Ces sept mesures s’appliquent donc à EY au niveau mondial ?
Marie-Laure Moreau : « Tout à fait. Il s’agit d’un nombre d’engagements que nous prenons en tant qu’entreprise, mais si vous voulez vraiment faire la différence, vous devez faire plus. C’est pourquoi nous faisons part de notre ambition à nos fournisseurs et à nos clients. Nous leur demandons de faire des efforts supplémentaires et nous les soutenons dans cette démarche. Nos clients, eux aussi, sont confrontés à des transformations majeures, qui les déstabilisent déjà beaucoup, mais la prise de conscience écologique est souvent présente. Il faut dire que l’évolution est grande et rapide. Si nous faisons un bref saut dans nos concours annuels tels que Onderneming van het Jaar et Entreprise de l’année, nous ne pouvons que constater que la durabilité a gagné en importance dans les décisions du jury. Nous sommes heureux de constater que nous jouons un rôle de pionnier dans cette tendance. »
Comment ces mesures sont-elles mises en pratique au niveau belge ?
Patrick Rottiers : « Nous avons commencé à segmenter et à nous demander sur quelles composantes de nos activités nous pouvions nous concentrer et quels objectifs nous pouvions atteindre. Nous réalisions nos émissions de CO2 les plus importantes par le biais des voyages d’affaires. Il est donc logique que cela soit devenu un point de focus important. La crise du COVID a évidemment contribué à la réduction de ceux-ci, mais nous avons profité de cet évènement pour poser quelques jalons importants pour la suite. Nous pouvons dire que nous avons développé une véritable politique en la matière. La règle est simple : si une réunion ne dure pas plus d’une journée, elle devra être organisée via Teams et donc sans délocalisation. Et s’il s’agit d’un voyage qui prendrait normalement jusqu’à trois heures en avion, nous le ferons plutôt en train. »
Marie-Laure Moreau : « Il y a des années, nous avons également commencé à nous tourner vers des voitures électriques, d’abord avec des véhicules mis à disposition de nos collaborateurs au bureau pour les visites des clients. Nous sommes maintenant dans une phase d’écologisation de notre flotte. Les nouveaux arrivants obtiennent invariablement un modèle hybride comme voiture de fonction. En outre, la règle pour ceux qui commandent une nouvelle voiture est claire : vous avez le choix entre une voiture hybride ou entièrement électrique. Et pour passer au tout électrique, nous avons des incitations intéressantes, comme l’installation à nos frais de bornes de recharge gratuites au domicile de cette personne. »
Patrick Rottiers : « Et n’oublions pas notre consommation ordinaire d’électricité. Des mesures concrètes ont été prises dans ce domaine également. Le bâtiment de Diegem a maintenant dix-huit ans, ce qui commence à peser, aussi — et surtout — sur le plan énergétique. En 2023, nous déménagerons de l’autre côté de l’autoroute et occuperons un bâtiment flambant neuf, et surtout neutre sur le plan énergétique, appelé ‘The Wings’. En coopération avec l’organisation mondiale de EY, nous sommes également en train de revoir tous nos contrats d’électricité dans le but de les orienter dans une direction plus verte. »
Dans quelle mesure faites-vous adhérer vos milliers d’employés à cette histoire ?
Marie-Laure Moreau : « Le développement durable fait partie de notre culture d’entreprise. Vous ne pourrez jamais le réaliser s’il n’y a pas un soutien suffisamment large parmi vos employés. Cette ambition est largement soutenue. On remarque même que les jeunes générations nous poussent un toujours plus loin dans cette direction. »
Patrick Rottiers : « Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est que nos employés jouent un rôle très actif dans la réflexion sur les interventions possibles. Il en résulte une interaction fructueuse dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises. Et cela se traduit par des décisions allant de l’utilisation de mugs à café au lieu de gobelets en plastique à la réduction drastique de notre consommation de papier. Nous sommes d’ailleurs très fiers d’avoir réduit toutes nos activités d’impression de 90%. »
Vous venez de mentionner les jeunes employés, que EY emploie en grand nombre. Est-ce un atout pour être à la hauteur des ambitions en matière de durabilité ?
Marie-Laure Moreau : « C’est vraiment une chance ! Dans la région EMEA, l’âge moyen au sein de notre groupe de 125 000 employés est de 28 ans. En Belgique, cette durée est d’environ 32 ans. Il s’agit d’un panel de personnes talentueuses, avec beaucoup de compétences. Quiconque fait appel à nos services s’attend naturellement à un service d’excellence. Mais nous ne nous contentons pas d’assister nos clients au plus haut niveau. Nous formons également notre personnel, les dirigeants de demain. Lorsqu’ils partent, ils emportent toujours avec eux ce qu’ils ont appris ici. De cette façon, nous investissons non seulement dans nos employés, mais aussi dans l’avenir de la planète. »