, nous avons procédé à une évaluation très approfondie des valeurs de notre organisation, en particulier la valorisation de l’inclusion et le respect de la diversité. Ensuite, nous avons rédigé un énoncé de mission très ouvert qui ne se concentrait pas que sur les investisseurs. Nous nous sommes efforcés de toujours mettre les gens au premier plan. Nous avons mis sur pied des programmes de leadership. Nous avons un programme fantastique intitulé Our Future Leaders Academy : il vise à former nos employés de l’échelon « directeur » afin qu’ils deviennent les dirigeants de l’organisation.

Nous sommes chanceux : environ 45 % de la haute direction se compose de femmes. Notre conseil d’administration comprend 50 % de membres de chaque sexe. Il est donc paritaire. Nous y sommes arrivés en agissant de manière délibérée dans nos démarches vers la diversité. Cependant, nous rencontrons des obstacles, notamment en Bulgarie. La loi bulgare interdit aux femmes de travailler sous terre.

On pourrait croire que c’est là la fin de l’histoire, mais non. Nous menons des activités sous terre par l’intermédiaire d’un centre intelligent et novateur qui gère les opérations à distance. Grâce au centre intelligent, les femmes peuvent participer aux opérations, malgré cette loi. Une Bulgare peut donc devenir directrice générale, même si, techniquement parlant, elle n’est pas autorisée à passer des années à travailler sous terre, car elle peut faire les choses différemment.

C’est une entreprise novatrice qui cherche des solutions à ce type de problème.

Theresa Sapara : J’adore ça. Il y a toujours un autre chemin et vous faites preuve de créativité pour offrir des possibilités. Parmi vos mandats, j’ai remarqué l’optimisation d’entreprise. Et vous avez parlé brièvement d’innovation. Quel avenir prédisez‑vous pour le secteur minier? Deviendra‑t‑il encore plus innovant? Quel rôle joueront les femmes dans l’innovation?

Kelly Stark‑Anderson : Je crois qu’il reste beaucoup de chemin à faire dans le secteur minier. Dans le milieu, nous savons tous que nous faisons partie de l’avenir, de la décarbonisation, de la transition énergétique. Une grande partie de la population l’ignore et croit au contraire que les activités minières sont à éviter et n’ont plus lieu d’être.

Je pense que nous avons énormément à faire pour changer les perceptions et conscientiser les gens à la valeur que nous générons, non seulement en offrant des emplois à l’échelle locale, mais aussi des solutions pour la planète entière, pour l’environnement et pour le développement de communautés résilientes qui sauront vivre au‑delà de la vie utile de la mine. Ce qui est intéressant dans la construction d’un avenir durable pour les femmes, c’est que les femmes sont douées d’une intelligence émotionnelle qui fait vibrer les cœurs et permet d’établir un leadership transformationnel commun d’une manière unique qui peut répondre au besoin général de donner une perception positive du secteur minier.

Theresa Sapara : J’adore ça. Par ailleurs, j’aime ce que vous avez dit à propos de l’éducation. Je crois qu’il faut aller plus loin : il en va de la responsabilité de l’ensemble du secteur également. Projetons‑nous dans 20 ans. Nous avons parlé du bassin de talents et de l’élargissement du talent féminin. Quelle est votre vision du secteur dans 20 ans, en ce qui concerne le rôle des femmes?

Kelly Stark‑Anderson : Ma vision, c’est que nous ne parlerons plus des femmes et des postes à créer pour les femmes. Ma vision, c’est que nous évaluerons les gens selon leurs talents, leurs capacités, leur passion pour leur travail, et que le milieu sera une vaste constellation de personnes d’une variété de personnalités, d’énergies, d’éducation, d’expérience et d’origines, pour constituer un tout infiniment plus grand que ses parties, réparti dans différents espaces.

Je pense que ce serait formidable de voir toutes les femmes emprunter la voie qu’elles ont choisie : en ressources humaines, en finances, en services juridiques, en génie minier ou en développement durable, parce qu’elles aiment ça ou parce que leur travail les passionne. Un monde où chacune peut devenir chef de la direction.

Theresa Sapara : Magnifique.

Kelly Stark‑Anderson : Si tel est leur désir.

Theresa Sapara : Si tel est leur désir. Je suis on ne peut plus d’accord. Kelly, merci beaucoup pour l’entretien d’aujourd’hui. Vraiment édifiant! C’est un réel plaisir de vous accueillir, de vous écouter, d’apprendre votre histoire et de découvrir votre vision pour l’avenir. Bref, merci beaucoup d’avoir pris le temps de m’accorder cette entrevue.

Kelly Stark‑Anderson : Merci beaucoup de m’avoir invitée.

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