Découvrez ce qu’a à dire Janet Lee‑Sheriff, présidente‑directrice du conseil de C2C Gold Corp. sur les défis et les occasions qu’elle a rencontrés au cours de sa carrière dans le secteur minier.

Mihaela : Bonjour Janet, merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd’hui. J’ai vraiment hâte de discuter avec vous de diversité et de la place des femmes dans le secteur minier.

Janet : Merci beaucoup. Je suis absolument honorée d’être ici, c’est un immense plaisir. Je vous remercie sincèrement pour l’invitation.

Mihaela : Janet, parlez‑nous un peu de vous, de votre expérience dans le secteur minier et de certains facteurs clés de succès qui ont jalonné votre carrière.

Janet : Je me suis lancée dans le secteur minier d’une manière un peu différente de celle de beaucoup de gens qui ont une formation technique en ingénierie ou en géologie. J’ai travaillé dans le domaine social avec les Premières Nations du Yukon pendant plus de 20 ans, et c’est ce qui m’a permis d’avoir accès au secteur minier. Une grande partie de la démarche que j’ai alors entreprise m’a été dictée par les aînés qui cherchaient quelqu’un qui soit respectueux de leur culture et capable de combler les besoins jusqu’à ce que leurs propres petits‑enfants soient éduqués et capables d’occuper des postes de ce type dans le secteur.

Je pense que l’une de mes réussites est le travail que j’ai accompli en matière de formation des Autochtones. J’ai recueilli environ 20 millions de dollars pour la formation des Autochtones au Yukon et cela m’a menée au poste que j’occupe actuellement. J’ai été PDG de Golden Predator pendant environ cinq ou six ans. Auparavant, j’étais vice‑présidente des communications et des relations auprès des Premières Nations, et je suis maintenant présidente de la Yukon Mint et de Group 11 Technologies.

Mihaela : C’est une carrière très impressionnante, Janet, merci. Quels sont, selon vous, les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le secteur minier et comment votre organisation aide‑t‑elle les femmes à mener des carrières enrichissantes et épanouissantes?

Janet : Je dois admettre que je suis un peu gênée d’avoir complètement sous-estimé la portée du fait d’être une femme PDG sur les personnes avec lesquelles je travaille, sur les collectivités avec lesquelles je suis en relation et sur l’organisation. Je pense que les femmes apportent un regard différent sur l’industrie et qu’elles ont une vision plus globale. J’estime donc qu’il est important de trouver un équilibre entre les hommes et les femmes qui réussissent aux postes de direction, afin de faire progresser le secteur. À un certain moment, notre entreprise comptait plus de 50 % de femmes géologues, plus de 50 % de femmes dans l’équipe sur le terrain, plus de 50 % de femmes dans le personnel de bureau et, lorsque nous avons mis en place un programme destiné aux aînés et aux résidents, la totalité des aînés qui y ont participé dans un premier temps étaient des femmes. Je ne réalisais pas pleinement que cette évolution se produisait parce que j’étais une femme, et que je permettais aux gens de mieux se sentir dans ce secteur, où moi‑même je n’avais pas eu l’occasion de travailler pour des femmes, si bien que le résultat était inattendu.

Mihaela : Êtes‑vous optimiste quant à l’avenir et au rôle des femmes dans le secteur minier?

Janet : Je suis extrêmement enthousiaste quant à l’avenir, le mien et celui de nombreuses autres femmes. Je pense que plus nous verrons de femmes occuper des postes de direction, plus elles seront à l’aise pour tester de nouveaux concepts, des idées novatrices, des solutions pour le secteur, des méthodes de travail. L’industrie minière est un secteur incroyable. Il contribue davantage à la création de richesses locales, d’emplois, de contrats, de collectivités durables et d’emplois en milieu rural, et le potentiel des femmes pour le façonner est illimité, aussi je le vois vraiment comme un secteur d’avenir pour les femmes.

Mihaela : Pouvez‑vous nous en dire un peu plus sur les personnes dans votre vie qui vous ont poussée à devenir cette femme qui prend des risques, cette aventurière?

Janet : J’ai eu la très grande chance d’avoir une grand‑mère extraordinaire que je considérais comme ma meilleure amie. J’ai été élevée par une mère célibataire, mais aussi par ma grand‑mère, qui était une véritable pionnière ne s’étant pas mariée avant d’avoir atteint la trentaine, qui a consacré le reste de sa vie à sa famille, qui n’a jamais eu de permis de conduire et n’a jamais appris à nager. Mais elle croyait en moi et pensait que je devais voir du pays. Ainsi, lorsque j’ai évoqué la possibilité de prendre une autre voie après l’université et d’aller dans le Nord, elle m’a acheté un billet aller simple et m’a demandé de ne pas revenir. Elle croyait en la possibilité d’être une pionnière et qu’il y avait quelque chose de mieux pour moi si j’étais prête à prendre ce risque.

Mihaela : Quand vous regardez en arrière, que diriez‑vous à la personne que vous étiez à vingt ans?

Janet : Très bonne question. Je lui dirais de sortir des sentiers battus, de prendre des risques. Tout va bien se passer. Ce ne sera pas facile, mais ça en vaudra vraiment la peine.

Mihaela : Merci beaucoup d’avoir discuté avec nous aujourd’hui, Janet. Vous avez dit que vous vouliez que l’histoire se souvienne de vous et je peux vous dire que nous nous souviendrons de vous comme d’une leader très déterminée et inspirante, possédant des valeurs bien ancrées, des convictions et une grande sensibilité à l’égard de la diversité, et nous vous remercions pour le temps que vous nous avez consacré et pour vos commentaires et réflexions.

Janet : Merci beaucoup de m’avoir permis de me joindre à vous aujourd’hui. Je pense que nous travaillons dans le secteur le plus incroyable de l’économie et je suis honorée d’en faire partie. J’ai hâte de regarder en arrière, dans de nombreuses années, et de voir ce que les nombreuses femmes qui me suivent auront accompli.